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L'erreur économique - Comment économistes et politiques se trompent et nous trompent

Publié le 27/07/2007
Auteur(s) - Autrice(s) : Simonnot, Philippe
Denoël, coll. Médiations
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Commentaires éditeur :
Les économistes et les politiques sont peu portés à l'autocritique. Pourtant, la liste de leurs erreurs en matière économique est édifiante. Et l'impact de ces erreurs souvent considérable.
Huit jours avant l'effondrement de Wall Street en octobre 1929, le célèbre économiste Irving Fischer était formel : pas de krach boursier en vue, tout va bien ! Quant aux prédictions apocalyptiques du Club de Rome dans son célèbre rapport «Halte à la croissance» à la fin des années 1970 ou, plus récemment, aux certitudes des uns sur les immenses vertus du «franc fort» et de tant d'autres sur l'essor irrésistible de la «nouvelle économie», qui ne s'en est moqué... après coup ?
Erreurs de prévision, bien sûr, mais aussi erreurs de diagnostic, erreurs de jugement, erreurs de raisonnement, voire erreurs volontaires pour tromper l'opinion... L'histoire ancienne ou récente fourmille d'exemples frappants de ces «ratages» des gouvernants, des experts et même des théoriciens dès qu'il est question d'économie. Comment et pourquoi se trompe-t-on si souvent dans un domaine où l'on prétend découvrir des lois et cultiver la rigueur ? Ce livre d'enquête et de réflexion raconte et analyse les grandes erreurs économiques et met en cause bien des idées reçues.


Nos commentaires :
Philippe Simonnot par d'un constat : « Comme l'enfer l'est, dit-on, de bonnes intentions, l'histoire économique est pavée d'erreurs. Les deux choses ont parfois quelques rapport. Erreurs de prévision, erreurs d'analyse, erreurs conceptuelles, erreurs de diagnostic, erreurs de jugement, erreurs de raisonnement, elles ont au moins un point en commun : elles auraient pu être évitées, s'il n'y avait eu souvent au départ l'intention de bien faire » (p11). Au centre de ces erreurs commises tant par les hommes politiques que par les économistes, la mauvaise compréhension des lois de l'offre et de la demande. S'interrogeant sur les causes d'erreurs chez les économistes, Simonnot invoque la difficulté de ces derniers à approfondir les lois du marché, si ce n'est du côté des économistes autrichiens dont le plus célèbre représentant actuel est Murray Rothbard..

Simonnot commence par présenter ce qu'il considère comme « l'erreur de base » : la représentation fausse de la nature de la science économique à partir de l'adoption des critères des sciences physiques. Le principal accusé est ici, Milton Friedman et ses « Essais d'économie positive » qui juge la validité d'une théorie à son pouvoir prédictif. Ainsi la science économique serait condamnée à produire des lois économiques. Simonnot rappelle que l'objet fondamental de toute science sociale est l'action humaine, ces actions étant l'expression de nos choix, lesquels choix ne sont soumis à aucune loi.

Les vingt chapitres du livres sont consacrés à la présentation d'erreurs de prévisions qui souvent sont corrigées à la période suivante par d'autres erreurs toutes aussi dangereuses : l'erreur de prévision sur l'ampleur et la durée de la première guerre mondiale qui entraînera des problèmes insurmontables de financement ; la myopie d'Irving Fisher à la veille du krack de 1929 ; l'influence d'Aristote qui conduit à se méfier des échanges et donc du marché ; les erreurs répétées en matière de politique de change ; la ruine de l'agriculture française par la PAC ; la supercherie du cartel de l'OPEP ; l'impasse des biens publics dont les prix sont fixés trop bas ; l'effondrement de l'étalon or ; l'erreur d'Adam Smith sur la valeur ; la vision de la répartition de Ricardo ; les contradictions de la théorie de l'exploitation de Marx ; l'erreur de Friedrich List sur les avantages du protectionnisme ; la croyance fausse d'un capitalisme qui obéirait aux lois de la concurrence pure et parfaite ; les erreurs d'interprétation dans la lecture des balances des paiements ; l'imposture des relances keynésiennes ; la critique de la loi des 40 heures ; les impasses du modèle colbertiste ; les pièges de la retraite par répartition ; la sous estimation des effets négatifs de l'inflation.

La conclusion est que l'Etat est en crise car il ne peut plus jouer de rôle de régulation économique qu'il a tenté d'imposer tout au long du XXème siècle. Il faudrait inverser le rapport et permettre au marché de réguler l'Etat.


A noter :
  • Une annexe sur : « Sécurité sociale, plein emploi et économie de marché sont-ils compatibles ? »
  • Pas de formalisation