Régularisation exceptionnelle de 1981 : des retombées positives pour l’économie. CEPII. Mai 2024.
La Lettre du CEPII n° 446, mai 2024.
Par Anthony Edo.
Résumé
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, plusieurs pays européens ont opté pour des politiques facilitant la régularisation des étrangers en situation irrégulière. Pourtant nos connaissances sur les conséquences économiques de ces décisions sont limitées.
L'évaluation de la politique de régularisation exceptionnelle menée après l'élection de François Mitterrand en mai 1981 permet de les étendre. La répartition inégale des régularisés entre régions françaises permet en effet d'évaluer les effets de cet épisode de régularisation exceptionnelle, en comparant les taux d'emploi et de croissance économique en Île-de-France (région traitée) avec ceux d'un sous-ensemble de régions (hors PACA) qui n'a été que marginalement exposé au programme de régularisation et dont les caractéristiques économiques étaient proches de celles de la région traitée.
Il apparaît alors qu'en améliorant le pouvoir de négociation des étrangers sans-papiers, une politique de régularisation accroît les rémunérations des secteurs dans lesquels ils sont concentrés, ce qui les rend plus attractifs et encourage la participation au marché du travail. Ainsi, le programme de régularisation de 1981-1983 a augmenté le taux d'emploi et les salaires des hommes français faiblement diplômés, des gains qui ont conduit à un accroissement du PIB par habitant de l'Hexagone de 1 %.
Sommaire
- Les étrangers en situation irrégulière sont vulnérables
- La politique de régularisation exceptionnelle de 1981-1983
- Les étrangers régularisés entre 1981 et 1983
- Des retombées positives pour l'économie
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Source : La Lettre du CEPII n° 446, mai 2024.
Pour aller plus loin
Mouhoud E-M. (2012), « Les migrations et leur impact économique », SES-ENS.