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Les résultats de l'enquête PISA 2018. OCDE. Décembre 2019.

Publié le 20/01/2020

Depuis 2000, l'OCDE évalue tous les trois ans les connaissances et les compétences des jeunes âgés de 15 ans dans le monde par l'intermédiaire de son Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Environ 600 000 élèves dans 79 pays et économies ont participé à l'enquête de 2018 qui couvre la compréhension de l'écrit, les sciences et les mathématiques. En France, c'est un échantillon représentatif de 6308 élèves de 15 ans scolarisés dans les collèges et lycées français qui a été mobilisé pour le test PISA. L'enquête PISA 2018 s'est focalisée sur la compréhension de l'écrit à l'ère du numérique, définie comme la capacité à « comprendre, utiliser et évaluer des textes, mais aussi y réfléchir et s'y engager » dans un contexte d'informatisation de l'écrit. Plutôt que la maîtrise d'un programme scolaire déterminé, ce test évalue l'aptitude des élèves à utiliser les connaissances acquises à l'école et à les appliquer dans les situations de la vie courante.

Site du PISA (en français)

Synthèse des résultats

Résultats du PISA 2018 : Résumés des volumes I, II & III (décembre 2019)

Le communiqué en ligne : La dernière enquête PISA de l'OCDE met en lumière les difficultés des jeunes à l'ère du numérique (03/12/2019)

Résultats par pays : carte interactive pour comparer les pays selon les domaines évalués (résultats en sciences, mathématiques, compréhension de l'écrit) ou en termes d'équité (selon le sexe, le milieu social, l'origine immigrée ou non).

Synthèse des résultats pour la France.

Résumé

L'entité constituée par Pékin, Shanghai, Jiangsu et Zhejiang (Chine) arrive en tête du classement PISA 2018 pour la compréhension de l'écrit (score de 555, moyenne OCDE : 487). L'Estonie, le Canada, la Finlande et l'Irlande sont les quatre pays les plus performants de l'OCDE dans ce domaine. En moyenne, dans les pays de l'OCDE, la performance en compréhension de l'écrit, en mathématiques et en sciences est restée stable entre 2015 et 2018. 11 pays et économies atteignent des niveaux plus élevés que la moyenne de l'OCDE à la fois en termes de performances des élèves et d'équité socio-économique des résultats scolaires. Néanmoins, les inégalités de résultat et d'ambition scolaire restent importantes en fonction du profil socio-économique.

L'édition 2018 a pour particularité de s'être intéressée aux enjeux de la compréhension de l'écrit à l'ère du numérique, les élèves étant désormais exposés à des sources textuelles multiples et de fiabilité variable. Entre 2012 et 2018, le temps passé en ligne par les élèves en dehors du cadre scolaire a augmenté de plus d'une heure par jour en moyenne dans les pays de l'OCDE, pour atteindre 3 heures quotidiennes en semaine. Or, lors des tests, moins d'un élève sur dix parvient à faire la distinction entre des faits et des opinions sur la base d'indices implicites relatifs aux contenus des textes et à leur auteur.

Pour ce qui est de la France, les performances moyennes en compréhension de l'écrit, mathématiques et sciences n'ont pas connu d'évolution notable depuis 2006. Le score moyen des élèves français en compréhension de l'écrit est légèrement supérieur à la moyenne de l'OCDE (493 points, moyenne OCDE : 487). La France se situe à la 23ème position du classement des 35 pays de l'OCDE, elle gagne ainsi 3 places par rapport à 2015. Les élèves français sont cependant ceux qui, au sein de l'OCDE, ressentent le moins de soutien de la part de leurs enseignants pour progresser dans les apprentissages : moins de deux élèves sur cinq en France, contre près d'un sur deux en moyenne dans les pays de l'OCDE, déclarent que leur professeur leur indique souvent ou toujours comment améliorer leurs résultats. Les élèves français sont aussi plus souvent préoccupés par des problèmes de discipline perturbant l'enseignement que dans la plupart des autres pays de l'OCDE. 

La France obtient de bons résultats au niveau de l'équité des sexes. En mathématiques, l'écart en faveur des garçons s'est réduit depuis 2009 (de 10 à 6 points en moyenne) et il est désormais proche de la moyenne de l'OCDE (5 points). L'écart en faveur des filles en compréhension de l'écrit est légèrement plus faible que dans les autres pays de l'OCDE (25 points au lieu de 30 en moyenne). En sciences, garçons et filles obtiennent des résultats similaires. En revanche, les filles expriment plus souvent que les garçons un manque de confiance en elles et déclarent moins souvent envisager de travailler comme ingénieur ou scientifique, même en étant performantes en mathématiques ou en sciences. Comme cela a déjà été observé lors des éditions précédentes du PISA, la France est par ailleurs l'un des pays de l'OCDE où le lien entre le statut socio-économique et la performance est le plus fort, avec une différence de 107 points entre les élèves issus d'un milieu favorisé et ceux issus d'un milieu défavorisé (moyenne OCDE : 89 points). On retrouve ces inégalités au niveau des ambitions scolaires : un élève défavorisé ayant de bons résultats sur cinq ne prévoit pas de terminer ses études supérieures, alors que cette proportion est très faible parmi les élèves favorisés. L'écart moyen en compréhension de l'écrit entre élèves issus de l'immigration et élèves non-immigrés est de 52 points en France (moyenne OCDE : 41 points), mais il se réduit à 13 points après prise en compte du profil socio-économique.

Les résultats détaillés : le rapport PISA 2018

Volume 1 : Savoirs et savoir-faire des élèves (en français,paru en décembre 2019)

Volume 2 : Et si tous les élèves réussissaient ? (en anglais, paru en décembre 2019)

Volume 3 : La place de l'école dans la vie des élèves (en anglais, paru en janvier 2020)

Volume 4 : Les élèves et les questions d'argent (à paraître en 2020)

Volume 5 : Des politiques efficaces, des établissements performants (à paraître en 2020)

Volume 6 : Les élèves sont-ils prêtes à s'épanouir dans des sociétés mondialisées ? (à paraître en 2020)

L'onglet "Publications" du site PISA de l'OCDE permet d'accéder aux résultats de 2018 et des cycles précédents de l'enquête (2000 à 2015).

Présentation et analyse des résultats par la DEPP (Ministère de l'Education Nationale)

Le Ministère de l'Education Nationale a publié un communiqué de presse et deux Notes d'information qui analysent les résultats de l'enquête PISA 2018 pour la France :

Communiqué de presse du inistre Jean-Michel Blanquer : Enquête PISA 2018 : stabilité des résultats des élèves français de 15 ans (03/12/2019)

Note d'information de la DEPP, n°19.49, décembre 2019 : PISA 2018 : stabilité des résultats en compréhension de l'écrit

Note d'information de la DEPP, n°19.50, décembre 2019 : PISA 2018 : culture mathématique, culture scientifique et vie de l'élève

Quelques graphiques issus du site du Ministère :

Graphique : Score moyen en compréhension de l’écrit selon le statut économique, social et culturel des élèves (SESC) en 2018

Graphique : part des élèves dans les bas et hauts niveaux de compréhension de l'écrit en France et dans l'OCDE en 2000, 2009 et 2018

Quelques commentaires et lectures utiles pour décrypter l'enquête PISA

Marie Duru-Bellat, Education : les constats dérangeants de l'enquête PisaAlternatives économiques, 6/12/2019. Une analyse des résultats français de l'édition 2018 (accès restreint).

Marie Duru-Bellat, Évaluations, mesures ou classements ? Á propos des enquêtes PISARevue française de linguistique appliquée, 2019/1 (Vol. XXIV), p. 7-19. La sociologue rappelle les principaux résultats des enquêtes PISA pour la France avant de discuter leurs apports (pour les politiques comme pour les chercheurs) et leurs limites (échantillons, marge d'incertitude, biais culturels, ponctualité des observations, interprétation des corrélations...).

Marie Duru-Bellat, PISA : regarder au-delà des moyennes…Le Monde, 10/12/2019. Dans cet article réservé aux abonnés, Marie Duru Bellat explique le niveau paradoxalement élevé des inégalités sociales au sein du système scolaire français. La ségrégation entre établissements, le lien fort entre diplôme et emploi, le délitement de la relation maître-élève sont pointés du doigt pour expliquer la force des inégalités au sein d'un système qui comporte pourtant nombre des caractéristiques associées à une égalité, scolaire et sociale, des performances. 

Daniel Bart et Bertrand Daunay, Les lieux communs de l’éducation : une nouvelle livraison du PISA, The Conversation, 25/11/2019. Respectivement maître de conférences et professeur de didactique en sciences de l'éducation, Daniel Bart et Bertrand Daunay imputent le succès de l'enquête PISA aux lieux communs qu'elle véhicule, et critiquent sa propension à diffuser des évidences. 

Pour en savoir plus

Des résumés de l'édition précédente de l'enquête PISA sont disponibles sur SES-ENS :

Les résultats de l'enquête PISA 2015. OCDE. Décembre 2016.

PISA 2015. Le bien-être des élèves. OCDE. Janvier 2018.

PISA à la loupe est une série de notes produites tous les mois qui analysent de façon concise et accessible un thème issu de l'enquête PISA. Les derniers numéros en ligne : "Les parents de jeunes de 15 ans connaissent-ils les camarades d’école de leur enfant et leurs parents ?" (9/07/2019), "Le renforcement de la mixité sociale à l’école a-t-il un impact sur l’équité des résultats d’apprentissage ?" (11/06/2019), "Quels liens entre les politiques de libre choix des établissements et la mixité sociale à l’école ?" (15/05/2019).