Prix planchers dans les filières agroalimentaires : une mesure d'efficacité ? IPP. Décembre 2024.

Note IPP n° 112, décembre 2024.

Version téléchargeable. 

Par Rémi Avignon et Etienne Guigue. 

Résumé

L'idée d'introduire des prix planchers dans les filières agricoles a récemment refait surface dans le débat public. Mesure phare de la Politique Agricole Commune (PAC) des années 1970-1980, les prix planchers ont pourtant été source d'inefficacité et laissé de mauvais souvenirs.

Cette note montre cependant qu'un prix plancher sur la matière première peut être source d'efficacité dans les filières où les agriculteurs font face à des acheteurs ayant du pouvoir de monopsone, c'est-à-dire étant capables de peser négativement sur les prix. Ainsi, dans la filière lait de vache, le lait est acheté par les industriels, en moyenne sur la période 2003-2018, à un prix inférieur de 16 % aux profits marginaux qu'ils en tirent. Un prix plancher, indexé sur les cours internationaux des denrées agricoles, peut alors conduire à une meilleure rémunération des agriculteurs sans nécessairement nuire aux consommateurs, via une réduction des marges des industriels à l'achat de matière première.

Le prix plancher peut également améliorer l’efficacité des politiques de soutien de l'offre agricole (subventions, politique commerciale, assurance subventionnée).

Un examen approfondi de la situation des autres filières est nécessaire pour juger de l'opportunité d'une mise en place plus large de prix planchers.

Sommaire

• Prix plancher sur un marché concurrentiel : le mauvais souvenir des « montagnes de beurre »
• Prix plancher : une mesure d'efficacité face au pouvoir de monopsone 
• Modalités et effets d'un prix plancher efficace
• Complémentarité entre prix planchers et autres politiques publiques

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Source : Note IPP n° 112, décembre 2024.

Pour aller plus loin

Lévêque F. (2019), « Le monopole et le pouvoir du monopole », SES-ENS.