Zone euro: la construction institutionnelle n'est pas viable. Natixis. Juillet 2015.
Publié le 10/07/2015
Flash Economie n°571, 8 juillet 2015.
par Patrick Artus.
Résumé
Quels sont les principes de fonctionnement présents de la zone euro ?
- Il s'agit d'une Union Monétaire entre pays très hétérogènes, presque sans fédéralisme, presque sans solidarité;
- la réponse aux chocs asymétriques ne peut alors être que la flexibilité (des prix, des salaires); mais il faut réaliser que les "dévaluations internes" font peser un fort risque de déflation sur les pays ayant des taux d'endettement élevés; la flexibilité est alors extrêmement coûteuse en activité et en emploi;
- pour éviter les divergences structurelles, la zone euro multiplie les règles (portant sur les budgets, la compétitivité, les balances courantes, l'inflation...). Mais cette multiplication des règles n'évite pas l'hétérogénéité structurelle basée sur la différence entre les avantages comparatifs des pays, donc leur spécialisation productive. Il en résulte une divergence de l'évolution des revenus entre les pays de la zone euro, et une perte de croissance nécessaire alors pour satisfaire les règles vues plus haut;
- la divergence des situations structurelles a conduit d'abord à celle des balances courantes, et à l'apparition dans certains pays de dettes extérieures très élevées; puis à celle des situations budgétaires, et à l'apparition dans certains pays de dettes publiques très élevées. En conséquence, il y a dans les pays en difficulté de la zone euro excès d'endettement et "debt overhang", donc perte de croissance ;
- s'il y a à la fois coût très élevé de la réaction aux chocs asymétriques, perte de croissance, endettements extérieurs et publics très élevés, divergence des revenus entre les pays, on comprend que certains pays puissent avoir progressivement envie de sortir de la zone euro.
par Patrick Artus.
Résumé
Quels sont les principes de fonctionnement présents de la zone euro ?
- Il s'agit d'une Union Monétaire entre pays très hétérogènes, presque sans fédéralisme, presque sans solidarité;
- la réponse aux chocs asymétriques ne peut alors être que la flexibilité (des prix, des salaires); mais il faut réaliser que les "dévaluations internes" font peser un fort risque de déflation sur les pays ayant des taux d'endettement élevés; la flexibilité est alors extrêmement coûteuse en activité et en emploi;
- pour éviter les divergences structurelles, la zone euro multiplie les règles (portant sur les budgets, la compétitivité, les balances courantes, l'inflation...). Mais cette multiplication des règles n'évite pas l'hétérogénéité structurelle basée sur la différence entre les avantages comparatifs des pays, donc leur spécialisation productive. Il en résulte une divergence de l'évolution des revenus entre les pays de la zone euro, et une perte de croissance nécessaire alors pour satisfaire les règles vues plus haut;
- la divergence des situations structurelles a conduit d'abord à celle des balances courantes, et à l'apparition dans certains pays de dettes extérieures très élevées; puis à celle des situations budgétaires, et à l'apparition dans certains pays de dettes publiques très élevées. En conséquence, il y a dans les pays en difficulté de la zone euro excès d'endettement et "debt overhang", donc perte de croissance ;
- s'il y a à la fois coût très élevé de la réaction aux chocs asymétriques, perte de croissance, endettements extérieurs et publics très élevés, divergence des revenus entre les pays, on comprend que certains pays puissent avoir progressivement envie de sortir de la zone euro.