Sujet épreuve appliquée Capes externe 2023
Traduire et analyser des textes économiques importants, c'est l'objectif de la collection dirigée par Ludovic Frobert
Qui est Ludovic Frobert
Ludovic Frobert, directeur de recherche au CNRS a lancé une collection qu'il dirige : « Feuillets Économie politique moderne » publié par ENS Éditions.
La collection « Feuillets économie politique moderne »
« La réflexion économique est aujourd'hui fréquemment accusée d'autisme. Manière de dire, paradoxalement, qu'elle ne commerce plus avec le monde et demeure fermée à la pluralité, prisonnière d'options trop étriquées. Jugement trop abrupt ; en réalité l'économie a le plus souvent assumé sa fonction de discipline ancillaire et participé à l'élaboration du bien commun. Pour cela elle a nécessairement multiplié les angles d'approche et su faire varier ses options tant théoriques que méthodologiques. La discipline y a le plus souvent gagnée en échanges, discussions et autres débats féconds. Cela demeure vrai y compris pour la réflexion contemporaine. « Économie politique moderne » propose des monographies courtes sur certaines figures marquantes de l'économie au 20ème siècle ; cette série de la collection Feuillets se propose alors de convaincre le public de la nature morale et politique de l'investigation économique ainsi que de la variété des outils dont dispose l'économiste pour mener à bien son travail » (Ludovic Frobert).
Quel est l'intérêt de ce travail
Cette collection est originale par le choix des économistes qui sont traduits car ils offrent des analyses importantes pour les débats dans la discipline économique avec des travaux qui n'étaient pas accessibles en français à ce jour. L'originalité est aussi dans la structure des ouvrages avec d'un côté la traduction d'un article clé de l'économiste choisi et de l'autre un texte de présentation de l'auteur et de ses analyses par un spécialiste du sujet. A signaler que le texte de présentation représente en général plus de la moitié de l'ouvrage. C'est ce travail d'analyse qui fait tout l'intérêt de cette collection que nous souhaitons vous faire découvrir.
Ce dossier est consacré aux quatre premiers volumes de cette collection avec un extrait de chaque livre comprenant l'introduction et un des chapitres du texte de présentation.
« Si vous êtes si malins... McCloskey et la rhétorique des sciences économiques » suivi de : « La rhétorique des sciences économiques » de Deirdre N. McCloskey
Texte de présentation : Ludovic Frobert
Traduction : Frédéric Regard
ENS Éditions 2004
Ce livre qui est le premier de la collection est consacré à une économiste qui publie en 1983 un article sur « La rhétorique des sciences économiques » qui aura un retentissement international considérable avec de nombreuses recherches en méthodologie économique qui seront engagées dans le sillage de cette étude. Deirdre N. McCloskey y aborde l'analyse critique du discours des économistes en montrant comment ils essaient de faire « science » tout en mobilisant largement des procédés littéraires comme les métaphores. Ce livre permet un retour sur les débats de méthodologie avec des auteurs importants comme Mark Blaug, Terence Hutchinson, Alexander Rosenberg, Arjo Klamer ou Philip Mirowski.
Lire l'introduction et le chapitre 1 : « Le réalisme critique en action ».
« Les valeurs guident et accompagnent notre recherche » L'institutionnalisme de Myrdal suivi de : « L'économie institutionnaliste » de Gunnar Myrdal
Texte de présentation : Cyrille Ferraton
Traduction : Cyrille Ferraton
ENS Éditions, 2008
L'économiste suédois Gunnar Myrdal offre un parcours singulier et en même temps au cœur des grandes questions économiques du XXe siècle. Un parcours singulier car c'est un juriste qui va se passionner pour l'analyse économique avec une lecture critique de la théorie (sa thèse soutenue en 1927 a pour titre : « Le problème de la formation des prix et le changement économique »). Il côtoie les principaux économistes de l'époque en Suède, en Angleterre et aux États-Unis. Il s'intéresse aussi aux travaux des sociologues et des philosophes. Il mènera à la fois une carrière d'économiste, d'homme politique et une carrière internationale comme secrétaire exécutif de la Commission économique européenne des Nations unies. Son œuvre reflète la diversité de ses expériences avec des travaux théoriques, des publications centrées sur la crise des années 30, des ouvrages de référence en économie du développement et aussi des travaux sur des grandes questions sociales comme le problème noir aux États-Unis, ce qui le conduit à mobiliser une approche interdisplinaire qu'il affectionne particulièrement.
Myrdal s'intéresse à la place des valeurs dans la théorie économique et de là construit une forme d'institutionnalisme qui lui est propre et que nous vous proposons de découvrir.
Lire l'introduction et le chapitre 4 : « Vers un institutionnalisme singulier ».
« Seuls les extrémistes sont cohérents... » Rothbard et l'Ecole austro-américaine dans la querelle de l'herméneutique suivi de « L'invasion de la philosophie et de l'économie par l'herméneutique de Murray N.Rothbard.
Texte de présentation : Gilles Campagnolo.
Traduction : Gilles Campagnolo.
ENS Editions 2006.
Personnage haut en couleur, Murray Rothbard est un éminent représentant de l'Ecole autrichienne aux Etats-Unis. Il entend préserver la pureté et l'efficience du dogme libéral en affichant son extrémisme. Ses ennemis sont nombreux : s'il vise principalement l'herméneutique qui introduirait selon lui un relativisme niant toute scientificité, il condamne aussi toute conception alternative au libéralisme « puriste ». Sa critique porte en particulier sur l'Ecole de Chicago dont l'hérésie a consisté à fonder le libéralisme sur une base positiviste et finalement constructiviste, préparant ainsi le terrain aux herméneutes.
L'étude du parcours et des textes de Rothbard met au jour les présupposés philosophiques, épistémologiques et méthodologiques qui ont alimenté les querelles internes au libéralisme dans la seconde moitié du XXe siècle.
« A quoi servent les patrons ? » Marglin et les radicaux américains suivi de « A quoi servent les patrons ? Origines et fonctions de la hiérarchie dans la production capitaliste » de Stephen Marglin.
Texte de présentation : Bruno Tinel.
Traduction : Bruno Tinel.
ENS Editions 2004.
Stephen Marglin se demande au début des années 1970 à quoi servent au juste les patrons. Pourquoi, dans les entreprises, le travail est divisé entre individus spécialisés dans la décision et le commandement, et d'autres le sont dans l'exécution ?
Cette interrogation n'a rien d'une provocation gauchiste et annonce plutôt la « théorie de l'entreprise » et l'explosion des publications dans ce champ à partir du milieu des années 1970. Le texte de Stephen Marglin pose une question qui reste largement d'actualité depuis plus de trente ans : quelle est l'utilité d'une hiérarchie autoritaire, réglant les rapports de subordination dans l'entreprise ? Toutefois, les recherches sur la théorie de l'entreprise partent le plus souvent du postulat de l'existence d'une hiérarchie mais n'en expliquent pas les fondements. Cette lacune souligne l'intérêt de l'analyse de Stephen Marglin. L'ouvrage qui comporte une traduction complète de son texte, resitue son contexte intellectuel et social, celui du développement de l'économie politique radicale.
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