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Lexique du vocabulaire de la théorie des jeux et de l'information

Publié le 29/09/2008
Ce lexique est un complément au dossier "Jean Tirole : de la théorie des jeux et de l'information aux sciences humaines" publié en octobre 2008. Il définit les notions clés et les différentes théories de ce champ de la recherche économique.

1. Aléa moral

Dans une relation «principal-agent», le principal fait face à de l'aléa moral lorsque l'agent peut prendre des décisions «non observables». Ces décisions, du fait de la divergence d'objectifs entre ces deux protagonistes, peuvent ne pas être dans l'intérêt du principal. L'assurance maladie est un exemple d'aléa moral dans la mesure où les dépenses résultant de la transaction entre le patient et le médecin ne peuvent être contrôlées par l'assureur.

2. Antisélection (ou sélection adverse)

Dans une relation «principal-agent», le principal fait face à de l'antisélection si l'agent détient de l'information privée au moment de l'écriture du contrat entre les deux parties. C'est une situation d'asymétrie d'information.

Citons le cas du marché des voitures d'occasion, où de l'information pertinente est détenue par le vendeur et où l'acheteur risque de choisir la voiture la moins sûre, faute d'informations suffisantes.

3. Barrières à l'entrée

En économie, ce sont les obstacles qu'a à surmonter une entreprise désirant attaquer un nouveau marché : rendements d'échelle, investissements déjà entrepris par les entreprises en place (capacités de production, apprentissage, propriété intellectuelle, fidélisation des clients, effets de réseau), etc.

Exemples d'industries à fortes barrières à l'entrée : les biotechnologies, les industries de réseau, l'industrie spatiale. De nombreuses réglementations (instauration de normes, etc.) peuvent agir comme barrières à l'entrée.

4. Capital-risqueur

Un capital-risqueur engage ses propres capitaux ainsi que ceux d'autres investisseurs dans une entreprise non côtée, en général une start-up. Il ne se contente pas de sélectionner de telles entreprises mais intervient très régulièrement dans leur gestion (nouvelles étapes du financement, conseil, cadres, remplacement de l'entrepreneur, etc.). Enfin, il prévoit un mécanisme de désengagement de la start-up (comme une introduction en bourse) au bout de 4 ou 5 ans, afin de libérer de l'argent pour investir dans de nouvelles entreprises.

5. Equilibre parfait

Dans un équilibre parfait, chaque joueur prédit correctement l'impact de ses choix sur le comportement futur des autres joueurs.

6. Asymétrie d'information

On parle d'asymétrie de l'information lorsqu'au cours d'un échange ou contrat, certains participants disposent d'informations pertinentes que les autres n'ont pas. Cette asymétrie est source d'aléa moral et d'antisélection.

7. Econométrie

L'économétrie est l'étude des phénomènes économiques à partir de l'observation statistique de grandeurs pertinentes pour décrire ces phénomènes. Elle permet de réaliser des prévisions de l'évolution de ces grandeurs économiques et de simuler l'impact de mesures de politique économique.

8. Réglementation prudentielle

Suite à une mutation financière dans les années 1980-90, les modalités de l'intervention publique dans la sphère bancaire et financière ont beaucoup évolué. L'objectif de l'intervention publique qui prévalait encore dans les années 1980, en France et dans de nombreux autres pays européens, était essentiellement de se substituer au marché défaillant, en administrant les prix (taux créditeurs versés aux déposants, taux débiteurs dus par les emprunteurs, commissions) et les volumes (encadrement du crédit, contrôle des changes). Le démantèlement de ce type de contrôle par la déréglementation a laissé place à une supervision prudentielle dont le but est d'orienter les comportements des institutions financières vers plus de prudence, tout en laissant jouer les mécanismes de marché et en veillant particulièrement au maintien de conditions équitables et loyales de concurrence. La réglementation prudentielle vise à résoudre le problème du manque de surveillance des institutions financières par les déposants individuels et à éviter les risques systémiques (risques de contagion de faillites).

9. Théorie de l'agence (ou problèmes d'agence)

La théorie de l'agence tire son nom de la relation d'agence qui lie le «principal» (celui qui délègue un pouvoir décisionnel) à l'«agent» (celui qui est supposé agir dans l'intérêt du principal). Les divergences d'intérêt entre principaux et agents, les asymétries d'information et le caractère incomplet des contrats génèrent des coûts d'agence et donc des pertes de valeur. La fonction des organisations et des mécanismes organisationnels est de réduire ces coûts (contrôle ou contrats incitatifs).

Dans la théorie de l'agence, une entreprise est un faisceau de relations d'agence.

De manière générale, cette théorie s'applique simultanément à l'architecture de l'entreprise et à la répartition des formes organisationnelles. Les éclairages fournis portent tant sur les questions de centralisation-décentralisation, de régulation des entreprises, de systèmes de rémunération et de mesure de la performance que de gouvernement des entreprises.

10. Théorie de l'information (ou des incitations ou des contrats)

La théorie des incitations est à la base des développements théoriques de l'économie de l'information, qui décrit la façon dont les acteurs utilisent de façon stratégique l'information qu'ils possèdent. Chaque membre de la société répond aux incitations de nature économique que leur procure leur environnement. La théorie moderne des incitations étudie les moyens employés par un acteur économique pour inciter des agents qui disposent d'une information privée à la lui révéler ou à se comporter au mieux de ses intérêts.

11. Théorie des jeux

La théorie des jeux se propose d'étudier des situations (appelées «jeux») où des individus prennent des décisions, chacun étant conscient que le résultat de son propre choix dépend de celui des autres. C'est pourquoi on dit parfois de la théorie des jeux qu'elle est une «théorie de la décision en interaction». Les «jeux» sont constitués de trois éléments : les joueurs, leurs ensembles de stratégies (un par joueur) et les règles du jeu (qui portent notamment sur les gains et l'information de chacun). Pour utiliser les techniques de cette théorie, il faut toutefois que le contexte dans lequel les décisions sont prises soit spécifié avec précision.

12. Théorie des organisations

Née au début du siècle des efforts déployés par certains chefs d'entreprise, comme Taylor ou Fayol, la théorie des organisations s'est alors constituée en discipline scientifique autonome, regroupant des chercheurs de diverses branches des sciences humaines : psychologues et psychosociologues, sociologues, économistes, juristes et historiens, spécialistes du management. Elle vise notamment à rassembler les connaissances acquises sur le fonctionnement des organisations, la manière dont il convient de les diriger, le comportement de ses différents membres et leurs motivations.