Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Navigation
Vous êtes ici : Accueil / Articles / C) L'efficacité des investissements dans le système éducatif en question

C) L'efficacité des investissements dans le système éducatif en question

Publié le 27/04/2009
La demande d'un enseignement de grande qualité se traduit par un accroissement des dépenses publiques d'éducation mais entraîne en même temps une lourde charge aux contribuables. En conséquence, la question de savoir si le rendement de l'éducation est à la hauteur des coûts engagés occupe désormais une place prépondérante dans le débat public. Bien qu'il soit difficile de déterminer le volume optimal de ressources nécessaires pour préparer chaque individu à vivre et à travailler dans les sociétés modernes, des comparaisons internationales sur les dépenses unitaires d'éducation peuvent servir de point de départ pour évaluer l'efficacité des différents modèles d'enseignement.

1) Dépenses d'éducation et efficacité des systèmes éducatifs.

Les motivations incitant à obtenir un diplôme du supérieur restent importantes, tant parce que cela induit des salaires plus élevés que parce que cela améliore les perspectives d'emploi.
La demande de main d'œuvre hautement qualifiée a ainsi connu une augmentation sensible et la pression est forte pour que les gouvernements conservent ou accroissent les niveaux de dépenses pour améliorer l'efficacité de leurs investissements dans le système éducatif.
On a donc assisté à des augmentations significatives des niveaux de dépenses, en termes absolus et relativement au budget public. Les fonds publics mis à la disposition de l'ensemble des établissements scolaires, tous niveaux d'enseignement confondus, ont connu une nette augmentation ces dix dernières années dans tous les pays - en moyenne de 19 % entre 2000 et 2005. En 2005, les pays de l'OCDE dépensaient 6.1 % de leur PIB cumulé au titre de l'éducation, dont 86 % provenaient de sources publiques.
 

Les dépenses par élèves ou étudiants et par niveau :

Les dépenses annuelles par élève / étudiant au titre des établissements d'enseignement de l'enseignement primaire à l'enseignement supérieur donnent la mesure de l'investissement consenti pour chaque étudiant. Les pays de l'OCDE, considérés comme une entité, dépensent par an et par élève/étudiant 8 553 USD (en parité de pouvoir d'achat) en moyenne, de l'enseignement primaire à l'enseignement supérieur. Dans 13 des 33 pays membres ou partenaires de l'OCDE considérés ici, les dépenses unitaires d'éducation sont comprises entre 7 000 et 9 000 USD par an.
Même si les niveaux des dépenses unitaires sont comparables dans certains pays de l'OCDE, la répartition des budgets entre les différents niveaux d'enseignement varie fortement. En moyenne, les pays de l'OCDE dépensent, par an et par élève / étudiant, 6 173 USD dans l'enseignement primaire, 7 736 USD dans l'enseignement secondaire et 15 559 USD dans l'enseignement supérieur. Dans l'enseignement supérieur cependant, ces moyennes générales sont largement influencées par le niveau élevé des dépenses de quelques grands pays de l'OCDE, en particulier le Canada et les États-Unis.
Ces moyennes occultent de grandes différences de dépenses d'éducation entre les pays membres ou partenaires de l'OCDE. Ainsi, dans l'enseignement primaire, les dépenses par élève au titre des établissements d'enseignement varient selon un coefficient de 1 à 10 entre les pays. Les disparités sont plus importantes encore dans l'enseignement secondaire, où les dépenses par élève varient selon un coefficient de 1 à 16 entre les pays. Dans l'enseignement supérieur, les dépenses d'éducation par étudiant ne représentent que 3 421 USD en Fédération de Russie, mais dépassent les 20 000 USD au Canada, aux États-Unis et en Suisse.

Graphique 7. Dépenses annuelles par élève/étudiant au titre des établissements d'enseignement, de l'enseignement primaire au supérieur tertiaire (2005)


Regards sur l'éducation. OCDE, 2008.p.216


Les pays de l'OCDE dépensent en moyenne 2.2 fois plus par étudiant dans l'enseignement tertiaire que par élève dans l'enseignement primaire. L'enseignement supérieur représente 24 % des dépenses totales, mais 16 % seulement des effectifs scolarisés.

Les pays de l'OCDE dépensent en moyenne 87 720 USD par élève pendant la durée théorique des études primaires et secondaires. La durée théorique des études primaires et secondaires diffère assez peu selon les pays (entre 12 et 13 années dans 30 des 36 pays membres ou partenaires de l'OCDE considérés ici), mais les dépenses unitaires cumulées varient considérablement d'un pays à l'autre. Les dépenses cumulées par élève pendant les études primaires et secondaires représentent moins de 40 000 USD au Mexique et en République slovaque ou dépassent 100 000 USD en Autriche, au Danemark, aux États-Unis, en Islande, au Luxembourg, en Norvège et en Suisse.

La part des ressources nationales affectées à l'éducation dépend d'un certain nombre de facteurs interdépendants liés à l'offre et à la demande, tels que la structure démographique, les taux de scolarisation, le revenu par habitant, le niveau national de rémunération des enseignants, ainsi que la façon dont l'enseignement est organisé et dispensé. Il est possible par exemple que les taux de scolarisation soient plus importants dans des pays qui consacrent un budget considérable à l'éducation, mais que l'accès aux niveaux supérieurs d'enseignement soit restreint ou que la façon dont l'enseignement est dispensé soit particulièrement efficiente dans des pays qui affectent à l'éducation un budget peu élevé. La répartition des effectifs scolarisés entre les secteurs et les domaines d'études peut varier, tout comme la durée des études et l'intensité et l'organisation des recherches en pédagogie. Enfin, des budgets similaires en proportion du PIB peuvent se traduire par des dépenses unitaires très différentes en valeur absolue, en raison de la forte variation du PIB entre les pays.
 

Dépenses publiques, dépenses privées :

L'augmentation des dépenses d'éducation qui accompagne la croissance des taux de scolarisation se traduit par un alourdissement de la charge financière pour la société dans son ensemble. Pour autant, le financement du système éducatif n'est pas exclusivement public. En moyenne, plus des trois quarts des dépenses d'éducation, qui représentent 6.1 % du PIB cumulé de l'OCDE, sont financés par des fonds publics. Le budget de l'éducation est majoritairement public dans tous les pays, et l'est même presque exclusivement en Norvège. Toutefois, l'analyse des parts publique et privée des dépenses d'éducation et leur variation entre niveaux d'enseignement révèle certaines différences entre les pays (graphique 8).

Graphique 8. Répartition des dépenses publiques et privées au titre des établissements d'enseignement (2005)


Regards sur l'éducation. OCDE, 2008. p.260


Entre 1995 et 2005, tous niveaux d'enseignement confondus, les dépenses publiques ont augmenté dans tous les pays. Durant cette même période toutefois, les dépenses privées ont progressé davantage dans près de trois quarts des pays de l'OCDE. Mais selon les chiffres de 2005, tous niveaux d'enseignement confondus, les dépenses d'éducation sont encore financées à hauteur de 86 % par des fonds publics. Il ressort en somme de la comparaison des niveaux d'enseignement que c'est dans l'enseignement supérieur et, dans une moindre mesure, dans l'enseignement préprimaire que les parts privées du financement sont les plus importantes : elles représentent respectivement 27 et 20 % des dépenses.

En définitive, la question du partage des coûts de l'éducation entre ceux qui en bénéficient directement et la société dans son ensemble est actuellement au cœur des débats dans de nombreux pays de l'OCDE. Elle se pose avec une acuité particulière au sujet de l'éducation préprimaire et de l'enseignement supérieur, qui donnent moins souvent lieu à un financement public intégral ou quasi intégral.
Face à l'accroissement du taux de scolarisation induit par l'apparition de nouveaux groupes de bénéficiaires et à l'élargissement de l'éventail des possibilités d'apprentissage, des programmes de cours et des prestataires de services d'éducation, les pouvoirs publics établissent de nouveaux partenariats afin de mobiliser les ressources nécessaires au financement de l'éducation et d'en partager plus les coûts et les avantages.
Dans ce contexte, même si leur part reste considérable, les fonds publics apparaissent de moins en moins prépondérants dans les investissements en matière d'éducation, le financement privé prenant de plus en plus d'importance. Certains craignent que cela pose des problèmes d'équité en dissuadant certains groupes sociaux de s'engager dans des études. On notera ainsi les différences importantes de frais de scolarité selon les pays et de modalités de financement des études.


Naviguer dans le dossier :

L'INVESTISSEMENT DANS LE CAPITAL HUMAIN A TRAVERS LE SYSTEME EDUCATIF
A) Une amélioration générale du niveau d'éducation de la population dans les pays de l'OCDE.

Une amélioration générale du niveau d'éducation de la population dans les pays de l'OCDE.

B) Les avantages économiques de l'accroissement du niveau d'éducation .
1) Le taux d'emploi augmente avec le niveau d'étude.
2) Le taux de chômage baisse avec l'élévation du niveau de formation.
3) Les revenus du travail augmentent avec l'élévation du niveau de formation.
4) L'investissement dans l'éducation accroit les taux de rendement public et privé de l'éducation.
5) Elévation du niveau de formation et recherche universitaire.


C) L'efficacité des investissements dans le système éducatif en question.
1) Dépenses d'éducation et efficacité des systèmes éducatifs.
2) L'aide financière à la poursuite d'étude et sa pertinence.
3) Performance des élèves et dépenses unitaires.



Retour au dossier "capital humain" (Partie 2)