Bibliographie de Geneviève Pruvost
Publications récentes
De la sergote à la femme flic. Une autre histoire de la police nationale
Geneviève Pruvost, De la sergote à la femme flic. Une autre histoire de la police nationale, Paris, La Découverte, sous la direction d'Yves Sintomer et Loïc Blondiaux, avril 2008, à paraître.
A partir d'archives (ministérielles, médiatiques, juridiques et parlementaires), et de témoignages policiers (oraux et écrits), cet ouvrage se propose d'étudier depuis les années 1930 les étapes successives de l'entrée des femmes dans la police, et de les interpréter comme autant d'indices des changements qui ont affecté l'institution policière, mais aussi, plus largement, d'un point de vue anthropologique, les rapports sociaux de sexes.
Pour que la féminisation de la police advienne dans le champ des possibles, il a en effet fallu que la police revendique le principe de polyvalence et accorde une certaine légitimité au travail de prévention et à l'accueil des victimes. Il fut dans le même nécessaire que le féminisme monte en puissance, fasse entendre ses revendications au plus haut niveau de l'Etat, défende le principe d'égalité professionnelle (et non seulement celui de complémentarité des sexes), que ces principes se diffusent au cœur des familles et de l'école où naissent en partie les vocations. Il fut enfin important que la force physique (agressive) n'apparaisse pas comme le seul attribut des hommes, mais comme une compétence relevant de l'apprentissage, pouvant être acquise par les femmes. Dans une perspective comparative internationale avec d'autres forces de police et d'autres activités professionnelles (notamment dans le domaine du sport), cette étude du processus de féminisation de la police permettra de faire une histoire du corps et du principe d'égalité des sexes.
Profession : policier. Sexe : féminin
Geneviève Pruvost, Profession : policier. Sexe : féminin, Paris, éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2007.
L'accès des femmes aux pleins pouvoirs de police est récent. Depuis une trentaine d'années, les policiers de sexe féminin suivent la même formation, sont dotées des mêmes habilitations judiciaires et du même armement que les hommes. S'agit-il d'un changement profond dans la conception de l'ordre public ? Ont-elles accès aux mêmes services et aux mêmes missions ? Comment s'intègrent-elles à la sociabilité virile des commissariats ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles répond ce livre qui constitue la première recherche française d'ampleur sur la féminisation de la police. L'étude fouillée -qualitative et quantitative- permet de suivre et de comprendre les trajectoires des « femmes policiers », de la fabrique familiale de la vocation à la gestion de la carrière, de la scolarité aux coulisses du métier, du travail sur la voie publique aux arrangements avec le conjoint, de l'accomplissement des tâches nobles au « sale boulot ». Elle montre comment, en adoptant les codes virils en vigueur, ces femmes tentent d'échapper aux stéréotypes de fragilité et d'indisponibilité, qui leur sont encore trop souvent accolés. Cet ouvrage met ainsi l'accent sur les arrangements, les processus d' « asexuation » et les possibles neutralisations d'un espace fortement sexualisé, tout en pointant les discriminations et les contraintes fortes qui entravent la progression des femmes dans la profession. Il s'agit de cerner, au plus près et avec une grande subtilité, la diversité des interactions entre hommes et femmes dans la police nationale. A l'originalité d'une démarche attentive à la mobilité de genre, s'ajoute celle d'une approche compréhensive des principes fondateurs de l'institution policière.
Le résumé de l'ouvrage.
La fiche de lecture de Liens Socio.
Le livre est issu de sa thèse de doctorat réalisée sous la direction de Rose-Marie Lagrave au CEMS (Centre d'Etude des Mouvements Sociaux), L'accès des femmes à la violence légale. La féminisation de la police (1935-2005). Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
Le résumé de la thèse.
Enquêter sur les policiers. Entre devoir de réserve, héroïsation et accès au monde privé
Geneviève Pruvost, « Enquêter sur les policiers. Entre devoir de réserve, héroïsation et accès au monde privé », Terrain, n°48, février 2007, p. 131-148.
Il s'agit de rendre compte d'une large partie du spectre des postures policières à l'égard de l'investigation sociologique, à partir d'une recherche qualitative et quantitative sur les rapports sociaux de sexe dans la police. Des diverses méthodes mobilisées lors de cette enquête de sept ans ressort la même ambivalence : les policiers oscillent entre la retenue et l'héroïsation, la langue de bois et le souci d'authenticité, marquant la difficulté qu'impose l'exercice d'un métier à la fois héroïsé et dénigré, invitant à s'interroger sur les compétences proprement policières en matière de présentation de soi.
La dynamique des professions à l'épreuve de la féminisation : l'ascension atypique des femmes commissaires
Geneviève Pruvost, « La dynamique des professions à l'épreuve de la féminisation : l'ascension atypique des femmes commissaires », Sociologie du travail, 2007, vol. 49, n°1, pp. 84-99.
On trouve davantage de femmes au sommet de la hiérarchie policière que dans les grades inférieurs et il est plus aisé d'intégrer les brigades viriles au grade de commissaire qu'à celui de gardiens de la paix. D'autre part, les différences de progression de carrières entre commissaires hommes et femmes sont assez faibles. Ces singularités sont expliquées en fonction des logiques professionnelles, politiques et anthropologiques qui président à la dynamique de la profession (Strauss).
L'anatomie politique, professionnelle et médiatique des femmes policiers
Geneviève Pruvost, « L'anatomie politique, professionnelle et médiatique des femmes policiers », Les Cahiers du genre, numéro spécial sur « Les corps à l'épreuve de l'inversion du genre » dirigé par Yvonne Guichard-Claudic, Danielle Kergoat, Alain Vilbrod, février 2007, p. 43-60.
Cet article se propose d'explorer les opérations de biologisation du recrutement policier en croisant trois régimes d'action convergents : les discriminations officielles et officieuses à l'égard des candidates, menées par le ministère de l'Intérieur ; les coutumes professionnelles des policiers, qui tentent de fonder « en nature » le quasi-monopole masculin de la police - sans toutefois parvenir à dissiper le « trouble » (Butler) introduit par les femmes ; les représentations médiatiques qui ouvrent une brèche en mettant en scène des « battantes », mais qui s'arrêtent au seuil de l'inversion du genre.
Les rapports sociaux de sexe à l'université : au cœur d'une triple dénégation
Coline Cardi, Delphine Naudier et Geneviève Pruvost, « Les rapports sociaux de sexe à l'université : au cœur d'une triple dénégation », L'homme et la Société, numéro coordonné par Elsa Dorlin et Marc Bessin sur « Féminismes, théories, mouvements, conflits », 2006, n°158, p. 59-71.
Aborder la question des rapports sociaux de sexe suppose d'opérer un travail réflexif et critique sur l'institution qui nous a formées et qui nous confère une position sociale au sein de la sphère du travail universitaire. Notre double position (enseignante, chercheuse d'une part /étudiante ou ex-étudiante d'autre part) nous a permis d'entrer en relation avec les deux pôles de l'interaction universitaire. Parmi tous les dysfonctionnements, dont nous avons pu être témoins ou partie prenante, nous avons été attentives à la place respective des hommes et des femmes. Cette vigilance découle directement de nos objets de recherches. Si nous ne sommes pas des sociologues de l'éducation, nous avons, dans le cadre de nos recherches, travaillé sur la différence des sexes dans la fonction publique, l'enseignement, le rapport au savoir et à la loi. C'est à ce titre que nous tentons ici de réfléchir à la façon dont des rapports sociaux de sexe se jouent à l'université en nous appuyant sur une enquête concernant la place des femmes à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et un certain nombre de réflexions sur le harcèlement sexuel à l'université.
Publications entre 2006 et 2001
2006 :
Geneviève Pruvost, « L'usage de la violence en Brigade de Répression du Banditisme : opérations d'indifférenciation des tâches et maintien de règles sexuées » Les Cahiers de la Sécurité Intérieure, mai 2006, à paraître.
2004-2005 :
Geneviève Pruvost, Philippe Coulangeon, Ionela Roharik, 1982-2003 : enquête sociodémographique sur les conditions de vie et d'emploi de 5221 policiers, Rapport final, Ministère de l'Intérieur, Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieur, [décembre 2004], avalisé en mai 2005, 210 p.
2003 :
« La féminisation de la force publique, une uniformisation discrète ? », C. Barril, M. Carrel, J.- C. Guerrero, A. Marquez, Le public en action, usages et limites de la notion en sciences sociales, Paris, L'Harmattan, « Logiques sociales », 2003, p. 72-90.
2002 :
« Les inommables de la Préfecture de police », L'Homme et la Société, 2002, n° 142-143, p. 29-45
« La flexibilité des genres dans la Police nationale », R.-M. Lagrave, A. Gestin, E. Lépinard et G. Pruvost éd., Jeux et enjeux du genre, Paris, L'Harmattan, 2002, p. 131-143.
Rose-Marie Lagrave, Agathe Gestin, Eléonore Lépinard, Geneviève Pruvost (dir), Dissemblances. Jeux et enjeux du genre, Paris, L'Harmattan, « Bibliothèque du féminisme », 2002, 238 p.
2001 :
« Des femmes dans « un métier d'homme » (de la Brigade des mineurs à la Police nationale, 1935-1983) », Cahiers de la Sécurité Intérieure, 3ème trimestre 2001, n°45, p. 89-109.
« Les effets de la mixité du corps policier sur l'exercice de la violence légale », Alternative non violente, printemps 2001, n°118, p. 27-33.
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