L'indice de bien-être durable (IBED)
Le calcul de L'IBED s'appuie approximativement sur la formule suivante :
IBED= Consommations marchande des ménages (base ou point de départ du calcul) + services du travail domestique + dépenses publiques non défensives - dépenses privées défensives - coûts des dégradations de l'environnement - dépréciation du capital naturel + formation de capital productif.
Ce calcul est ensuite corrigé par l'évolution des inégalités (coefficient de Gini) et par la prise en compte de la différence entre la valeur monétaire des biens durables consommés par les ménages et la valeur des services qu'ils rendent. L'IBED prend ainsi en considérations plusieurs dimensions pour mesurer la richesse produite : il n'est pas univoque comme le PIB. Il cherche ensuite à prendre en compte les externalités négatives de la production, à l'inverse du PIB. Les promoteurs de cet indicateur estiment conventionnellement que la moitié des dépenses publiques (mais aussi des dépenses privées des ménages) en matière d'éducation et de santé sont de type défensif, ce mérite d'être discuté. Une partie des dépenses d'éducation permet en effet d'améliorer la qualification des actifs et donc leur productivité et les dépenses de santé ne servent pas seulement à soigner les pathologies liées à la dégradation de l'environnement, aux inégalités sociales et aux conditions de travail. Ces travaux surestiment les dépenses publiques de types défensifs. Par exemple, le fait que le montant des dépenses de santé soit passé en France de 3% à 9,6% du PIB entre 1950 et 2003 s'explique plus par la progression spectaculaire de l'espérance de vie passée de 68 à 79 ans en 50 ans que par l'explosion des dépenses de réparation des dégâts provoqués par la croissance.
Cet indicateur synthétique, en dépit de ses limites (non prise en compte de certains éléments du bien-être, difficiles évaluations des dommages sur l'environnement, évaluation des dépenses défensives ...) permet de donner des ordres de grandeurs, et de mettre l'accent sur les effets destructeurs d'un environnement malsain [3].
Notes :
[1] Cobb J., Daly H., For the Common Good. Redirecting the Economy toward Community, the Environment and a Sustainable Future, Beacon Press, Boston. 1989.
[2] Cobb C., Cobb J., The Green National Product : a Proposed Index of Sustainable Economic Welfare, University of America Press, DC, 1994.
[3] Selon l'OMS (cité dans la revue Lancet du 19 juin 2004), la mauvaise qualité de l'environnement serait responsable de la mort d'un enfant sur trois en Europe. www.euro.who.int