Michèle Lamont : la stigmatisation ethnoraciale au Brésil, en Israël et aux USA
La sociologue Michèle Lamont (Université de Harvard) a donné une conférence publique intitulée "Comprendre la stigmatisation ethnoraciale au Brésil, en Israël et aux USA : expériences et stratégies de réponse" lors du colloque "Inégalités et justice sociale" organisé à l'Université Bordeaux Ségalen du 30 mai au 1er juin 2013.
Présentation de la sociologue Michèle Lamont
Michèle Lamont est professeur de sociologie et d'études africaines et afro-américaines à l'Université d'Harvard aux États-Unis. Elle est aussi membre de l'Institut canadien de recherches avancées (ICRA) dont elle codirige le programme "Successful Societies" depuis 2002 (page de Michèle Lamont sur le site de l'ICRA). Québécoise d'origine, elle a fait des études doctorales de sociologie en France durant lesquelles elle été très marquée par les travaux de Pierre Bourdieu [1]. Michèle Lamont s'inscrit dans le courant de la "sociologie culturelle", terme qui englobe à la fois la sociologie de la production et de la réception des œuvres culturelles, et la sociologie qui analyse le meaning making : comment les individus donnent du sens à la réalité sociale et à leurs actions [2]. Ses recherches se rattachent à ce second volet de la sociologie culturelle et mobilisent les concepts de cadrage, de répertoire, de récit, de stratégie d'action, de frontière symbolique, d'institution, de résilience sociale... Michèle Lamont développe une sociologie très inductive, nourrie d'enquêtes qualitatives, qui cherche à mettre en évidence les processus sociaux par lesquels la reconnaissance et la valeur des personnes sont produites, en privilégiant la perspective de l'acteur. Parmi ses domaines de spécialité, on peut mentionner les inégalités, le racisme et l'ethnicité, l'immigration, les questions de frontières (les frontières symboliques, dans le prolongement Bourdieu) et les interactions entre les cultures de classes sociales, mais aussi la sociologie de la connaissance et des études supérieures.
Michèle Lamont est l'auteure de plusieurs livres dont deux ont été publiés en France : La dignité des travailleurs. Exclusion, race, classe et immigration en France et aux États-Unis (Presses de Sciences Po, 2002), un ouvrage plusieurs fois primé aux États-Unis ; La morale et l'argent. Les valeurs des cadres en France et aux États-Unis (Métailié, 1995) dans lequel elle développe une critique empirique du concept boudieusien de champ. Elle a également dirigé un numéro spécial de la revue Ethnic and Racial Studies, publié en 2012, consacré au vécu des discriminations et aux réponses aux stigmatisations dans différents contextes nationaux [3]. Michèle Lamont et ses collègues poursuivent des programmes de recherche semblables avec les auteurs de Pourquoi moi ? qui ont enquêté sur l'expérience de la discrimination en France [4].
Compte rendu de la conférence de Michèle Lamont : Comprendre la stigmatisation ethnoraciale au Brésil, en Israël et aux USA
Dans sa conférence, Michèle Lamont a présenté certains résultats d'un projet de recherche en cours portant sur une comparaison des expériences de stigmatisation aux États-Unis, au Brésil et en Israël. Il vise à analyser le ressenti des membres des groupes stigmatisés, les stratégies qu'ils mettent en œuvre pour affronter ces situations, et ce qu'ils estiment être la meilleure attitude face au racisme et à la discrimination. Les populations étudiées sont les Afro-Américains aux États-Unis, les Afro-Brésiliens au Brésil, les juifs immigrés et les citoyens arabes d'Israël [5]. La notion de stigmatisation est prise dans un sens large englobant les préjugés, les stéréotypes, le racisme, la discrimination, l'exclusion.
Aux États-Unis il existe une importante littérature sur la question des discriminations, mais l'analyse sur l'expérience de la stigmatisation reste peu explorée et c'est sur cette dimension que Michèle Lamont et ses collègues ont voulu apporter une contribution.
Le contexte général de la recherche
Les travaux présentés lors de la conférence cherchent à montrer comment les réponses à la stigmatisation des gens ordinaires sont influencées par le contexte institutionnel et culturel national. En effet, outre leur force morale, leur débrouillardise ou les réseaux sociaux auxquels ils ont accès, les individus mobilisent des représentations et des répertoires identitaires pour appréhender une situation de stigmatisation et favoriser leur reconnaissance et leur valorisation. Cette approche met l'accent sur les différents "outils" institutionnels et culturels que les sociétés mettent à disposition des personnes stigmatisées pour réagir de manière appropriée et dans lesquels elles "piochent" en fonction des contextes [6]. Les stratégies construites à partir de ces répertoires sont source de "résilience sociale". La résilience est la capacité d'un individu à puiser dans ses ressources pour résister ou réagir à un choc et pour reconstruire son identité. Les travaux de Michèle Lamont s'écartent des approches psychologiques ou cognitives qui considèrent la résilience comme un attribut individuel. Selon elle la résilience peut aussi être une force collective capable de protéger les membres d'un groupe ou d'une communauté. La résilience sociale renvoie ainsi aux ressources culturelles et institutionnelles qui permettent aux individus et aux communautés de répondre aux problèmes et aux "défis" auxquels ils sont confrontés dans leur société, comme la pauvreté ou la privatisation du risque amenés par le néolibéralisme.
Cette question de la résilience sociale est au centre du programme de recherche interdisciplinaire sur les "successful societies" que Michèle Lamont codirige avec le politologue Peter Hall. Ce programme explore les éléments de réussite d'une société et les processus sociaux et culturels qui influencent le bien être collectif d'une société. Il avait examiné dans un premier temps les effets des inégalités sur la santé et la manière dont les pratiques institutionnelles et des répertoires culturels pouvaient diminuer ces effets [7]. Michèle Lamont s'était alors intéressée à l'"inclusion sociale" – la reconnaissance d'un nombre plus large d'individu dans la société –, et donc à la question de la porosité des frontières entre les groupes. En étudiant les groupes qui sont stigmatisés dans une société, elle cherche à comprendre comment les individus essaient d'influencer le contenu des frontières, à travers leurs pratiques quotidiennes et leurs représentations des relations de groupes.
L'étude comparative des réponses à la stigmatisation
Dans les trois pays étudiés, les chercheurs ont mené une enquête par entretiens auprès de 150 personnes environ issues des classes moyennes et populaires et habitant dans des quartiers à forte mixité sociale. Les interviewés n'étaient pas des militants ou des personnes impliquées dans des mouvements sociaux. Il a été demandé aux femmes et aux hommes interrogés de décrire des expériences vécues de stigmatisation (ressenti, réactions), ainsi que d'identifier et de classer les réponses idéales pour y faire face. Les sociologues ont prêté une attention particulière aux "scripts nationaux" et aux "mythes collectifs" auxquels les interviewés faisaient référence dans les critères qu'ils citaient, de manière à saisir dans quel répertoire ils puisaient pour répondre aux situations de stigmatisation. Pour l'étude comparative, le choix s'est porté sur trois pays où les frontières entre les groupes n'ont pas le même degré de perméabilité, Israël, avec les relations inter-ethniques les plus tendues, se situant à une extrémité, et le Brésil, où la ségrégation spatiale est moins marquée et où la mixité sociale est plus forte, se situant à l'autre extrême.
Quels sont les représentations, les récits et les mythes collectifs nationaux qui influencent le ressenti des groupes stigmatisés et nourrissent leurs réponses aux discriminations ?
Aux États-Unis, la réponse privilégiée des Afro-Américains est la confrontation : « dans une société raciste, les noirs doivent se faire un devoir de répondre ». Cette conduite est justifiée principalement en référence à l'histoire du racisme aux États-Unis et à l'expérience du mouvement des droits civiques, et plus généralement au mythe national de l'égalité des droits. Mais dans la pratique, les noirs puisent dans plusieurs répertoires différents. La prégnance de l'idéologie néolibérale les incite aussi à recourir à des arguments de marché légitimés par un autre mythe national, celui de la réussite personnelle et de la consommation qu'elle permet. D'où la coexistence de deux types de stratégies, l'une individualiste et l'autre plus collective.
La dénonciation du racisme et des discriminations n'a pas la même légitimité au Brésil et en Israël. En Israël, la réponse prédominante des populations victimes de discrimination raciale (immigrés juifs éthiopiens), ethnique (Mizrahis) ou ethno-religieuse (Israéliens arabes) est la "déstigmatisation participative" : ils cherchent à échapper à la stigmatisation en montrant qu'ils participent pleinement à la société israélienne. Au Brésil, les groupes stigmatisés se réfèrent principalement au mythe de la société hybride selon lequel les Brésiliens ont tous des origines noires et personne n'est vraiment blanc ou noir. La réponse privilégiée est alors de dire : « mais qui est votre grand-mère ? ». Ce type de réponse n'est jamais rencontré dans le contexte américain. Les catégories identitaires qui fondent la reconnaissance sociale sont donc très différentes d'un pays à l'autre.
Les résultats de l'enquête américaine
Michèle Lamont détaille ensuite quelques résultats de l'enquête qu'elle a menée aux États-Unis dans la banlieue de New York avec Crystal Fleming (Université Stony Brook de New-York) et Jessica S. Welburn (Université du Michigan), les deux sociologues noires qui ont mené les entretiens.
Le ressenti des personnes stigmatisées
Que ressent-on quand on se trouve "de l'autre côté d'une frontière excluante" ? La plupart des Afro-Américains interrogés sur leur expérience de la stigmatisation estiment que : « on les dévalorise, on se méfie d'eux, on scrute leurs moindres faits et gestes, on ne les comprend pas, on les craint, on les ignore, on les évite, voire on leur fait subir purement et simplement une discrimination à un moment ou à un autre de leur vie ». Le questionnaire demandait aux interviewés de décrire un moment où ils avaient senti qu'ils étaient traités de façon injuste, le contexte de cette expérience et la manière dont ils avaient réagi. Les atteintes à la dignité les plus fréquemment mentionnées dans l'enquête sont les insultes ou le manque de respect (68%). Les expériences de stigmatisation sont vécues le plus souvent sur le lieu de travail. Par ailleurs, les sociologues ont constaté assez peu de différences entre les classes moyennes et ouvrières, le stigmate de la race les marquant tout aussi profondément.
M. Lamont cite l'exemple d'une femme noire interviewée, professeur dans le secondaire, à qui ses collègues ne disent pas bonjour lorsqu'elle entre en salle des professeurs le matin et qui se sent totalement ignorée et méprisée. Ou bien le cas d'un employé du tribunal qui n'est pas considéré comme légitime dans son emploi et qui s'est senti humilié le jour où une femme se mit à serrer son sac contre elle dans l'ascenseur lorsqu'il y pénétra. Les individus stigmatisés sont souvent tiraillés entre la volonté de se défendre, qui suppose d'aller à la confrontation, et celle de préserver leur réputation et leur emploi. La réaction normative – contester et affronter le racisme – est donc tempérée par des considérations pragmatiques prenant en compte le coût matériel, symbolique ou émotionnel de la confrontation (perte d'emploi, réputation, dégradation des relations sociales, stress, etc.). Ces expériences, fréquentes, sont très pénibles et usantes à la longue, contribuant à des dommages en termes de santé et de bien être.
Les réponses idéales
En ce qui concerne l'attitude idéale face à la stigmatisation, la réaction privilégiée consiste à affronter le racisme. A la question ouverte « What is the best tools that your group have to response to racism? » posée aux interviewés, les trois quarts ont évoqué des façons de réagir et les deux tiers des outils.
Pour les modalités de réaction d'abord, il ressort de l'enquête que 47% privilégient l'affrontement ou la contestation du racisme (discussion, confrontation, "speaking out", dénonciation...), 32% préfèrent le désamorçage ou l'évitement du conflit (maîtrise de sa colère, ignorance par le silence, éloignement, acceptation, pardon...), les autres optant pour une stratégie mixte faisant la part des choses (affrontement ou tolérance selon les circonstances).
Le meilleur outil pour lutter contre le racisme est, pour 37%, la sensibilisation et l'éducation des intolérants. Pour 17% le moyen le plus approprié est l'amélioration du niveau d'étude des noirs américains pour accroître leur mobilité sociale.
Les répertoires nationaux qui nourrissent les réponses des personnes stigmatisées
• L'affrontement, la réponse idéale pour la majorité des enquêtés, est légitimé d'abord en référence à la lutte contre le racisme et les discriminations envers les noirs américains et à la reconnaissance de leurs droits. Dans les entretiens, les personnes interrogées citent des grands évènements de l'histoire des États-Unis comme l'esclavage, les lois de ségrégation raciale, l'élection d'Obama en 2008, le mouvement des droits civiques, les émeutes raciales.
• L'identité collective afro-américaine et sa tradition de résilience constitue un autre répertoire qui va aussi dans le sens d'une stratégie de dénonciation du racisme et des discriminations. Ainsi, l'un des interviewés, confronté à des plaisanteries racistes de la part d'hommes blancs dans un ascenseur, se sent réconforté et moins isolé lorsqu'il croise un pasteur noir en sortant de l'ascenseur et qu'il lui raconte ce qu'il vient de vivre. Cette référence au groupe et à une culture commune héritée de l'histoire des États-Unis, valorisant l'empathie et la solidarité, apporte une force morale, le sentiment d'être compris et soutenu, ce qui contribue à assurer la résilience sociale.
• Mais en présence de contraintes institutionnelles, la mise en œuvre de la stratégie de l'affrontement n'est pas toujours possible. Dans ce cas, des considérations pragmatiques et individuelles prennent le dessus. La stratégie du désamorçage puise alors dans un tout autre répertoire, celui de l'american dream. Elle est justifiée par l'aspiration à la réussite socioéconomique personnelle et à l'intégration dans la culture dominante : le moyen d'échapper à la stigmatisation est de travailler davantage et de s'éduquer pour rejoindre le camp des "gagnants". Ce type de réponse est renforcé par l'idéologie néolibérale qui valorise la compétition, le travail, l'individualisation, la consommation et qui véhicule l'idée que les pauvres ou les chômeurs sont responsables de leur situation (parce qu'ils sont paresseux, manquent d'autonomie...) [8]. Dans ce sens, pour Michèle Lamont, le néolibéralisme n'a pas que des aspects négatifs puisqu'il peut favoriser l'ascension sociale des Afro-Américains en les incitant à travailler plus et à s'éduquer.
L'enquête menée aux États-Unis montre enfin que la confrontation est associée à une moindre estime de soi et l'ignorance à une estime de soi supérieure. Nier la stigmatisation serait donc plus favorable au bien être personnel qu'en prendre conscience. Ce résultat interroge le sociologue : les meilleures réponses à la stigmatisation ne sont pas les mêmes si l'on se place du point de vue de l'individu ou du point de vue collectif. Si la non réponse à la stigmatisation est préférable pour la réussite personnelle de l'individu et favorise la mobilité sociale, l'affrontement est souhaitable dans une perspective de changement collectif, pour le bien du plus grand nombre, parce qu'il contribue à la résilience sociale.
Pour aller plus loin
Retrouver le sens de la vie sociale, Entretien avec Michèle Lamont, par Nicolas Duvoux, Elise Tenret et Nadège Vezinat, site La vie des idées, 20 mai 2011.
Michèle Lamont et al., "Réactions à la discrimination raciale et résilience sociale dans le contexte néolibéral aux États-Unis", Informations sociales, n°177, 2013, p.76-84. Numéro spécial, "Le volontarisme aux États-Unis : un lien social à l'épreuve".
"Responses to stigmatization in comparative perspectives: Brazil, Canada, Israel, France, South Africa, Sweden and The United States", N° special d'Ethnic and Racial Studies, Vol. 35, Issue 3, 2012 (voir le sommaire). En ligne :
• Introduction de Michèle Lamont et Nissim Mizrachi : "Ordinary people doing extraordinary things: responses to stigmatization in comparative perspective"
• Article de Crystal M. Fleming, Michèle Lamont, Jessica S. Welburn : "African Americans respond to stigmatization: the meanings and salience of confronting, deflecting conflict, educating the ignorant and 'managing the self'".
Un ouvrage sera prochainement publié sur l'analyse des réponses (concrètes et idéales) aux situations vécues de stigmatisation, avec 3 chapitres pour les 3 pays étudiés (États-Unis, Brésil, Israël) et un chapitre comparatif à la fin. Ce livre constituera le troisième volet du vaste programme de recherche interdisciplinaire sur les "sucessful society" que Michèle Lamont codirige avec Peter Hall. Voir la note 7 sur cette page.
Notes
[1] Aujourd'hui elle se sent plus proche des travaux de Luc Boltanski et de Laurent Thévenot (avec qui elle a mené un projet de recherche comparative sur les formes d'évaluation et d'engagement en France et aux États-Unis), et de l'interactionnisme symbolique de Goffman.
[2] Entretien avec Michèle Lamont, par Nicolas Duvoux, Elise Tenret et Nadège Vezinat, La vie des idées, 20 mai 2011. De manière générale, la sociologie culturelle est "centrée sur les aspects symboliques du monde social" et s'intéresse "au sens que confèrent les individus au monde qui les entoure, à leurs actions et à celles des autres" (A. Christin et E. Ollion, La sociologie américaine aujourd'hui, La Découverte, coll. Repères, 2012, p.63).
[3] "Responses to stigmatization in comparative perspectives: Brazil, Canada, Israel, France, South Africa, Sweden and The United States", Ethnic and Racial Studies, Vol. 35, Issue 3, 2012 (Sommaire et Introduction).
[4] Olivier Cousin, François Dubet, Eric Macé et Sandrine Rui, Pourquoi moi ? L'expérience des discriminations, Seuil, 2013. Ecouter l'entretien avec François Dubet autour de cette publication sur SES-ENS (juin 2013).
[5] D'autres contextes nationaux sont étudiés dans le numéro spécial de la revue Ethnic and Racial Studies de 2012 dirigé par M. Lamont.
[6] Le concept de "boîte à outils" est central dans la sociologie culturelle américaine. Il a été introduit par la sociologue Anne Swidler qui a décrit la culture comme une "boîte à outils" (tool kit) ou un "répertoire" de symboles, de représentations, de récits, de rituels, de valeurs, etc. à partir duquel les personnes construisent des lignes d'action ("Culture in action : symbols and strategies", 1986). Michèle Lamont définit ce concept comme «des structures culturelles ou des représentations collectives dont les gens peuvent se servir pour se décrire comme membre de la société».
[7] Le programme "Sociétés réussies" réunit sociologues, politologues, économistes, historiens, psychologues, épidémiologistes, pour examiner comment les institutions et les cadres culturels organisent le bien-être des groupes et sociétés. Voir la présentation de ce programme sur le site de l'ICRA (Institut Canadien de Recherches Avancées).
Deux ouvrages sont issus de ce programme : Social Resilience In The Neoliberal-Era, Peter A. Hall, Michèle Lamont (eds), Cambridge University Press, 2013 (voir la présentation par les auteurs) ; Successful Societies: How Institutions and Culture Affect Health, Peter A. Hall, Michèle Lamont (eds), Cambridge University Press, 2009.
[8] Sur les caractéristiques et la diffusion du néolibéralisme, M. Lamont se réfère notamment à Pierre Bourdieu, ("L'essence du néolibéralisme", Le Monde diplomatique, mars 1998), et aux travaux de Luc Boltanski et Eve Chiapello (Le nouvel esprit du capitalisme, Gallimard, 1999).