Société résiliente, transition écologique et cohésion sociale. CGDD. Mai 2015.
Publié le 01/06/2015
"Société résiliente, transition écologique et cohésion sociale : études de quelques initiatives de transition en France, premiers enseignements", Commissariat général au développement durable, études et documents n°124, mai 2015.
Résumé
Nombre de nos concitoyens s'engagent dans la transition par la voie d'innovations locales. Les villes en transition, des initiatives d'économie solidaire, des expériences de circuits courts sont autant d'exemples de cette vitalité de l'innovation locale, les métamorphoses à l'oeuvre sont nombreuses.
Ces deux études s'inscrivent dans un projet de repérage et d'analyse des initiatives de transition qui associent des objectifs sociaux et environnementaux. Les auteurs se sont appuyés sur l'analyse des situations de vulnérabilité qui se tissent à l'interface des dimensions sociales et environnementales et sur l'analyse des comportements de résilience des acteurs.
Comment se construisent des projets de solidarité socio-environnementale qui arrivent à surmonter ces situations de vulnérabilités ?
Comment l'action publique peut-elle soutenir ces projets innovants et favoriser le développement d'une "capacité de résilience" à l'échelle des territoires ? Ce sont les deux principales questions auxquelles cherchent à répondre ces travaux.
L'étude de Lydie Laigle, sociologue au CSTB, propose, à partir de l'étude de terrain réalisée en île-de-France, un angle d'analyse jusqu'ici peu développé dans les autres actions du ministère en charge du développement durable sur la résilience, celui d'une approche sociétale de la résilience dans une optique de transition écologique. Cette approche s'interroge sur les ressorts de résilience des individus, groupes et collectivités qui peuvent être touchés et fragilisés par les transformations de l'environnement et, d'autre part, sur les contours démocratiques et de l'action collective qu'implique la résilience dans des sociétés socialement plus fragmentées. L'approche consiste non pas à partir de l'analyse des politiques sociales et environnementales pour interroger leurs effets sur les inégalités écologiques et les questions de justice environnementale qu'elles soulèvent mais à explorer comment peut se construire une capacité de résilience face à ce qui rend vulnérable. Le terme de "société résiliente" évoque l'idée d'une intériorisation des changements environnementaux de long terme dans les consciences, les mentalités et les institutions. La dimension sociétale de la résilience met ici l'accent sur les interactions sociales qui favorisent la construction collective d'une capacité de résilience sur le long terme (et non pas uniquement une réponse momentanée à une catastrophe), mais aussi une réappropriation politique, au sens premier du terme, des enjeux humains et sociaux de la crise écologique.
Dans cette perspective, elle cherche à dégager les éléments clés à l'articulation d'une résilience sociétale et d'une transition écologique, notamment une sensibilisation croissante à l'imbrication étroite existant entre la crise écologique et ses dimensions humaines, sociales et économiques, une mobilisation grandissante de la société civile dans la connaissance et l'expérience d'autres relations et représentations de l'environnement, une implication plus grande des acteurs des territoires dans la co-construction d'initiatives complémentaires d'habitat écologique, de circuits courts de matières et d'énergie, d'agriculture urbaine, initiatives émanant de différents secteurs, tels ceux de l'économie sociale et solidaire, des initiatives associatives et citoyennes.
L'étude pilotée par la Direction territoriale Centre-Est du CEREMA et dont le pilote est Bertrand Depigny, docteur en sciences politiques, fait d'abord quant à elle un état des lieux concret des initiatives de transition repérées, qui vivent ainsi sous nos yeux dans leur diversité. L'équipe de quatre personnes investie dans ce projet de la Direction territoriale Centre-Est du CEREMA a travaillé en deux temps : repérer ces projets et initiatives et les acteurs qui les portent ; concevoir et animer une journée d'échanges et de travail collaboratif réunissant certains de ces acteurs "repérés" afin d'identifier les besoins et difficultés exprimés. L'étude présente donc, après la description des initiatives proprement dites, le contenu des échanges avec les acteurs de terrain et les porteurs de projet. Elle propose enfin des pistes d'action, construites par les acteurs, en vue de contribuer à l'élaboration d'un partenariat, aussi nécessaire qu'à renouveler, entre acteurs publics et porteurs de projets de résilience territoriale.
Résumé
Nombre de nos concitoyens s'engagent dans la transition par la voie d'innovations locales. Les villes en transition, des initiatives d'économie solidaire, des expériences de circuits courts sont autant d'exemples de cette vitalité de l'innovation locale, les métamorphoses à l'oeuvre sont nombreuses.
Ces deux études s'inscrivent dans un projet de repérage et d'analyse des initiatives de transition qui associent des objectifs sociaux et environnementaux. Les auteurs se sont appuyés sur l'analyse des situations de vulnérabilité qui se tissent à l'interface des dimensions sociales et environnementales et sur l'analyse des comportements de résilience des acteurs.
Comment se construisent des projets de solidarité socio-environnementale qui arrivent à surmonter ces situations de vulnérabilités ?
Comment l'action publique peut-elle soutenir ces projets innovants et favoriser le développement d'une "capacité de résilience" à l'échelle des territoires ? Ce sont les deux principales questions auxquelles cherchent à répondre ces travaux.
L'étude de Lydie Laigle, sociologue au CSTB, propose, à partir de l'étude de terrain réalisée en île-de-France, un angle d'analyse jusqu'ici peu développé dans les autres actions du ministère en charge du développement durable sur la résilience, celui d'une approche sociétale de la résilience dans une optique de transition écologique. Cette approche s'interroge sur les ressorts de résilience des individus, groupes et collectivités qui peuvent être touchés et fragilisés par les transformations de l'environnement et, d'autre part, sur les contours démocratiques et de l'action collective qu'implique la résilience dans des sociétés socialement plus fragmentées. L'approche consiste non pas à partir de l'analyse des politiques sociales et environnementales pour interroger leurs effets sur les inégalités écologiques et les questions de justice environnementale qu'elles soulèvent mais à explorer comment peut se construire une capacité de résilience face à ce qui rend vulnérable. Le terme de "société résiliente" évoque l'idée d'une intériorisation des changements environnementaux de long terme dans les consciences, les mentalités et les institutions. La dimension sociétale de la résilience met ici l'accent sur les interactions sociales qui favorisent la construction collective d'une capacité de résilience sur le long terme (et non pas uniquement une réponse momentanée à une catastrophe), mais aussi une réappropriation politique, au sens premier du terme, des enjeux humains et sociaux de la crise écologique.
Dans cette perspective, elle cherche à dégager les éléments clés à l'articulation d'une résilience sociétale et d'une transition écologique, notamment une sensibilisation croissante à l'imbrication étroite existant entre la crise écologique et ses dimensions humaines, sociales et économiques, une mobilisation grandissante de la société civile dans la connaissance et l'expérience d'autres relations et représentations de l'environnement, une implication plus grande des acteurs des territoires dans la co-construction d'initiatives complémentaires d'habitat écologique, de circuits courts de matières et d'énergie, d'agriculture urbaine, initiatives émanant de différents secteurs, tels ceux de l'économie sociale et solidaire, des initiatives associatives et citoyennes.
L'étude pilotée par la Direction territoriale Centre-Est du CEREMA et dont le pilote est Bertrand Depigny, docteur en sciences politiques, fait d'abord quant à elle un état des lieux concret des initiatives de transition repérées, qui vivent ainsi sous nos yeux dans leur diversité. L'équipe de quatre personnes investie dans ce projet de la Direction territoriale Centre-Est du CEREMA a travaillé en deux temps : repérer ces projets et initiatives et les acteurs qui les portent ; concevoir et animer une journée d'échanges et de travail collaboratif réunissant certains de ces acteurs "repérés" afin d'identifier les besoins et difficultés exprimés. L'étude présente donc, après la description des initiatives proprement dites, le contenu des échanges avec les acteurs de terrain et les porteurs de projet. Elle propose enfin des pistes d'action, construites par les acteurs, en vue de contribuer à l'élaboration d'un partenariat, aussi nécessaire qu'à renouveler, entre acteurs publics et porteurs de projets de résilience territoriale.