Jusqu'au bout. Vieillir et résister dans le monde ouvrier.
Perrine Agnoux
Le 10 février 2025, Nicolas Renahy, directeur de recherche en sociologie à l'INRAE (Institut de recherches pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), était l'invité du séminaire « Re/lire les sciences sociales » pour une séance autour de son dernier ouvrage intitulé Jusqu'au bout. Vieillir et résister dans le monde ouvrier, paru en 2024 aux éditions La Découverte. Spécialiste de la sociologie des classes populaires et des mondes ruraux, Nicolas Renahy est l'auteur d'une thèse de sociologie qui a fait l'objet en 2005 d'un livre remarqué, Les gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale, préfacé par Stéphane Beaud et Michel Pialoux. Cette enquête a ouvert de nouveaux chantiers de recherche pour la sociologie de la jeunesse, jusqu'alors concentrée sur les jeunesses urbaines. Par la suite, Nicolas Renahy a notamment participé au manuel de référence Sociologie des classes populaires contemporaines (Armand Colin, 2015, avec Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant et Olivier Masclet), à l'ouvrage d'histoire des sciences sociales Le laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et revisites (Raisons d'Agir, 2018, en codirection avec Gilles Laferté et Paul Pasquali) et à l'ouvrage collectif Mépris de classe. L'exercer, le ressentir, y faire face (Raisons d'Agir, 2021, en codirection avec Pierre-Emmanuel Sorignet).
Lors de cette séance, Nicolas Renahy était accompagné de deux de ses enquêtés, Christian Corouge et Christiane Jouvelot, syndicalistes CGT et anciens ouvrier et ouvrière de l'usine Peugeot à Sochaux. Christian Corouge a notamment co-signé avec Michel Pialoux Résister à la chaîne. Dialogue entre un ouvrier de Peugeot et un sociologue (Agone, 2011).
La discussion qui a suivi leur présentation a été menée par Perrine Agnoux, maîtresse de conférence en sociologie à l'INSPE de l'Université Claude Bernard Lyon 1, spécialiste de sociologie du genre, des espaces ruraux et du travail.
Présentation de la séance
Nicolas Renahy expose d'abord la particularité de son enquête en termes de méthode. L'ethnographie qu'il a menée dans la région de Sochaux-Montbéliard est en effet l'occasion de pratique une revisite auprès d'ouvriers avec lesquels Michel Pialoux et Stephane Beaud s'étaient entretenus au cours de l'enquête qui a donné lieu à Retour sur la condition ouvrière. L'objet qui se dessine petit à petit pour le sociologue consiste à analyser un groupe de retraités de l'usine Peugeot, militants et militantes de la CGT, qui conservent une place centrale dans l'espace local et une forte vivacité militante. Ce groupe de "copains" n'est pas représentatif du vieillissement ouvrier, car il présente plusieurs singularités dont l'exploration est au coeur de l'enquête, mais son étude éclaire néanmoins les conditions de vie d'un groupe doublement invisibilisé du fait de son âge et de son appartenance de classe.
Le sociologue identifie les ressorts de la solidarité de ce groupe militant, qui résiste au temps et permet d'éloigner le spectre de la déprise liée à l'âge et au veuvage. Il montre le caractère fondateur de la grève victorieuse de 1989, matrice de leur militantisme partagé, ce qui rappelle la place déterminante de certains événements dans les trajectoires individuelles. Il évoque également l'influence durable de mai 68, en termes d'engagement politique mais aussi de relations interclassistes et de pratiques culturelles. Ces singularités donnent naissance à ce que le sociologue nomme une "contre-élite ouvrière", caractérisée également par un "féminisme qui ne dit pas son nom", auquel l'étude s'intéresse particulièrement. Enfin, la solidarité du groupe est aussi entretenue par l'entraide et les activités quotidiennes, liées chez les hommes à un goût pour la "bricole" dont d'autres enquêtes ont déjà documenté l'importance dans les styles de vie ouvriers (Weber, 1989).
Cette présentation est suivie des interventions de Christian Corouge et Christiane Jouvelot, qui reviennent sur leurs trajectoires et leurs expériences (dans l'usine comme en-dehors de l'usine), illustrant et complétant les éléments évoqués par le sociologue. Enfin, la discussion proposée par Perrine Agnoux souligne les apports de l'enquête, notamment en termes de rapports de genre, et ouvre à de nouveaux questionnements sur ce sujet.
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Présentation éditeur : Bruno, Christian, Clairette, Christiane et Viviane sont des " anciens de Peugeot " à Sochaux-Montbéliard. Cabossés par le travail en usine, ces retraités placent le militantisme syndical et la solidarité amicale au cœur de leur vie. À travers quelles expériences apprennent-ils à vieillir ensemble ?
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Interventions
Conférence organisée par Léo Chalet, Ilona Lohezic, Aurore Paillard et Marie Planeille à l'ENS de Lyon.
La captation et le montage ont été réalisés par Amaury Castino, que nous remercions.
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| Introduction de la séance par les organisatrices | 00:00:00 |
| Présentation de Nicolas Renahy | 00:04:42 |
| Le vieillissement ouvrier, un objet méconnu | 00:05:12 |
| La solidarité ou comment résister au temps | 00:16:34 |
| La grève de 1989, un moment fondateur pour ce groupe militant | 00:22:45 |
| Mai 68, matrice de la formation d'une contre-élite ouvrière | 00:30:04 |
| Un féminisme par le bas | 00:39:29 |
| Bricole ouvrière et solidarité du quotidien | 00:43:43 |
| Eclairer les mobilisations et les démobilisations | 00:46:21 |
| Conclusion et retour sur la méthode de l'enquête | 00:49:54 |
| Intervention de Christian Corouge | 00:56:45 |
| Intervention de Christiane Jouvelot | 01:13:19 |
| Discussion de Perrine Agnoux | 01:16:20 |
| Réponses de Nicolas Renahy | 01:45:38 |
Compte-rendu de la séance par les organisatrices
Compte-rendu proposé par Ilona Lohezic, Aurore Paillard et Marie Planeille, élèves à l'ENS de Lyon.
Ce livre est le résultat d'une enquête sociologique de plusieurs mois menée auprès des militants de la CGT retraités de l'usine automobile Peugeot Sochaux de la région de Montbéliard. On y découvre la vie d'un groupe d'amis, tous anciens ouvriers et ouvrières de l'usine, dont le militantisme s'est notamment forgé au moment de la grève de 1989 et qui poursuivent leur engagement dans la section retraités de la CGT. Dans cette enquête immersive, Nicolas Renahy s'attache à décrire des relations de sociabilité ouvrière après la retraite, fondées sur une forte solidarité amicale et un engagement politique qui perdure. Localement, ces militants ont joué un rôle essentiel dans les dernières mobilisations sociales, dans un contexte d'affaiblissement du pouvoir des syndicats et de forte réduction du nombre d'ouvriers spécialisés à l’usine Peugeot, caractéristique de la désindustrialisation française depuis les années 1970. En plus d'une sociologie du militantisme, ce livre offre des éclairages sur le vieillissement dans le monde ouvrier rural, sur les rapports de genre et sur la vie des travailleurs d'origine étrangère.
Les coulisses d'une revisite
Nicolas Renahy retrace ce qui l'a amené à s'intéresser au vieillissement ouvrier. Alors qu'il avait initialement prévu d'enquêter sur l'affouage (exploitation d'une parcelle de forêt communale pour un usage personnel), la rencontre avec Christian Corouge l'a poussé à réorienter son sujet. En lui donnant un accès total à ses archives, Michel Pialoux, auteur avec Stéphane Beaud de Retour sur la condition ouvrière (1999), l'encourage dans cette direction, lui permettant de « revisiter » le terrain en interrogeant les mêmes ouvriers des années plus tard, dont Christian Corouge. Nicolas Renahy souligne que cette démarche correspond à l'idée qu'il se fait de l'ethnographie comme science de l'induction : le chercheur ne part pas sur son terrain sans idée de sujet, mais doit s'adapter et remodeler son objet en fonction de la réalité qu'il y trouve. Sur ce terrain précis, le sociologue découvre un groupe d'amis, tous issus du syndicalisme de l'usine et encore très mobilisés dans la CGT retraités de Montbéliard, et recentre donc son étude sur le vieillissement dans les mondes ouvriers.
Proposer une nouvelle approche du vieillissement
Le sujet du vieillissement ouvrier est peu traité en sciences sociales. D'une part, la sociologie des classes populaires s'intéresse surtout aux actifs et, d'autre part, la sociologie de la vieillesse prend peu en compte les différenciations selon les groupes sociaux. Or, la réalité de la vieillesse est très distincte selon l'appartenance de classe.
Bien loin de la « solitude du mourant » décrite par Norbert Elias (1987), le groupe d'anciens ouvriers et ouvrières étudié par Nicolas Renahy se caractérise par un maintien des mobilisations syndicales et de forts liens de sociabilité. L'analyse de ce groupe d'amis proposée par le sociologue est très éloignée des représentations misérabilistes qui minorent doublement ces tranches de la population, en raison de leur âge mais aussi de leur classe sociale. Même si ces ouvriers militants font face à des difficultés liées au manque de services publics de santé dans la région de Montbéliard, marquée par un contexte de désindustrialisation et de délocalisation [1], ils parviennent à maintenir une très forte solidarité caractéristique de cette fraction du monde ouvrier.
Genèse et maintien dans le temps d’un groupe de militant
Partant de l'étude de ce collectif de retraités engagés à la CGT, Nicolas Renahy retrace dans son ouvrage la genèse de celles et ceux qui se nomment aussi le « groupe des 89 », en référence à leur grève victorieuse de 1989. Cette grève a été un événement majeur dans la vie de ces ouvriers, à la fois parce qu'elle a été victorieuse mais aussi parce que c'est le moment fondateur de leur groupe d'amis. Les ouvriers de l'usine se mobilisaient, comme ceux de Mulhouse, afin de protester contre l'accélération des cadences issue du toyotisme. Cet événement refaçonne le groupe des militants, en partie parce que de nouvelles personnalités font leur entrée au syndicat- ce qui est le cas de Christiane - mais aussi parce que ce mouvement, qui leur a permis d'obtenir des augmentations de salaire, témoigne de la possible réussite de leurs combats. Cette victoire est d'autant plus cruciale qu'elle intervient suite à plusieurs années de forte répression syndicale après mai 68, années durant lesquelles prendre sa carte à la CGT demandait un engagement moral et un courage importants car cela signifiait se retrouver systématiquement assigné à des « postes punitions », comme l'explique Christian Corouge au cours de son intervention. Cette grève de 1989 apparaît donc subjectivement pour les militants comme un moment fondateur de l'engagement qu'ils poursuivent encore actuellement. Loin de se caractériser par une forme de « déprise » (Caradec, 2009), ces retraités participent encore à la vie militante contemporaine (distribution de tracts, organisation de la « sono » pour des manifestations, ...), et « avancent ensemble », liés étroitement par un événement qui a indéniablement marqué leur vie.
Par ailleurs, ce groupe d'amis forme ce que Nicolas Renahy nomme une « contre-élite [ouvrière] singulière », dans la mesure où le maintien du militantisme dans le temps long n'est pas la norme. Par exemple, la plupart des ouvriers interrogés dans La Misère du monde (Bourdieu, 1993) sont aujourd'hui totalement retirés du monde militant. Ainsi, sans prétention de représentativité des mondes ouvriers, cette étude se focalise sur ceux et celles qui continuent leur engagement militant à la retraite. Si « les 89 » s'inspirent des anciens de la CGT qui les ont formés, ils s'en distinguent en même temps en appartenant à une nouvelle génération de militants marqués par mai 68, disposant d'un accès privilégié à la culture et à « l'internationalisme ». Cette contre-élite ouvrière intègre des travailleurs d'origine étrangère (du Maghreb, de Turquie, de Yougoslavie), qui arrivent à Peugeot dans les années 1970, moment où l'entreprise recrute de la main-d'œuvre étrangère pour travailler sur les chaînes de production. Par ailleurs cette « contre-élite singulière » se constitue également de femmes, puisque c'est à partir de cette génération que celles-ci entrent massivement dans le salariat. Au sein de cette nouvelle génération de militants, le groupe étudié se distingue par une grande proximité avec la culture légitime. Certains comme Bebert [2] écrivent, d'autres comme Hamid et ses amis sans-papiers montent des pièces de théâtre, et tous ou presque ont fréquenté le groupe de cinéma militant Medvedkine [3]. En somme, « les années 1968 » ont été cruciales dans l'émergence de la spécificité de ce groupe. Christian Corouge l'exprime d'ailleurs lors de son intervention : « 68, c'est la vie étudiante qu'on n'a pas eue ».
Des femmes militantes syndicales
Nicolas Renahy souligne que ce qui rassemble ces militants est également le désir d'égalité entre hommes et femmes, et les actions mises en œuvre pour la réaliser. Cette nouvelle génération de militantes se distingue par ses combats pour son émancipation, dans une forme de « féminisme qui ne dit pas son nom ». Perrine Agnoux relève dans son intervention la pertinence de la grille de lecture en termes de genre : comme l'explique Eve Meuret-Campfort (2021), les militantes mettent à distance certaines normes de genre, en abordant des sujets politiques par exemple. Dans le cas des militantes étudiées par Nicolas Renahy, cette mise à distance de l'ordre de genre se poursuit dans la sphère privée et le foyer familial. S'engager, c'est (a posteriori) renoncer à une vie conjugale : les femmes militantes décrites dans le livre sont toutes célibataires ou divorcées, contrairement aux hommes qui admettent que leur engagement a eu un effet négatif sur leur vie de famille mais sont majoritairement encore en couple. Lili, une des femmes du livre, s'est battue contre son mari pour prendre sa carte à la CGT. Elle a aussi tout fait pour garder sa place dans l'usine, notamment en évitant d'avoir des enfants et en ayant recours à l'avortement, alors illégal. Christiane Jouvelot, présente lors de la séance du séminaire, faisait partie à cette époque des 2 % de femmes qui avaient le permis ainsi qu'une voiture.
La discussion s'oriente ensuite sur la perception et l'engagement ambivalent des hommes quant à la participation syndicale des femmes. Christian Corouge s’est distingué de plusieurs de ses collègues par son engagement au côté des militantes. Il a par exemple participé à l'organisation d'avortements clandestins au sein de l'usine, en aidant à la mise en place d'un des premiers groupes MLAC [4] avec sa femme Michèle. Il insiste sur le fait que, pour que des femmes accèdent à des postes à responsabilité dans le syndicat, il faut que des hommes acceptent ou soient contraints (par des systèmes de quotas) de céder leur place à des femmes. L'accès de femmes au mandat de délégué syndical a ainsi été l'objet de tensions entre lui et les anciens délégués syndicaux, ouvriers qui souhaitaient garder les « 20 heures de liberté » dédiées aux activités syndicales et ont, pour certains, arrêté de militer à l'issue de ce conflit. Christian Corouge a même défendu l'atteinte d'une majorité de femmes parmi les délégués de certains ateliers, pourtant surtout composés de travailleurs masculins, dans la mesure où les femmes y faisaient face à des problèmes spécifiques. Il en évoque un exemple : des femmes de petite taille avaient été embauchées pour une ligne de montage qui a ensuite été réhaussée, les obligeant à travailler sur des escabeaux, dans des conditions plus difficiles que leurs collègues.
En outre, il souligne que les soins aux enfants et, plus généralement, le temps consacré au travail domestique constituent des freins au militantisme des femmes, en particulier dans les milieux ouvriers où les individus manquent de temps et sont fatigués par le travail. Il insiste donc sur conditions nécessaires pour que les femmes trouvent leur place dans l'activité syndicale : par exemple, faire en sorte que les réunions ne se déroulent pas tard le soir, afin que les femmes puissent s'y rendre.
Enfin, Christian Corouge rappelle que l'engagement des femmes dans le syndicalisme est un travail qui doit être renouvelé à chaque génération pour perdurer. Si sa génération a fait ce travail à Peugeot, chez les militants actuels la transmission ne se fait pas toujours.
Rendre hommage aux enquêtés
Du fait de la présence de deux des enquêtés du livre, nous avons souhaité revenir sur les conditions mêmes de l'enquête. En effet, alors que l'anonymisation des enquêtés est la norme en sociologie, Nicolas Renahy a pourtant fait le choix de désigner par leur vrai nom presque toutes les personnes interrogées, du fait d'une demande de leur part et de la difficulté d'un réel anonymat compte compte tenu des responsabilités syndicales qu'elles avaient exercées, mais aussi pour leur rendre hommage. Au regard de l'absence d'anonymisation, Nicolas Renahy précise ne pas avoir insisté sur les relations sentimentales des enquêtés pour ne pas trop les exposer.
Lors de cette conférence, il revient aussi de manière réflexive sur sa position en tant qu'enquêteur. Dans l'enquête qui avait donné lieu à l'ouvrage Les gars du coin (2010), la combinaison de son âge et de son genre ne lui avait donné accès qu'à des espaces de sociabilité mixtes ou masculins, ne lui permettant donc pas d'étudier les formes de sociabilité spécifiquement féminines qui existent dans les classes populaires. A l'inverse, dans cette enquête-ci, l'écart d'âge avec ses enquêtées les assigne respectivement à des marchés sexuels distincts, et sa proximité d'âge avec les enfants des enquêtées facilite même les échanges.
Enfin, la discussion avec le public a été marquée par la prise de parole d'une retraitée qui a tenu à remercier Nicolas Renahy pour le respect avec lequel il a traité son sujet. D'abord sceptique, car elle craignait que le sociologue ne porte un regard d'intellectuel extérieur au monde ouvrier, elle dit avoir finalement été touchée de se reconnaître dans les témoignages des enquêtés. Cette intervention a été l'occasion pour Nicolas Renahy de réaffirmer l'importance pour le chercheur d'écouter et de prendre au sérieux les ouvrières et ouvriers. Son manuscrit a, par ailleurs, été relu intégralement par Christian Corouge avant sa publication. En somme, ce livre et cette conférence ont été l'occasion de faire entendre la voix d'ouvrières et d'ouvriers à la retraite alors qu'il s'agit d'un groupe à qui l'on donne peu la parole dans l'espace public.
Notes
[1] L'usine Peugeot ne compte plus que 3 400 salariés alors qu'elle en comptait 40 000 dans les années 1980.
[2] Hubert Truxler, auteur sous le pseudonyme de Marcel Durand de Grain de sable sous le capot. Résistance et contre-culture ouvrière : les chaînes de montage de Peugeot (1972-2003), cf. références bibliographiques.
[3] Groupe de cinéastes militants qui se sont rendus dans des usines pour réaliser des films en association avec des ouvriers de la région de Besançon et de Sochaux entre 1967 et 1974. Parmi les membres du groupe, on trouve notamment Chris Marker, Joris Ivens, Bruno Muel, Jean-Luc Godart et Christian Corouge.
[4] Mouvement pour La liberté de l'Avortement et de la Contraception, créé en 1973 dans le but de légaliser l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France.
Bibliographie
Beaud S., Pialoux M. (2012, édition originale 1999), Retour sur la condition ouvrière. Enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard, La Découverte.
Bourdieu P. (dir.) (1993), La misère du monde, Seuil.
Caradec V. (2009), « L'expérience sociale du vieillissement », Idées économiques et sociales, (157), p. 4-10.
Durand M. (2006), Grain de sable sous le capot. Résistance et contre-culture ouvrière : les chaînes de montage de Peugeot (1972-2003), Agone.
Elias N., (1998, édition originale 1982), La solitude des mourants, Christian Bourgois Éditeur.
Gallot F. (2015), En découdre. Comment les ouvrières ont révolutionné le travail et la société, La Découverte.
Meuret-Campfort E. (2021), Lutter « comme les mecs ». Le genre du militantisme ouvrier dans une usine de femmes, Éditions du Croquant.
Mischi J. (2013), « Savoirs militants et rapports aux intellectuels dans un syndicat cheminot », Actes de la recherche en sciences sociales, 196-197(1), p. 132-151.
Renahy N. (2010, édition originale 2005), Les gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale, Paris, La Découverte.
Weber F. (2001, édition originale 1989), Le travail à côté. Etude d'ethnographie ouvrière, Paris, éditions de l'EHESS.
Pour aller plus loin
Amsellem-Mainguy Y., Coquard B. (2022),« Sociabilités et conjugalité de la jeunesse féminine populaire en milieu rural », SES-ENS.
Bargel L., Dunezat X. (2009), « Genre et militantisme », in. O. Fillieule et al. (dir), Dictionnaire des mouvements sociaux.
Corouge C., Pialoux M. et Mischi J. (2013), « Engagement et désengagement militant aux usines Peugeot de Sochaux dans les années 1980 et 1990. Pourquoi la « Chronique Peugeot » de 1984-1985 parue dans Actes s'est-elle interrompue ? », Actes de la recherche en sciences sociales, 196-197(1), p. 20-33.
Les groupes Medvedkine, une histoire de cinéma militant, Les nuits de France Culture, 2024 (2018).
Mathieu L. (2022), « L'engagement politique (conférence) », notamment partie 4 « Les variables socio-démographiques de l'engagement », SES-ENS.
Rimbert P., Crespo S. (2004), « Devenir syndicaliste ouvrier. « Journal » d'un délégué CGT de la métallurgie », Actes de la recherche en sciences sociales.


