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Marie Bergström : Sexualité, couples et rencontres au temps du numérique

Publié le 13/11/2020
Auteur(s) - Autrice(s) : Marie Bergström, Emmanuelle Santelli
Anne Châteauneuf-Malclès
Les services de rencontres connaissent un succès inédit depuis l'apparition des sites et applications mobiles spécialisés dans les rencontres en ligne. Depuis dix ans, Marie Bergström, sociologue à l'Ined, enquête sur ces nouveaux espaces dédiés à la rencontre, qui bousculent les pratiques amoureuses et sexuelles ainsi que les représentations de l'amour. S'intéressant à la fois à la production de ces sites et à leurs usages, elle analyse le processus de privatisation de la rencontre auquel ils contribuent, ses implications sur la vie intime, et ce qu'ils nous révèlent sur les rapports sociaux de classe et de genre.

Marie Bergström, chargée de recherche à l'INED, était l'invitée du séminaire Re/lire les Sciences Sociales, à l'ENS de Lyon, en février 2020. Spécialiste en sociologie du couple et de la sexualité, et notamment des rencontres amoureuses en ligne, elle a publié en 2019 Les nouvelles lois de l'amour. Sexualité, couple et rencontres au temps du numérique aux éditions La Découverte (présentation éditeur). Cet ouvrage est tiré de sa thèse de sociologie, dirigée par Michel Bozon et portant sur la production et l'usage des sites de rencontres en France, qu'elle a complétée par une enquête empirique sur les applications de rencontre. La sociologue Emmanuelle Santelli, directrice de recherche au CNRS au Centre Max Weber, également spécialiste du couple et de la sexualité, était présente pour discuter de cet ouvrage.

Intervention de Marie Bergström : Les nouvelles lois de l'amour

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Présentation par les élèves de l'ENS de Lyon 00:00:00
Introduction 00:02:16
Partie 1 : Une sociologie des rencontres en ligne 00:03:44
Partie 2 : La privatisation de la rencontre 00:31:02
Partie 3 : Les termes de l'hétérosexualité 00:48:47
Conclusion 01:06:23

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Télécharger le diaporama de présentation de Marie Bergström.

Intervention d'Emmanuelle Santelli, discutante

 

Vidéo 2 : Emmanuelle Santelli - Les nouvelles lois de l'amour

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Échange avec le public

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1) Comment enquêter sur l'intimité ? 00:00:06
2) Les usages différenciés des sites et applications de rencontre selon les classes sociales 00:03:37
3) L'homogamie dans la société française et dans les rencontres en ligne 00:10:36
4) L'expression de la norme de la « réserve féminine » en fonction des milieux sociaux 00:14:05
5) Le tabou de l'homosexualité ou de la bisexualité dans les sites de rencontre 00:16:15
6) La place des symboles dans les sites et applications de rencontre 00:18:31
7) Les usages des services de rencontre en ligne par les personnes âgées 00:21:47
8) La conception des algorithmes des sites et applications de rencontre 00:26:28

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Questions du public :

1) La sexualité est une question qui touche à l'intimité des personnes. Comment procéder pour que les enquêtés s'expriment sur ces questions très intimes lors des entretiens ?

2) Au-delà des effets de l'âge et du genre, avez-vous observé des différences entre classes sociales dans l'utilisation des applications de rencontre ? Les frontières sociales restent-elles présentes dans les usages de ces services ?

3) Que montre plus précisément votre enquête sur la question de l'homogamie dans les rencontres en ligne ?

4) Avez-vous constaté également des différences selon les milieux sociaux dans l'expression de la norme de la « réserve féminine » ?

5) Existe-t-il des tabous de l'homosexualité ou de la bisexualité dans les sites de rencontre et comment sont-ils affichés ou contournés ?

6) Quelle est la place des symboles, véhiculés notamment par les photographies des utilisateurs, dans les sites et applications de rencontre ? Quelle est la place des symboles sociaux classiques (cravate, alliance, plage…), mais aussi des symboles plus spirituels (religion…) ? Quelle est la part du sacré ?

7) Quelle est la place des personnes âgées dans les sites et applications de rencontre et quels sont leurs usages propres de ces services, relativement aux générations plus jeunes ?

8) Avez-vous pensé interroger, et est-il possible d'interroger, les informaticiens qui conçoivent les algorithmes de ces sites et applications, afin de savoir comment ils établissent les principes de « matching » pour proposer des profils aux utilisateurs ?

Les nouvelles lois de l'amour : compte rendu

Nous présentons ici les principales idées développées par Marie Bergström dans sa communication et l'ouvrage "Les nouvelles lois de l'amour".

Une sociologie des rencontres en ligne

couverture du livre "Les nouvelles lois de l'amour"

Apparus aux États-Unis au milieu des années 1990, les services de rencontres en ligne connaissent aujourd'hui un succès croissant et tendent à se banaliser parmi la population hétérosexuelle, notamment chez les jeunes. En 2013, pratiquement 30 % des 26-30 ans avaient déjà eu recours à ces services selon l'enquête EPIC [1] et cette proportion atteignait plus de 40 % parmi les célibataires de cette tranche d'âge, hommes ou femmes. Avec l'avancée en âge, le recours devient moins fréquent mais il progresse aussi. Les célibataires de 46-55 ans étaient ainsi plus de 20 % en 2013 à avoir déjà utilisé un site de rencontre, sans différence significative entre les sexes. Ces services, qui accueillent des utilisateurs de tous les milieux sociaux, ont désormais une place non négligeable dans la formation des couples puisque, selon la même enquête EPIC, environ une personne sur douze avait connu son conjoint sur un site de rencontre entre 2005 et 2013. Leur diffusion est donc bien plus large que celle de leurs « ancêtres », les agences et annonces matrimoniales ou le Minitel rose, dont l'usage est resté très marginal. Espaces entièrement dédiés à la mise en relation de partenaires amoureux et/ou sexuels, les sites et les applications bouleversent l'organisation sociale de la rencontre et de la formation des couples et « constituent un laboratoire pour penser les transformations récentes de l'hétérosexualité » (Les nouvelles lois de l'amour, p. 19).

Pour faire la sociologie des sites et applications de rencontres et de leurs usages, Marie Bergström a entrepris un vaste travail empirique sur une dizaine d'années. Elle a d'une part exploité des données quantitatives tirées des grandes enquêtes nationales (enquête CSF [2], EPIC, Baromètre Santé), mais aussi des données massives (big data) issues des plateformes de rencontres Meetic et Tinder [3]. D'autre part, le volet plus compréhensif de la recherche s'est appuyé sur des entretiens à la fois auprès des concepteurs de sites et applications de rencontres et auprès de leurs usagers hétérosexuels.

La privatisation de la rencontre, à l'origine du succès des services de rencontre en ligne

La thèse principale de l'ouvrage Les nouvelles lois de l'amour est qu'en réorganisant la rencontre, ces sites et applications bouleversent les cadres habituels de la formation des couples et conduisent à une privatisation de la rencontre, dans un double sens. La constitution d'un marché dédié à la rencontre sexuelle et amoureuse [4] et l'entrée de la logique économique dans la sphère sociale de l'intime participent d'abord à une privatisation économique de la rencontre [5]. Mais la véritable originalité, et l'attrait, des services de rencontres en ligne, par rapport aux autres contextes de rencontres, est qu'ils permettent une privatisation sociale de la rencontre par leur insularité. Les rencontres sont en effet « désencastrées des autres sphères de la vie sociale » : elles se déroulent en dehors des cercles de sociabilité ordinaires (travail, études, amis, etc.), et donc souvent « à leur insu », c'est-à-dire à l'abri du regard du groupe.

Cette privatisation de la rencontre est un facteur clé du succès des sites et applications selon Marie Bergström. La diffusion des rencontres en ligne peut en effet s'expliquer par des évolutions de longue durée, liées à des facteurs sociodémographiques, qui rendent les parcours amoureux et sexuels plus discontinus et diversifiés. Il s'agit en premier lieu de l'apparition d'une période de « jeunesse sexuelle », qui constitue désormais un moment de découverte et d'apprentissage avant la mise en couple. Pour les jeunes, familiarisés avec l'univers numérique, les services de rencontre en ligne apparaissent comme des lieux privilégiés pour vivre des expériences multiples. Pour les moins jeunes, la montée des séparations et des remises en couple, dans un contexte où la sociabilité est moins propice aux nouvelles rencontres, renforce l'attrait de ces services spécialisés. Les sites et applications constituent alors un nouvel espace de socialisation, où, grâce à la discrétion des rencontres en ligne, les femmes comme les hommes peuvent expérimenter une sexualité pour soi, possiblement dissociée de la conjugalité, diversifier leurs pratiques, en s'affranchissant du contrôle social de la famille et surtout des pairs. C'est notamment un espace de plus grande liberté pour les minorités sexuelles, mais aussi pour les femmes dont la sexualité tend encore à être stigmatisée. Quand le temps de l'exploration est révolu, les sites et applications répondent au besoin de mise ou de remise en couple et à l'injonction à prendre en main sa vie intime.

La permanence des frontières sociales et des inégalités de genre dans les rencontres hétérosexuelles en ligne

Pour Marie Bergström, on est cependant loin d'une révolution sexuelle 2.0 ou d'une « hyper-sexualisation » des rencontres en ligne, comme l'affirment certains chercheurs [6] et de nombreux commentateurs médiatiques. En effet, « si le marché travaille et publicise une série de pratiques amoureuses et sexuelles, il n'est pas certain qu'il en bouleverse pour autant le contenu » (Ibid., p. 69). Les sites et applications modifient avant tout le cadre de la rencontre et son déroulement, ils facilitent l'accès à la sexualité grâce à la privatisation. Mais ils ne changent pas fondamentalement les normes sociales et ils n'échappent pas à la régulation de la sexualité, souligne Marie Bergström. Elle constate d'ailleurs que les concepteurs des sites et applications (principalement des hommes qui s'adressent à des clients masculins) puisent largement dans les stéréotypes pour définir leur produit, en présumant notamment que hommes viennent y trouver du sexe, alors que les femmes y recherchent l'amour. Surtout, l'analyse des usages des services de rencontres montre que les normes sociales, les modes de régulation de la sexualité et les frontières sociales se réinventent dans ce nouveau cadre.

Les services de rencontres numériques attestent d'abord de la force de la norme conjugale. Malgré la dissociation croissante entre conjugalité et sexualité, la vie de couple reste en effet un idéal de vie qui s'affirme à l'approche de la trentaine. Cette norme conjugale est la plus forte dans les milieux favorisés. Ensuite, à l'encontre de la thèse d'une désinhibition de la sexualité sur Internet, le contrôle social n'est pas absent des sites et applications, mais il est davantage intériorisé par les utilisateurs et utilisatrices, qui s'efforcent de garder une forme de pudeur et de mesure. Il se manifeste donc par des pratiques d'autocensure dans les usages des services et les interactions (gouvernement de soi).

Les sites et applications n'effacent pas non plus les rôles sexués, au contraire : les attentes vis-à-vis des hommes et des femmes dans les rencontres en ligne restent différenciées et conformes aux rôles que les deux sexes doivent traditionnellement tenir dans les relations amoureuses (double standard des sexes). Ainsi, la « réserve féminine » en matière de sexualité demeure un principe organisateur des relations hétérosexuelles et participe à la régulation de la sexualité sur les sites. Elle contribue à la valorisation du statut social des femmes (enjeu de respectabilité), tout en les préservant de potentielles violences sexuelles masculines. Elle est par ailleurs constitutive du jeu de la séduction hétérosexuelle. De ce fait, les femmes qui s'écartent de la norme de la réserve féminine, en prenant l'initiative ou en exprimant trop ouvertement leur désir sexuel, tendent à être discriminées sur les sites et applications de rencontres.

Enfin, l'enquête de Marie Bergström montre que les logiques de classe sociale et l'homogamie ne disparaissent pas dans les rencontres sur Internet, malgré leur apparente mixité sociale. Bien que l'homogamie professionnelle et de diplôme se soit affaiblie dans la société française [7], la sélection sociale des conjoints est toujours opérante selon la sociologue, mais sur la base de facteurs plus culturels qui ne sont pas forcément saisis dans les enquêtes quantitatives. Sur les sites et les applications, les modes d'appropriation de ces services sont socialement clivés. Les affinités culturelles, les pratiques langagières, photographiques, mais aussi les codes de séduction, différenciés selon les milieux sociaux, favorisent les contacts et les appariements entre personnes socialement proches. Les jugements exprimés par les usagers sur les manières de se présenter, d'écrire, l'orthographe, l'esthétique des photographies sont particulièrement révélateurs des enjeux de statuts sociaux dans le choix de partenaires et des pratiques distinctives des classes favorisées. Qu'elles soient amoureuses ou sexuelles, les rencontres mobilisent des jugements de goût et de dégoût, dans un sens bourdieusien [8], qui sont socialement situés. Ces jugements sont au cœur des mécanismes de sélection sociale à l'œuvre dans les services de rencontres en ligne. Sur les sites de rencontres « grand public », où tous les milieux sociaux sont représentés, l'expression écrite notamment est très discriminante dans les conversations en ligne : pour les usagers scolairement dotés, c'est un critère de sélection très courant des partenaires potentiels. Et avec des sites comme MeeticVIP ou EliteRencontre, qui visent des usagers des classes supérieures, la sélection sociale est explicite et partie intégrante du service.

Les utilisateurs issus des milieux populaires et modestes, notamment les jeunes hommes hétérosexuels, qui cumulent difficultés à l'écrit et manque de « maturité » aux yeux des jeunes utilisatrices, sont particulièrement disqualifiés sur les sites et applications. Cependant, l'avancée en âge joue en défaveur des femmes qui sont davantage exclues des interactions lorsqu'elles sont plus âgées, les hommes ayant une préférence pour les femmes plus jeunes lorsqu'ils vieillissent. Les services de rencontres témoignent aussi, avec une certaine cruauté, de cette « valence différentielle de l'âge » en fonction du genre.

Ce que les rencontres en ligne changent et ce qu'elles ne changent pas : transformations et permanences de l'hétérosexualité

En somme, les sites et applications de rencontres accompagnent la diversification des trajectoires biographiques et participent à la transformation de la sociabilité amoureuse et sexuelle qui s'inscrit elle-même dans une évolution plus large de la sociabilité avec l'usage d'Internet. Ils créent une privatisation de la rencontre, qui change les scénarios amoureux et sexuels : les relations nouées par l'intermédiaire de ces services deviennent rapidement sexuelles et sont souvent de courte durée. Mais les services de rencontre en ligne nous renseignent aussi sur les permanences de l'hétérosexualité, en mettant en lumière les régulations, normes et hiérarchies sociales qui perdurent dans les rencontres et les relations intimes. En ce sens, ils prolongent des tendances déjà présentes plus qu'ils ne révolutionnent les pratiques sexuelles et amoureuses. C'est ainsi une lecture matérialiste des transformations récentes de la vie intime que défend Marie Bergström dans Les lois de l'amour. La diffusion des pratiques de rencontre en ligne ne doit pas être comprise, selon elle, comme le produit de l'apparition de nouvelles valeurs ou d'une nouvelle culture, mais plutôt comme le résultat de changements dans les contextes (économiques, sociaux, démographiques) et dans les conditions matérielles de la rencontre.

Pour aller plus loin

Une sélection de publications de Marie Bergström

Bergström M., Maillochon F. (2020), 3. Qui se ressemble s'assemble ? Dans Paugam S. (dir.), 50 questions de sociologie, Paris : PUF, p. 45-52.

Bergström M. (2019), Les nouvelles lois de l'amour. Sexualité, couple et rencontres au temps du numérique. Paris : La Découverte. Compte rendu d'Edouard Couëtoux dans Lectures.

Bergström M., Courtel F., Vivier G. (2019), La vie hors couple, une vie hors norme ? Expériences du célibat dans la France contemporaine. Population, vol. 74, 1-2, p. 103-130.

Bergström M. (2018), De quoi l'écart d'âge est-il le nombre ? L'apport des big data à l'étude de la différence d'âge au sein des couples. Revue française de sociologie, vol. 59, 3, p. 395-422.

Bergström M. (2016), (Se) correspondre en ligne. L'homogamie à l'épreuve des sites de rencontres. Sociétés contemporaines, « Rencontres en ligne, rencontres à part ? », vol. 4, 104, p. 13-40.

Bergström M. (2016), Sites de rencontres : qui les utilise en France ? Qui y trouve son conjoint ? Population et Sociétés, 530, février.

Bergström M. (2016), Les rencontres en ligne : rapidement sexuelles, souvent occasionnelles. Dans Martin O., Dagiral É., L'ordinaire d'internet, Le web dans nos pratiques et relations sociales. Armand Colin, p. 83-99.

Bergström M. (2013), La loi du supermarché ? Sites de rencontres et représentations de l'amour. Ethnologie française, vol. 43, 3, p. 433-442.

Anne Châteauneuf-Malclès pour SES-ENS.


Notes

[1] Réalisée par l'Ined et l'Insee en 2013-2014, l'enquête Étude des Parcours Individuels et Conjugaux (EPIC) a pour objectif d'actualiser les connaissances sur la vie conjugale et familiale en France. Elle s'inscrit dans la lignée de deux études sur la formation des couples conduites dans les années 1950 et 1980 : « Le choix du conjoint. Une enquête psycho-sociologique en France » (1959, enquête menée par Alain Girard) et « La formation des couples » (1983-84, enquête menée par Michel Bozon et François Héran).

[2] L'enquête « Contexte de la sexualité en France », menée en 2006 sous la direction de Nathalie Bajos (INSERM) et Michel Bozon (Ined), posait pour la première fois en 2007 la question de l'usage des sites de rencontres. Elle montrait déjà qu'autant de femmes que d'hommes étaient inscrits à des sites de rencontres. Voir la présentation de cette enquête et de ses principaux résultats sur SES-ENS : La sociologie de la sexualité et du couple autour de Michel Bozon (avril 2010).

[3] Le site français Meetic.fr est lancé en 2002 et l'application Tinder en 2012. Ils appartiennent désormais au groupe texan Match, spécialisé dans la rencontre en ligne.

[4] Ce marché de la rencontre est de plus en plus segmenté, puisque beaucoup de services de rencontres se spécialisent désormais dans des « niches » ciblant des populations spécifiques (selon des critères d'âge, de lieu d'habitation, de religion, d'origine sociale ou ethnique, de goûts, etc.). Voir Les nouvelles lois de l'amour, chapitre 1.

[5] La marchandisation (néolibérale) des relations intimes est au centre des critiques formulées par les sociologues à l'encontre des réseaux sociaux et des sites et applications de rencontres. Voir notamment : Eva Illouz, La Fin de l'amour. Enquête sur un désarroi contemporain, Seuil, 2020.

[6] Voir par exemple Jean-Claude Kaufmann, Sex@mour, Armand Colin, 2010.

[7] Milan Bouchet-Valat (2014), Les évolutions de l'homogamie de diplôme, de classe et d'origine sociales en France (1969-2011) : ouverture d'ensemble, repli des élites. Revue française de sociologie, vol. 55, 3, p. 459-505.

[8] Pierre Bourdieu (1979), La Distinction. Critique sociale du jugement. Ed. de Minuit.

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