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L'indice de bien-être durable (IBED)

Publié le 28/07/2008
L'IBED tient compte de la consommation marchande des ménages, des services du travail domestique, des dépenses publiques non défensives, des dépenses privées défensives, des coûts des dégradations de l'environnement, de la dépréciation du capital naturel et de la formation de capital productif. C'est un indicateur synthétique qui, en dépit de ses limites, permet de donner des ordres de grandeurs, et de mettre l'accent sur les effets destructeurs d'un environnement malsain. Certains pays tels que le Canada, très en pointe dans la réflexion sur les indicateurs de bien-être ou encore le Royaume-Uni ou l'Autriche, se sont inspirés de l'IBED.
La première version internationale de cet indicateur remonte à 1989 en annexe du livre important de John Cobb et Herman Daly [1]. A la suite de la publication du rapport édité en 1994 par John Cobb et Clifford Cobb [2], certains pays tels que le Canada, très en pointe dans la réflexion sur les indicateurs de bien-être ou encore le Royaume-Uni ou l'Autriche, se sont inspirés de cet indicateur. On peut aussi trouver une application de cet indicateur sur le site de l'ONG Friends of the Earth qui propose depuis 2001, avec la New Economic Foundation et le Centre for Environmental Strategy de l'université du Sussex, son propre indice IBED pour le Royaume-Uni.

Le calcul de L'IBED s'appuie approximativement sur la formule suivante :

IBED= Consommations marchande des ménages (base ou point de départ du calcul) + services du travail domestique + dépenses publiques non défensives - dépenses privées défensives - coûts des dégradations de l'environnement - dépréciation du capital naturel + formation de capital productif.

Ce calcul est ensuite corrigé par l'évolution des inégalités (coefficient de Gini) et par la prise en compte de la différence entre la valeur monétaire des biens durables consommés par les ménages et la valeur des services qu'ils rendent. L'IBED prend ainsi en considérations plusieurs dimensions pour mesurer la richesse produite : il n'est pas univoque comme le PIB. Il cherche ensuite à prendre en compte les externalités négatives de la production, à l'inverse du PIB. Les promoteurs de cet indicateur estiment conventionnellement que la moitié des dépenses publiques (mais aussi des dépenses privées des ménages) en matière d'éducation et de santé sont de type défensif, ce mérite d'être discuté. Une partie des dépenses d'éducation permet en effet d'améliorer la qualification des actifs et donc leur productivité et les dépenses de santé ne servent pas seulement à soigner les pathologies liées à la dégradation de l'environnement, aux inégalités sociales et aux conditions de travail. Ces travaux surestiment les dépenses publiques de types défensifs. Par exemple, le fait que le montant des dépenses de santé soit passé en France de 3% à 9,6% du PIB entre 1950 et 2003 s'explique plus par la progression spectaculaire de l'espérance de vie passée de 68 à 79 ans en 50 ans que par l'explosion des dépenses de réparation des dégâts provoqués par la croissance.

Cet indicateur synthétique, en dépit de ses limites (non prise en compte de certains éléments du bien-être, difficiles évaluations des dommages sur l'environnement, évaluation des dépenses défensives ...) permet de donner des ordres de grandeurs, et de mettre l'accent sur les effets destructeurs d'un environnement malsain [3].

 


Notes :

[1] Cobb J., Daly H., For the Common Good. Redirecting the Economy toward Community, the Environment and a Sustainable Future, Beacon Press, Boston. 1989.

[2] Cobb C., Cobb J., The Green National Product : a Proposed Index of Sustainable Economic Welfare, University of America Press, DC, 1994.

[3] Selon l'OMS (cité dans la revue Lancet du 19 juin 2004), la mauvaise qualité de l'environnement serait responsable de la mort d'un enfant sur trois en Europe. www.euro.who.int

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