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L'indice de bien-être économique de Osberg et Sharpe

Publié le 27/07/2008
Auteur(s) - Autrice(s) : Lars Osberg
Andrew Sharpe
Osberg et Sharpe ont pu appliquer leur indice de bien-être économique à six pays de l'OCDE [États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, Norvège et Suède], mais pas au cas de la France, en raison de l'absence de disponibilité de certaines données sur les inégalités. Deux graphiques fournis dans cette ressource présentent les cas très contrastés du Royaume-Uni et de la Norvège, afin d'illustrer les dimensions que l'indice des deux chercheurs met en évidence.

Présentation

Les travaux de Lars Osberg (Dalhousie University, Halifax), sur le « bien-être économique » au Canada datent du milieu des années 1980, mais les premières séries sur le Canada sont publiées en 1998 en collaboration avec Andrew Sharpe (du Center for the Study of Living Standards, Ottawa). En 2000, Obsberg et Sharpe présentent des statistiques internationales concernant six pays de l'OCDE, et situant pour chaque pays, sur un même graphique, la croissance du PIB et celle de leur propre indice synthétique.

Ce travail est devenu une référence et a été repris dans le rapport de l'OCDE publié en 2001 [1], consacré au capital humain et au capital social.

L'indice de bien-être économique est construit en faisant la moyenne de quatre indicateurs synthétiques, portant respectivement sur

- Les flux de consommation courante : consommation de biens et services marchands, flux réels de production domestique, loisirs et autres biens et services non marchands.

- L'accumulation nette de stocks de ressources productives : accumulation nette de biens corporels, de parcs de logements et de biens de consommation durables ; accumulation nette de capital humain, de capital social et d'investissement en recherche et développement ; changements nets dans la valeur des réserves de ressources naturelles ; coûts environnementaux et évolution nette de l'endettement extérieur ;

- La répartition des revenus, les inégalités et la pauvreté économiques.

- Le degré de sécurité ou d'insécurité économique : risques économiques liés au chômage, à la maladie, à la vieillesse, aux ruptures de la cellule familiale, à la pauvreté chez les personnes âgées. Cette dimension est certainement la plus originale et peut être définie comme « l'inquiétude causée par l'incapacité à être protégé contre les pertes économiques potentielles » [2].

A l'intérieur de chaque dimension, les variables composantes (au total 15 variables pour l'ensemble des dimensions) sont traitées de deux façons distinctes. Pour les deux premières dimensions, qui sont les plus économiques, la méthode de monétarisation est retenue, y compris pour la dégradation de l'environnement. Pour les deux dernières dimensions, qui sont plus sociales, une moyenne pondérée est effectuée.

Si les dimensions économiques et sociales jouent un rôle nettement plus important que les questions environnementales, la transparence de la construction de cet indicateur permet après débat de choisir d'autres pondérations. En outre, si l'évaluation de certaines variables, notamment celle qui concerne la valeur des ressources naturelles par tête, peut paraître approximative, l'intérêt de cet indice est de mettre l'accent sur des variations relatives à partir d'une année de base sur une longue période. [3]

Ces chercheurs ont pu appliquer leur méthode à six pays de l'OCDE [États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, Norvège et Suède], mais pas au cas de la France, en raison de l'absence de disponibilité de certaines données sur les inégalités. Les graphiques 1 et 2 présentent deux cas très contrastés, Royaume-Uni et Norvège. Dans le premier cas, l'indice de bien-être économique stagne à partir de 1980 puis plonge jusqu'en 1991 avant de remonter, sans retrouver son niveau de 1980, alors que la croissance économique a été bonne en moyenne. Ce sont les indices d'égalité et de sécurité économiques qui ont fait plonger l'indice global au cours des années 1980. Dans le cas de la Norvège, on peut dire que le progrès économique (une croissance un peu supérieure à celle du Royaume-Uni) et le progrès du "bien-être économique" ont évolué de concert.

Graphique 1. L'indice de bien-être économique (IBEE) et le PIB par habitant en Norvège, 1980-1999, base 1 en 1980.

Graphique 2. L'indice de bien-être économique (IBEE) et le PIB par habitant au Royaume-Uni, 1980-1999, base 1 en 1980

 

Notes :

[1] OCDE, Du bien-être des nations, le rôle du capital humain et social. Paris. 2001.

[2] Pour plus de détails sur les indicateurs, voir Lars Osberg et Andrew Sharpe, « Une évaluation de l'indicateur de bien-être économique dans les pays de l'OCDE », Séminaire de la DARES, 15 Octobre 2002.

[3] Sharpe A., Méda. D, Jany-Catrice F. et Perret B."Débat sur l'indice de bien-être économique", Travail et Emploi, n° 93, Janvier 2003.