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La croissance française 1950-2030, le défi de l'innovation

Publié le 27/07/2007
Auteur(s) - Autrice(s) : Miotti, Luis ; Sachwald, Frédérique
IFRI
2-86592-159-X,
image

Commentaires éditeur :
La croissance de la France est à la fois nettement inférieure à ce qu'elle a été dans le passé et inférieure à celle d'autres pays développés, au premier rang desquels les Etats-Unis. D'où un recul du niveau de vie relatif des Français. D'où aussi le retour du thème du déclin, qui menacerait les pays de la "vieille Europe", alors que les Etats-Unis et certains pays émergents deviendraient les leaders de l'économie mondiale.

La dynamique de la croissance française n'a pas résisté à la fin du rattrapage des "trente glorieuses" dans les années 1970. La France n'a pas su relever le nouveau défi américain de la croissance par l'innovation et reste insuffisamment présente sur les marchés émergents dynamiques. La construction européenne a offert un cadre privilégié à l'internationalisation de l'économie française, mais a encore peu contribué à relever les nouveaux défis de la mondialisation et de la concurrence par l'innovation.

Le manque d'évolution de son modèle productif pèse sur la croissance potentielle de la France, qui selon notre scénario atteindrait 2,1 % par an d'ici 2030. Cette performance pourtant modeste suppose que la France desserre les freins que constituent le faible dynamisme de sa population active et l'insuffisance des progrès de productivité. Les politiques économiques devraient viser à renforcer les deux moteurs de la croissance par l'innovation que sont la créativité d'une part et la destruction des capacités de production obsolètes d'autre part. Les pays européens qui ont réussi à stimuler ce processus de destruction créatrice enregistrent de meilleurs résultats en matière de lutte contre le chômage et d'investissements dans la connaissance. Leurs expériences suggèrent que la France pourrait modifier sa trajectoire de croissance en engageant de réels efforts d'adaptation.


Nos commentaires :
Dans la préface, Patrick Artus remarque concernant l'explication apportée par cet ouvrage au ralentissement de la croissance de l'économie française : « il a le grand intérêt de ne pas centrer l'analyse sur les problèmes macroéconomiques (politiques budgétaires, monétaires, de change, etc) mais sur les causes microéconomiques de cette rupture : nature de la spécialisation productive, incitation à réaliser des investissements de productivité, facteurs favorables ou défavorables à la diffusion des nouvelles technologies, rôle des politiques de la concurrence » (p5).

L'analyse des auteurs est divisée en trois parties :

- La première partie analyse les performances de l'économie française sur la période 1950 ? 2003 en comparaison de celles de l'économie des Etats-Unis en identifiant les facteurs qui permettent de comprendre les différences qui se sont creusées entre les deux économies pendant les années 1990.

- La deuxième partie présente les scénarios de croissance à l'horizon 2030 en précisant les modes de calcul de la croissance potentielle et en développant les hypothèses sur la démographie et le progrès technique.

- Enfin la troisième partie analyse les possibilité d'accroître le potentiel de la croissance en stimulant l'innovation.

L'ouvrage se termine sur cinq annexes, la première sur « Croissance potentielle et facteurs de production » ; la seconde sur la comparaison de la « Structure des exportations, France et Etats-Unis » ; la troisième est consacrée à l' « Estimation de la croissance du stock de capital » de l'économie française sur la période 1951-2002, ce qui pose le problème de l'évaluation du rythme de dépréciation des biens d'équipement ; ensuite la quatrième compare les démarches des modèles économétriques pour évaluer « L'impact du vieillissement sur la croissance » ; enfin, la cinquième propose une méthode pour « La construction de l'indicateur de croissance par l'innovation.

Le livre est prolongé par une discussion de l'étude présentée par Miotti et Sachawald. Jean-Philippe Cotis (économiste en chef à l'OCDE) présente les différences entre cette analyse de l'IFRI et celle de l'OCDE en ce qui concerne les écarts de performances entre la France et les Etats-Unis. Michel Didier (directeur général de Rexecode) insiste sur les manques de cohérence du projet européen. Anton Brender (économiste en chef Dexia Asset, Management) insiste sur le fait que l'Europe néglige trop l'objectif de la croissance par la demande et que son système financier n'est pas assez développé.


A noter :
  • L'ouvrage contient 19 tableaux statistiques, 22 graphiques et trois encadrés qui présentent des notions économiques.
  • L'ouvrage évite la formalisation.
  • On trouve à la fin de l'ouvrage une bibliographie de huit pages ainsi qu'une liste des tableaux et graphiques

Luis Miotti : maître de conférences à l'Université Paris XIII et chercheur associé à l'Ifri.

Frédérique Sachwald : responsable des Etudes économiques à l'Ifri et professeur associée à l'Université Paris XIII

Patrick ARTUS : Professeur associé à l'université Paris I ­ Panthéon-Sorbonne, Professeur à l'École Polytechnique, Directeur des Études économiques à la Caisse des Dépôts et Consignations et membre du Conseil d'analyse économique