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Revenus et patrimoine des ménages. Edition 2021. Insee. Mai 2021.

Publié le 02/06/2021

L'Insee présente avec Revenus et patrimoine des ménages les principaux indicateurs et des analyses sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine des ménages.

L'édition 2021 propose une vue d'ensemble qui fait le point sur les évolutions du niveau de vie, des inégalités de revenus et de la pauvreté monétaire 10 ans après la crise financière, entre 2008 et 2018. Elle retrace également l'évolution du taux de pauvreté sur longue période (depuis les années 1970), ainsi que celle des inégalités de patrimoine depuis une vingtaine d'années.

Trois dossiers proposent une étude sur les personnes en situation de grande pauvreté, qui combinent de faibles revenus et des privations matérielles et sociales sévères ; une estimation de l'effet de la redistribution sur les inégalités intégrant les services publics dans l'ensemble des transferts ; un focus sur la détention d'actifs risqués au sein du patrimoine des ménages et son évolution en France.

Enfin, 36 fiches thématiques complètent ces analyses en fournissant les derniers chiffres essentiels, commentés et illustrés, sur les revenus, le niveau de vie, la pauvreté, le patrimoine et l'endettement.

Revenus et patrimoines des ménages. Edition 2021. Insee Références, 27 mai 2021.

Version imprimable du numéro complet.

Au sommaire

Vues d'ensemble :

Inégalités de niveau de vie et pauvreté entre 2008 et 2018

Principaux résultats : Le niveau de vie médian s'élève à 1 771 euros par mois en 2018. Il a légèrement augmenté entre 2008 et 2018, mais pas pour les 10 % les plus modestes (1er décile). Les inégalités sont en légère hausse depuis 2008 : les 20 % les plus aisés détiennent 38,7 % des niveaux de vie en 2018, soit 4,45 fois plus que les 20 % les plus modestes (contre 4,33 fois plus en 2008). Le rapport interdécile (D9/D1) passe de 3,36 en 2008 à 3,49 en 2018 ; l'indice de Gini de 0,292 à 0,298.

Les inégalités avant redistribution ont plus augmenté que les inégalités après redistribution : avant redistribution en 2018, le niveau de vie des 20 % les plus aisés est 8,74 fois plus élevé que celui des 20 % les plus modestes (contre 7,24 fois en 2008). Ceci est lié à la baisse des revenus avant redistribution des plus modestes et au dynamisme des hauts revenus. Cependant, le système socio-fiscal a limité la hausse des inégalités depuis 2013 et les inégalités sont plus faibles en France que chez ses principaux partenaires internationaux, de même que le taux de pauvreté.

Le seuil de pauvreté monétaire (60 % du niveau de vie médian) s'établit à 1 063 euros mensuels pour une personne seule en 2018. En France métropolitaine, 14,8 % de la population vit sous ce seuil de pauvreté, soit un des taux de pauvreté les plus bas de l'Union européenne. La redistribution réduit fortement le taux de pauvreté : de 22,3 % à 14,8 %, soit 7,5 points.

Les chômeurs, les jeunes adultes et les familles monoparentales sont beaucoup plus exposés à la pauvreté. Ainsi, parmi les ménages vivant en logement ordinaire, 38 % des chômeurs et 35 % des familles monoparentales sont pauvres. La France métropolitaine compte 10 millions de pauvres si on prend en compte, en plus des ménages ordinaires, les personnes vivant en ménage non ordinaire (communautés, sans-domiciles) et les étudiants. Le taux de pauvreté est plus élevé à Paris et dans les communes denses (19 %) que dans les communes peu denses (11 %). Les inégalités sont également plus fortes dans les communes denses.

Depuis le premier confinement en 2020, la situation financière des plus modestes s'est davantage dégradée et le nombre de bénéficiaires du RSA a fortement augmenté.

Le patrimoine des ménages en 2018 : peu de mobilité dans la distribution depuis 2015

Début 2018, la moitié des ménages vivant en France déclarent un patrimoine brut supérieur à 163 100 euros. Ce patrimoine est principalement constitué de biens immobiliers (61 %) ou d'actifs financiers (20 %), mais cette composition varie fortement selon le niveau de patrimoine détenu. La répartition du patrimoine est très inégalitaire, beaucoup plus qu'il y a vingt ans. Entre 2008 et 2018, le patrimoine des 10 % les moins dotés a diminué de 48 % et celui des 10 % les mieux dotés s'est accru de 119 %. Cette hausse des inégalités de patrimoine s'explique principalement par la forte valorisation du patrimoine immobilier dans les années 2000, qui a profité aux ménages les mieux dotés. Début 2018, les 50 % les mieux dotés détenaient ainsi 92 % du patrimoine total. Le patrimoine est au plus haut entre 55 et 80 ans.

En 2020, l'épargne des ménages a fortement augmenté avec la crise sanitaire : il atteint 20 %, soit 6,1 points de plus qu'en 2019. Plus les ménages étaient dotés en patrimoine financier, plus la hausse est forte.

Dossiers :

Environ 2 millions de personnes en situation de grande pauvreté en France en 2018

Principaux résultats : En France en 2018, 1,9 million de personnes sont en situation de grande pauvreté et 170 000 sont susceptibles de l'être. Parmi les 1,9 million de personnes en situation de grande pauvreté, 35 % sont des enfants, 7 % ont 65 ans ou plus, 24 % vivent dans les DOM. De plus, 79 000 personnes vivant en Ehpad ou autre établissement sanitaire ou social et 86 000 vivant en cité universitaire ou foyer ont des revenus particulièrement faibles et sont donc susceptibles d'être en situation de grande pauvreté. Pour les personnes vivant en logement ordinaire, la grande pauvreté est définie comme la combinaison de faibles revenus et de privations matérielles et sociales sévères. Leur niveau de vie médian est équivalent à 43 % de celui du reste de la population. Elles déclarent sept fois plus de privations matérielles et sociales que les personnes non pauvres.

Les adultes en grande pauvreté sont deux fois plus nombreux que les autres à se considérer en mauvaise santé, et un tiers d'entre eux sont limités dans leur quotidien à cause de leur santé. Plus d'un tiers des adultes en situation de grande pauvreté sont au chômage, et un sur cinq est inactif sans être retraité ou étudiant. Cependant, un tiers est en emploi, dont une grande part d'ouvriers et de personnes travaillant à temps partiel ou de manière discontinue dans l'année.

La grande pauvreté est souvent durable. Sur huit personnes en situation de grande pauvreté, seule une ne subit plus ni pauvreté monétaire, ni privation matérielle et sociale trois ans plus tard.

Réduction des inégalités : la redistribution est deux fois plus ample en intégrant les services publics

Principaux résultats : Le niveau de vie des ménages est affecté par les transferts publics, positivement à travers les prestations qu'ils reçoivent et négativement par les prélèvements dont ils s'acquittent. Ce dossier prend en compte l'ensemble des transferts, directs comme c'est le cas usuellement, mais aussi les prélèvements indirects ainsi qu'une valorisation monétaire des services publics. En 2018, sous l'angle de ce niveau de vie élargi, les deux tiers des individus reçoivent en moyenne davantage, en prestations et en services publics, qu'ils ne versent en impôts, taxes et contributions sociales, contre environ un tiers dans l'approche monétaire usuelle.

Les inégalités avant transferts, calculées à partir du revenu primaire dit « élargi », sont marquées. Le revenu primaire élargi moyen des 10 % des individus les plus aisés est 13 fois plus élevé que celui des 10 % des individus les plus modestes. Ce rapport est ramené à 7 sur le niveau de vie usuel, puis à 3 sur le niveau de vie élargi. La réduction des inégalités liée à la redistribution (mesurée par l'indice de Gini) est plus de deux fois plus importante dans l'approche élargie que dans l'approche monétaire usuelle.

Le caractère redistributif du système socio-fiscal français provient avant tout des transferts en nature, comme l'éducation, la santé et le logement, qui contribuent pour 50 % à la réduction des inégalités au sens de la redistribution élargie ; viennent ensuite les prestations sociales monétaires (23 %), les dépenses de consommation collective (16 %) et les retraites (10 %). Les prélèvements sont légèrement anti-redistributifs du fait des taxes sur les produits et des cotisations qui font plus que compenser la progressivité des impôts sur les revenus et le patrimoine.

En France, la détention d'actifs risqués a baissé continuellement entre 2004 et 2015, avant de se stabiliser

Principaux résultats : Début 2018, en France, le patrimoine des ménages est constitué à 20 % d'actifs financiers, dont près d'un tiers d'actifs risqués (assurances vie en unités de compte, actions détenues en direct, fonds communs de placement en actions). Investir dans des actifs risqués dépend principalement du patrimoine financier. À niveau de patrimoine égal, l'âge joue également, ainsi que le diplôme ou l'information financière reçue dans la famille.

Entre 2004 et 2015, le taux de détention d'actifs risqués baisse de 5 points, puis se stabilise jusqu'en 2018. La demande d'actions des ménages est faible dans toute l'Europe (moins d'un ménage sur huit dans les principaux pays). Début 2018, 11 % des ménages allemands et des ménages français détiennent des actions : ces proportions sont désormais proches, du fait d'évolutions opposées ces dernières années dans les deux pays.

Fiches :

Revenus : 23 fiches sur les niveaux de vie et les revenus des ménages (y compris les très hauts revenus), les prestations sociales, la pauvreté (monétaire et en condition de vie).

Patrimoines : 13 fiches sur le patrimoine (y compris les hauts patrimoines), l'endettement et le logement.

Annexes : Sources et méthodes - Glossaire – Sigles

 

Précédentes éditions de la publication Revenus et patrimoine des ménages :

Edition 2018. Voir la présentation sur SES-ENS.
Edition 2016.
Edition 2014.
Edition 2013.
Edition 2012.