Croissance économique, environnement et bien-être
Thierry Bréchet est professeur à l'Université catholique de Louvain, titulaire de la Chaire Lhoist Berghmans en Economie de l'Environnement et membre du CORE (Center for Operations Research & Econometrics).
Introduction
Pour Adam Smith, La Richesse des Nations résidait dans l'accumulation de richesses permise par une meilleure organisation (et donc une meilleure compréhension) des intérêts individuels. L'analyse économique s'est néanmoins peu à peu rendue compte qu'Adam Smith négligeait deux choses (à tous le moins, deux choses qui nous intéressent dans cette note).
D'une part, il négligeait le facteur environnemental, c'est-à-dire l'exploitation de l'environnement et des ressources naturelles, et leur contribution à cette accumulation de richesses. L'amélioration du bien-être passe par l'accumulation de richesses permettant d'éradiquer pauvreté, maladie et guerre. Mais cette accumulation doit-elle se faire au prix d'une dégradation de l'environnement ? A quoi bon accumuler de la richesse si c'est pour mourir noyé, contaminé ou asphyxié ? Le bien-être des populations passe aussi par la qualité de leur environnement. Réduisez l'accès aux infrastructures sanitaires dans votre pays et vous aurez des milliers de morts. Supprimez l'eau potable, et vous n'aurez rapidement plus personne. La qualité de l'environnement constitue donc un facteur important du bien-être humain, voire, parfois, une condition sine qua non, et c'est en cela que l'environnement constitue un problème économique.
D'autre part, Adam Smith n'avait pas conscience de la notion d'externalité, laquelle est fondamentale en économie de l'environnement. L'externalité peut être statique ou dynamique, bilatérale ou multilatérale. Cette notion permet de comprendre pourquoi l'environnement, qui présente souvent les caractéristiques d'un bien public, ne peut pas être géré de manière optimale par la fameuse main invisible. En présence d'externalités, l'intérêt individuel et l'intérêt collectif ne coïncident plus. Et cette ambivalence apparaît non seulement de manière statique (le cadre le plus habituel en économie publique), mais également de manière dynamique, c'est-à-dire en regard des possibilités de développement d'une société. Les choix réalisés aujourd'hui influencent les possibilités des générations futures, tant en matière d'accumulation de capital artificiel (machines, infrastructures ou capital humain) qu'en terme de capital environnemental [1]. Une approche intégrée de la croissance doit donc incorporer ces différents stocks. C'est le point que Hartwick (1977) a approché en précurseur. Depuis lors, de nombreux travaux ont été dévolus à ces questions, tant empiriques que théoriques. Le nombre et la variété de ces travaux sont tels que l'objet de cette note est volontairement réducteur.
Non seulement l'objet de cette note est réducteur, mais son point de départ est également volontairement polémique. Il consiste à se poser la question suivante: à l'instar de la question de l'existence de Dieu, la question du lien entre croissance économique et qualité de l'environnement n'est-elle pas à ce point complexe qu'on est en droit de se demander si elle n'est pas fallacieuse ? Dis autrement, et d'une manière plus constructive, n'est-ce pas une question mal posée ?
Du point de vue théorique, appréhender la relation entre croissance et environnement nécessite de combiner les théories récentes de la croissance avec les enseignements de l'économie publique (dont l'économie de l'environnement est une extension à de nombreux égards). Le changement climatique est-il un problème de croissance ou un problème de coordination entre pays ? Clairement, un peu des deux. Les pays industrialisés ont émis une grande quantité de gaz à effet de serre, suite à leur industrialisation, à une époque où l'on ne se souciait pas du changement climatique (pour être plus précis, à une époque où l'on ne savait rien du problème qui se tramait). Aujourd'hui, seule une coordination entre pays peut permettre de faire face de manière efficace au problème, étant entendu que certains pays réclament eux aussi leur droit à la "croissance". Le lien entre croissance et environnement relève donc autant d'un problème redistributif (entre pays, ou individus) que d'un problème technologique, d'une défaillance du marché ou d'une question malthusienne.
Quelques cadres logiques et quelques données
L'approche structurelle de la relation entre croissance et environnement a été initialement appréhendée avec l'équation posée par Ehrlich et Holdren (1971) : I=P.A.T, où I est la pression sur l'environnement, P est la taille de la population, A est le niveau de consommation par tête (affluence, en anglais) et T est un indice de la technologie. La force de cette relation est qu'elle est très intuitive [2]. Sa faiblesse est qu'elle n'est que structurelle : elle occulte le fait que ces trois variables sont toutes endogènes les unes par rapport aux autres, a fortiori dans un contexte dynamique. De surcroît, elle occulte les forces motrices qui sont derrière chacune de ces variables, notamment les mécanismes de décision, la dynamique de l'innovation technologique, les changements de structure, le rôle des politiques publiques ou l'évolution des préférences. Autrement dit, c'est une relation qui permet de décrire mais qui n'explique rien.
Une approche plus documentée du lien entre croissance et environnement consisterait à observer comment le niveau de pollution évolue avec le PIB. Malheureusement, la moindre analyse de ce genre se heurte au constat que pollution et environnement constituent des réalités polymorphes. Selon que l'on parle de pollution de l'air, du changement climatique, de la qualité des eaux, des sols ou de l'exploitation des ressources renouvelables, le diagnostic ne peut pas être le même. Certains polluants exercent leurs effets à court terme, d'autres à long, voire très long terme. Parfois, la dimension risque est essentielle, parfois non. Tout ramener à un indice unique est donc non seulement réducteur, mais aussi fallacieux. Enfin, si la pression (c'est-à-dire le niveau d'effluents) est une chose, la qualité de l'environnement en est une autre, et l'impact sur les êtres humains encore une autre. Certains polluants se diffusent largement dans l'espace pour éventuellement se concentrer loin de la source d'émission (l'ozone ou le dioxyde soufre, par exemple), d'autres étalent leurs effets dans le temps (une molécule de CO2 contribue au réchauffement climatique durant 100 à 150 ans), tandis que d'autres restent locaux (les pollutions intérieures, les particules, par exemple). Savoir quelle relation l'on cherche à établir est donc essentiel. Enfin, puisque les sources elles-mêmes peuvent être très différentes d'un polluant à l'autre (et parfois pour un même polluant), vouloir tout ramener à une relation univoque ne peut qu'être réducteur. Par exemple, les gaz à effet de serre mélangent le CO2 lié à la combustion d'énergies fossiles (transport, chauffage, industrie) mais aussi celui lié à certains procédés industriels (production d'acier, ciment, chaux...), ainsi que le méthane liés à l'élevage de ruminants, aux cultures (notamment les rizières), ainsi que d'autres gaz. Relier l'ensemble de ces émissions de gaz à effet de serre (agrégées en équivalent CO2 [3]) à l'activité économique, n'est-ce pas un peu trop simplificateur ?
Prenons quelques exemples. Entre 1990 et 2008, la richesse produite chaque année en France, telle qu'elle est évaluée par le PIB, a augmenté de 38%. Sur la même période, les émissions de polluants acides ont diminué de 33%, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont baissé de 4% (jusque 2006) [4]. Le découplage est patent, mais ces trois chiffres ne prouvent pas que la croissance est bonne pour l'environnement. D'autres polluants sont à regarder, mais aussi surtout leurs impacts sur le bien-être, ainsi que l'état des ressources épuisables et d'autres ressources naturelles telles que la biodiversité doivent aussi être pris en compte. La thèse à avancer ici est que, pour un pays tel que la France (et c'est le cas pour la plupart des pays européens [5]), nous nous trouvons dans une phase de transition : certaines choses s'améliorent (les polluants locaux, essentiellement) tandis que d'autres restent ou deviennent préoccupantes (certains polluants globaux, l'épuisement des ressources, la biodiversité). L'environnement étant une source à maints égards globale, la problématique en France rejoint souvent celle des autres pays (limitrophes ou très éloignés, suivant le problème), même si les conditions locales sont très différentes [6]. Par conditions locales, j'entends les conditions relatives à la qualité de la vie, ce qui recouvre la qualité de l'environnement, mais aussi la qualité des institutions et de la gouvernance, de l'éducation, de l'infrastructure.
Afin de distinguer ces différentes composantes, de nombreux cadres logiques ont été développés. On pourra citer le modèle PSR (pour Pression-State-Response), développé par l'OCDE, ou son extension, le cadre DPSIR (Drivers, Pressions, States, Impacts and Responses) utilisé par l'Agence Européenne de l'Environnement. Ces cadres permettent une mise en cohérence des données, une discussion avec les sciences exactes concernées (sur les causalités entre émissions et impacts) ainsi que le suivi des politiques publiques ou actions individuelles.
La courbe de Kuznets environnementale
Dans la littérature économique, le débat sur le lien entre croissance et qualité de l'environnement s'est concentré autour de l'idée de l'existence d'une courbe de Kuznets environnementale. Cette courbe relie niveau de revenu par habitant et la pression environnementale ou la qualité de l'environnement. Elle indiquerait que la pression augmente avec le revenu, mais jusqu'à un certain point au-delà duquel cette pression diminuerait. Statistiquement, selon Harbaugh et al. (2002) ce point d'inflexion se situerait autour d'un revenu par habitant de 8000 dollars [7]. Aux premières étapes de la croissance économique, les sociétés privilégieraient l'accumulation de richesse au détriment de l'environnement, mais la recherche d'un environnement de meilleure qualité prendrait à son tour de l'importance au fur et à mesure que le niveau de vie augmente, jusqu'à ce que cette qualité arrête de se dégrader, puis s'améliore.
L'existence de cette courbe a donné lieu à de vifs débats, tant sur le plan empirique que théorique [8]. Sans entrer dans le détail de ces débats, nous retiendrons juste trois éléments clé.
• Le premier est la portée politique de cette courbe. Dasupta et al. (2002) ont mis en évidence le fait que l'existence d'une telle relation suggère que le remède à un environnement dégradé, ce n'est pas moins de croissance mais davantage de croissance. Cela suggère également qu'une régulation par les pouvoirs publics n'est pas nécessaire. Il est aisé de comprendre à quel point cette interprétation est non seulement fallacieuse, mais surtout dangereuse. Tout d'abord, la simple relation de Herlich évoquée précédemment montre que le niveau d'activité a nécessairement une influence sur la pression environnementale. Ensuite, la nature de bien collectif de l'environnement étant à l'origine d'externalités, la théorie a montré depuis longtemps que l'intérêt individuel divergeait de l'intérêt collectif et qu'une régulation correctrice était indispensable (par exemple, une taxe pigouvienne). Enfin, la courbe joue sur la confusion, déjà évoquée précédemment, entre pression, qualité et impact.
• Le second élément clé a trait à une hypothèse implicite, à savoir l'absence d'irréversibilités. Une telle courbe suggère en effet qu'il est toujours possible de dégrader la qualité de l'environnement, puis de la restaurer sans difficulté. Là aussi, il existe bien des cas pour lesquels une telle réversibilité n'est pas possible. Considérons par exemple, un polluant stock (tels que les gaz à effet de serre). Stopper l'émission de gaz ne se traduit pas immédiatement par une amélioration de la qualité de l'environnement: il faut d'abord attendre que le stock lui-même revienne à une valeur tolérable [9], puis il faut attendre que les impacts subis sur cette période se résorbent. De surcroît, au-delà de l'inertie, certains impacts de la pression environnementale peuvent être parfaitement irréversibles. C'est le cas, par exemple, des pertes de biodiversité. Dans ce cas, impossible de rétablir le système naturel dans son état originel. Si le sommet de la courbe de Kuznets est au-delà de ce que l'environnement peut supporter, alors peut-être vaut-il mieux éviter de s'en approcher de trop près ? Il est aisé de comprendre que la présence de telles irréversibilités peut fondamentalement modifier la trajectoire des économies; pour une analyse de la dynamique d'une économie en présence d'irréversibilité, voir Prieur (2009).
• Enfin, cette relation est réductrice dans le sens où elle relie le revenu par habitant à la qualité de l'environnement, comme si ces deux concepts pouvaient être définis de manière univoque. Pour l'environnement, ce point a déjà été évoqué précédemment. Pourquoi la répartition des revenus entre les individus n'aurait-elle pas une influence sur le niveau global de pollution d'une économie ? Par ailleurs, pourquoi cette relation (si elle existe) devrait-elle être stable dans le temps ? Peut-on l'appliquer à la Chine aujourd'hui sous prétexte qu'elle se serait appliquée à l'Europe ces trente dernières années ? Enfin, s'il est parfois établi statistiquement que cette relation peut apparaître pour certains polluants, ce n'est pas le cas pour d'autres. Typiquement, la relation apparaît pour des polluants flux et ayant des impacts locaux (le SO2, le NOx), mais pas pour des polluants globaux (le CO2). Ce résultat va dans le sens de nos arguments précédents [10]. La courbe de Kuznets environnementale ne peut donc pas être érigée en règle générale, ni même être à la base de recommandations de politique économique environnementale.
Théorie de la croissance et environnement
La théorie de la croissance a fondamentalement essayé de s'affranchir des limites que Solow avait mis en évidence. La théorie de la croissance endogène s'est attelée à cette tâche avec succès, mais le Club de Rome, en 1972, avec un titre accrocheur (Halte à la Croissance, maladroite (?) traduction de Limits to Growth) a semé le doute. Whitagen et Velliga (2001) ont fait un premier point sur cette littérature, mais de nombreuses questions restent ouvertes. Les liens entre croissance économique et qualité de l'environnement se concentrent en fait sur cinq éléments: (i) le degré de substituabilité entre actifs naturels et actifs artificiels, (ii) la prise en compte du changement dans les technologies et le capital humain, (iii) le commerce international des ressources épuisables, (iv) la découverte de nouvelles ressources naturelles, (v) l'existence d'effets de seuil, notamment dans le capital naturel.
Les points (i) et (v) renvoient au débat sur la soutenabilité forte ou faible, posé par Hartwick (1977). Le concept de soutenabilité forte suppose que les possibilités de substituer les différentes formes de capital entre elles sont limitées, par exemple parce que certains actifs n'ont pas de substituts. Le concept de soutenabilité faible admet, au contraire, que les substitutions sont potentiellement infinies [11].
Ces questions théoriques ont des implications très pratiques. Par exemple à propos de la mesure de la croissance. Dasgupta et Mäler (2000), notamment, ont proposé le concept d'épargne véritable (genuine savings). Celui-ci consiste à retirer du PIB la valeur des dégradations faites à l'environnement et l'épuisement des ressources. Ce concept, qui s'appuie sur la comptabilité nationale verte, est promu (et utilisé) par la Banque mondiale. Cette dernière élabore ainsi des séries statistiques pour un grand nombre de pays. Par exemple, l'épargne véritable est passée en France de 17% en 1970 à 6% en 2008. En Inde, sur la même période, elle passait de 9% à 29%. [12]
Il est patent que l'élaboration de ce type d'indicateurs soulève des questions méthodologiques redoutables, mais résoudre ces questions est le prix à payer pour disposer d'une mesure plus correcte de l'évolution de la richesse d'une nation, c'est-à-dire d'une mesure incluant la manière dont elle exploite ses ressources naturelles. Le fait que des économistes théoriciens, parmi les plus éminents, se penchent sur la question ne constitue-t-il pas un signal pour la profession de s'attaquer à ce type de problème ? [13]
Conclusion
Tout comme il n'existe pas une seule et unique manière d'être intelligent, beau et en bonne santé, il n'existe pas non plus une seule et unique manière pour une société de se développer. Les voies du développement durables sont multiples. Cela étant, certaines contraintes environnementales sont, elles, intangibles. Elles sont parfois communes à tous, et certaines impliquent même les générations futures. La gestion des contraintes environnementales est donc autant une question de redistribution du bien-être entre individus et entre générations qu'une question de niveau absolu à un moment et à un endroit donné.
Pour ces différentes raisons, la relation entre croissance économique et environnement constitue une relation clé pour nos sociétés hyper-développées. Elle recouvre en fait une triple question: la croissance de quoi ?, la croissance pour qui ?, la croissance jusqu'où ? Elle concerne tout autant des problèmes de coordination entre pays (ou individus) que des problèmes d'innovation ou de changement de préférence. La question n'est donc pas de savoir si la croissance est contre l'environnement; elle est de savoir comment maximiser et répartir les bénéfices du développement.
Bibliographie
Arrow K., Dasgupta P., Goulder L., Daily G., Ehrlich P., Heal G., Levin S., Mäler K.-G., Schneider S., Starrett D. et Walker B. (2004). "Are we consuming too much ?", Journal of Economic Perspectives 18(3), 147-172.
Asheim G. (2007). "Can NNP be used for welfare comparisons ?", Environment and Development Economics 12, 11-31.
Hamilton K., Atkinson G. et Pearce D. (1997) "Geniune savings as an indicator of sustainability", CSERGE Woarking Paper GEC 97-03, UK Economic and Social ResearchCouncil (http://www.uea.ac.uk/env/cserge).
Barbier E.B. (1997). "Introduction to the Environmental Kuznets Curve special issue", Environment and Development Economics 2(4), 369-381.
Bertinelli L. et Strobl E. (2005). The Environmental Kuznets Curve semi-parametrically revisited, Economics Letters 88(3), 350-357.
Bréchet Th. (2007). "L'environnement dans tous ses états", Regards Economiques, 50 (http://www.uclouvain.be/regards-economiques).
d'Autume A., K. Schubert. (2008). "Hartwick's rule and maximin paths when the exhaustible resource has an amenity value", Journal of Environmental Economics and Management, 56(3).
Dasgupta P.S. et Mäler K.-G. (2000). "Net national product, wealth, and social being", Environment and Development Economics 5, 69-93.
Dasgupta S., Laplante B., Wanf H. et Wheeler D. (2002). Confronting the Environmental Kuznets Curve, Journal of Economic Perspectives 16(1), 147-168.
Ehrlich PR., Holdren JP. (1971). "Impact of population growth", Science.
Hartwick JM. (1977). "Investment of rents from exhaustible resources and intergenerational equity", American Economic Review 67, 972-974.
Harbaugh W.T., Levinson A. et Wilson G.M. (2002). Reexamining the empirical evidence for an Environemental Kuznets Curve, The Review of Economics and Statistics 84(3), 541-551.
Prieur F. (2009). "The environmental Kuznets curve in a world of irreversibility", Economic Theory 40(1), 57-90.
Stern D.I. (2004). The rise and fall of Environmental Kuznets Curve, World Development 32(8), 1419-1439.
Withagen C., Vellinga N. (2001). "Endogenous growth and environmental policy", Growth and Change 32, 92-109.
Notes
[1] Je fais ici référence à la définition du développement durable selon le Rapport Brundtland (1987): "Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs".
[2] Elle apparaît parfois dans la littérature sous l'expression de formule de Kaya, à propos des émissions de dioxyde carbone.
[3] A chaque gaz à effet de serre il est possible d'associer un coefficient représentant sa contribution au renforcement de l'effet de serre. Par exemple, et par normalisation, une tonne de CO2 vaut 1, une tonne de CH4 vaut 25 et une tonne de N2O vaut 298 (pour un horizon de 100 ans). Ainsi, les différents gaz à effet de serre sont agrégés en équivalent-CO2. Pour davantage d'informations, voir le site de l'IPCC.
[4] Source: IFEN.
[5] Pour une analyse sur la Belgique, voir Bréchet (2007).
[6] Par exemple l'on insiste souvent sur le fait que le changement climatique est un problème global. C'est vrai du point de vue du réchauffement, (la température moyenne à la surface du globe est un bien public global, mais les émissions de gaz à effet de serre sont locales, les coûts de réduction de ses émissions aussi, et les impacts du changement climatique sont également locaux.
[7] A titre de comparaison, le PIB par habitant du Brésil est de 8600 dollars (chiffre 2006, source FMI).
[8] Dans un numéro spécial, la revue Environment and Development Economics a passé en revue les éléments empiriques et théoriques relatifs à cette courbe. Voir Barbier (1997). Pour un historique et une revue critique, voir Stern (2004).
[9] Ce qui est possible si ce stock a une certaine capacité d'assimilation interne. C'est le cas, par exemple, pour les gaz à effet de serre concentrés dans l'atmosphère, mais ce taux d'assimilation est très lent.
[10] Pour des explorations économétriques récentes sur le sujet, voir par exemple Harbaugh (2002), Bertinelli et Strobl (2005).
[11] Entre ces deux acceptions extrêmes, il est évidemment possible de raffiner. Là encore, les stocks dont on parle n'étant pas eux-mêmes homogènes, ces concepts globaux ont aussi leur limite. Il suffit qu'un seul actif, essentiel, n'ait pas de substitut, pour que sa disparition mette en péril l'ensemble du système. Pour une contribution récente sur la règle d'Hartwick, voir d'Autume et Schubert (2008).
[12] Ces données sont disponibles sur le site de la Banque mondiale: http://www.worldbank.org/
[13] Je fais ici référence à l'article de Arrow et al. (2004). Cette approche soulève aussi des questions théoriques : voir notamment Asheim (2007).
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