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Vit-on mieux à la ville ou à la campagne ?

Publié le 04/07/2022
Auteur(s) - Autrice(s) : Pierre-Philippe Combes
La vie en ville est souvent perçue comme moins bonne en raison des effets négatifs liés à la concentration spatiale : coût du logement, pollution, embouteillages… Pourquoi la population est-elle alors concentrée dans les villes et surtout les grandes métropoles ? En s'appuyant sur les résultats de l'économie urbaine, Pierre-Philippe Combes analyse dans cette conférence les inégalités spatiales de niveaux de vie et de bien-être en France.

« Dans la tête des économistes », un cycle de conférences grand public organisé à l'ENS de Lyon en 2021-2022, proposé par l'Université Ouverte (Lyon 1) et le Département d'économie de l'ENS de Lyon. Cycle coordonné par Laurent Simula, professeur des Universités en sciences économiques à l'École Normale Supérieure de Lyon.

Présentation : intervenant et résumé

L'intervenant

Pierre-Philippe Combes est actuellement directeur de recherche CNRS 1ère classe au département d'économie de Sciences Po Paris. Il est également chercheur invité au département d'économie de l'ENS de Lyon, chercheur au Centre for Economic Policy Research (CEPR, London) et président de la commission « Territoires » du Conseil national de l'information statistique (CNIS).

Spécialiste en économie géographique et urbaine, il s'intéresse en particulier au fonctionnement des marchés locaux du travail et du logement et aux choix de localisation des entreprises et des ménages, entraînant d'éventuelles disparités spatiales économiques. Pierre-Philippe Combes enseigne l'économie urbaine et régionale à Sciences Po et à l'ENS de Lyon.

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Résumé

L'économie urbaine montre que la concentration spatiale des activités économiques, et notamment les villes, accroissent la productivité des entreprises et du travail du fait de : l'exploitation d'économies d'échelle ; une circulation accrue des connaissances et une innovation plus forte ; un meilleur appariement entre employeurs et employés. Cela engendre pour les ménages des revenus plus élevés lorsqu'ils travaillent dans les zones plus denses, même à niveau de qualification donné. Cependant, la concentration spatiale engendre aussi des coûts, liés à des externalités négatives comme la pollution ou l'encombrement des transports, mais aussi encore plus directement, de logement. La question se pose alors de savoir si cette augmentation du coût de la vie dans les villes fait plus que compenser ou pas l'augmentation de revenu nominal qui s'y produit.

Pour la plupart des pays développés, et contrairement à la Chine par exemple, il apparaît qu'effectivement les revenus réels (nets du coût du logement) baissent avec la taille de la ville. Cela n'implique cependant pas que le niveau de vie est plus faible dans les grandes villes. En effet, l'économie urbaine souligne que ce déclin est compatible avec le fait que les villes bénéficient d'un plus grand nombre d'aménités de consommation, récréatives, culturelles ou liées à des biens publics (hôpitaux, universités…), même si les zones peu denses bénéficient d'autres aménités (environnement naturel et paysage par exemple). Ainsi, les zones denses offrent de meilleurs revenus et aménités, mais engendrent un coût de la vie élevé. Les zones moins denses offrent moins d'aménités et des revenus plus faibles, mais également un coût de la vie bien plus faible. Les personnes mobiles peuvent choisir la localisation qui correspond le mieux à leurs préférences (consommation de logement et aménités naturelles vs aménités urbaines), les inégalités globales (prenant en compte le revenu nominal, le coût de la vie et les aménités) entre localisations étant in fine faibles.

La conférence de Pierre-Philippe Combes : Vit-on mieux à la ville ou à la campagne ? Inégalités de niveaux de vie, Messages de l'économie géographique et urbaine

Conférence du cycle « Dans la tête des économistes » enregistrée le 21 mars 2022.

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Introduction : coûts et gains à la concentration spatiale 00:00:00
Comprendre et mesurer les inégalités territoriales 00:05:31
Les gains à la concentration spatiale 00:17:22
Les coûts à la concentration spatiale 00:40:27
Les effets de la localisation dans une ville plus grande sur le revenu réel (différence gains ‒ coûts) 00:46:55
Implications en termes d'inégalités 00:51:16
  • Le rôle des aménités
00:51:40
  • Les freins à la mobilité des personnes
01:00:47
Une évaluation encore en cours, d'autres facteurs à prendre en compte 01:09:03
Conclusion 01:13:40
Questions de la salle 01:15:22

Télécharger le diaporama de présentation de P.-P. Combes.

Pour aller plus loin

Pierre-Philippe Combes (2018), La croissance sera-t-elle réservée aux métropoles ?, SES-ENS [en ligne], juin.

 

Anne Châteauneuf-Malclès pour SES-ENS. Captation vidéo : ENS MEDIA - Montage : site Toutéconomie.

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