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A) Les principaux objectifs de l'investissement dans l'aide et l'éducation à la petite enfance.

Publié le 23/04/2009
Les pays sont incités à investir dans les services d'éducation des jeunes enfants pour limiter les difficultés rencontrées par les enfants de familles pauvres ou immigrés. Les services d'accueil de ces enfants favoriseraient en effet l'acquisition de la langue et des normes sociales, réduisant ainsi la probabilité de l'échec scolaire.

3) Lutter contre la pauvreté infantile et intégrer les familles immigrées par leurs enfants.

 
« Les recherches sur les prestations d'éducation préscolaire (EPPE) montrent - du moins pour le Royaume-Uni - qu'en matière de développement cognitif (spécialement des compétences préalables à la lecture), la plupart des enfants qui fréquentent un centre d'EAJE [Education et Accueil des Jeunes Enfants] ou une école maternelle ont de fortes chances de sortir de la catégorie « à risque », souvent au bout d'un an seulement. Le comportement émotionnel des enfants (comportement de coopération, d'enfant heureux, par opposition à un comportement antisocial, d'enfant inquiet/perturbé) s'est amélioré dans tous les cadres de prestation extrafamiliaux, et les enfants sont plus nombreux à être sortis de la catégorie « à risque » qu'à y être entrés. » [14]

Dans une étude réalisée [15] au Queensland, en Australie, Preparing for School, des chercheurs constatent que l'existence d'un programme éducatif et ludique à temps plein et ouvert à tous a permis de réduire les écarts entre les enfants de milieu social favorisé et ceux de milieu plus défavorisé, en particulier en matière de lecture et de sociabilité. De façon générale, ils notent que l'absence d'expérience de la vie de groupe durant l'année précédant l'intégration scolaire (au niveau du primaire), limite la progression scolaire des enfants issus de milieux socialement défavorisés.

La persistance de la pauvreté et du handicap scolaire parmi un effectif non négligeable de la population de jeunes enfants des pays de l'OCDE incite donc les pouvoirs publics à investir dans les services de la petite enfance. La progression de la pauvreté infantile [16] dans 17 des 24 pays de l'OCDE entre 1995 et 2005 selon les données de l'Unicef est d'autant plus préoccupante que les conséquences de la pauvreté sont plus lourdes et se font ressentir plus longtemps chez les très jeunes enfants que dans n'importe quel autre groupe d'âge.

Le capital humain est le produit de toute une vie et n'est pas qu'un héritage génétique, mais aussi familial, scolaire et socioprofessionnel. L'environnement familial joue ainsi un rôle fondamental dans la production et l'enrichissement du capital intellectuel d'un enfant. Les enfants connaissant une situation économique et sociale fragile ont statistiquement moins de chances d'atteindre le même niveau de compétences et de capital humain que les enfants issus de milieux socio-économiques plus élevés. Toujours à partir de données britanniques, L Feinstein [17] constate, par exemple, un écart de 13 % dans le développement cognitif à 22 mois entre des enfants britanniques issus de ces deux milieux socio-économiques. À l'âge de 10 ans (118 mois), cet écart moyen dans le développement cognitif se creuse pour atteindre 28 %.

Les recherches menées dans différents pays s'accordent donc à dire qu'une intervention précoce contribue largement à mettre les enfants issus de familles à bas revenus sur la voie de l'épanouissement et de la réussite scolaire. Les chercheurs conviennent que des programmes socioéducatifs intégrés et correctement financés améliorent les aptitudes sociales et cognitives des enfants à risque, que leurs effets sont plus marqués chez les enfants pauvres ou de parents peu instruits et se font sentir au moins jusqu'à la fin de l'école élémentaire. Associés de manière adéquate aux services de l'emploi, aux services de santé et aux services sociaux, les services de la petite enfance devraient entraîner des résultats supplémentaires, comme une amélioration du taux d'emploi des femmes, un recul de la pauvreté familiale, une amélioration des compétences parentales et un renforcement de la cohésion familiale et sociale.
Ainsi, l'absence, la mauvaise qualité ou la cherté des structures d'accueil des jeunes enfants est particulièrement préjudiciable aux parents isolés et aux familles à bas revenus. Une réflexion sur les moyens de favoriser l'accumulation de capital humain dès l'enfance s'avère donc indispensable.


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L'ACCUMULATION DU CAPITAL HUMAIN PAR DES POLITIQUES A DESTINATION DE LA PETITE ENFANCE.
A) Les principaux objectifs de l'investissement dans l'aide et l'éducation à la petite enfance :

1) Favoriser l'accumulation du capital humain.
2) Aider les femmes à mieux concilier travail et vie de famille.
3) Lutter contre la pauvreté infantile et intégrer les familles immigrées par leurs enfants (vous êtes ici).

B) Les moyens de favoriser l'accumulation de capital humain dès la petite enfance.
1) Des services universels ou des services ciblés sur les enfants ayant des besoins spéciaux. Le cas des 3-6 ans.
2) Les politiques publiques en faveur de la conciliation travail / vie familiale : les politiques à destination de la petite enfance.
3) La coordination des services de la petite enfance avec le système éducatif.


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Notes :

[14] OCDE. Petite enfance, grands défis II. Education et structures d'accueil. OCDE 2007. p.37. Note relative au rapport : EPPE project (1997-2007), « The Effective Provision of Pre-School Education (EPPE) Project. A Longitudinal Study Funded by the DfES ».

[15] Thorpe, K., C. Tayler, R. Bridgstock, S. Grieshaber, P. Skoien, S. Danby et A. Petriwskyj (2004), « Preparing for School », Report of the Queensland Preparing for School Trials 2003/4, Department of Education and the Arts, Queensland Government, Australie.

[16] Le diagnostic de pauvreté infantile est habituellement posé dès lors que « le revenu dévolu à un enfant - en supposant une juste distribution des ressources au sein de la famille et en tenant compte des effectifs et de la composition de celle-ci - est inférieur à la moitié du revenu médian dont bénéficie un enfant vivant dans la même société »

[17] Feinstein, L. (2003), « Inequality in the Early Cognitive Development of British Children in the 1970 cohort », Economica, vol. 70, pp. 73-97.