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L'interprétation sociologique des rêves : entretien avec Bernard Lahire

Publié le 23/01/2018
Auteur(s) - Autrice(s) : Bernard Lahire
Anne Châteauneuf-Malclès
Bernard Lahire poursuit l'exploration d'une sociologie à l'échelle individuelle en s'emparant d'un objet d'étude largement ignoré des sociologues : le rêve. Dans cet entretien, il nous livre son approche du rêve et sa démarche pour faire entrer le rêve dans l'univers des sciences sociales et aller vers une interprétation sociologique des rêves.

couverture du livre L'interprétation sociologique des rêves

Le but de cette nouvelle recherche inédite est de comprendre la logique de fabrication des rêves et d'expliquer comment les rêves sont reliés aux expériences sociales des individus. Premier volet des travaux scientifiques de Bernard Lahire sur ce sujet, l'ouvrage L'interprétation sociologique des rêves, publié début 2018 aux éditions La Découverte (collection "Laboratoire des sciences sociales"), sera suivi d'un second volume en 2019 qui permettra d'approfondir la compréhension du rêve en s'appuyant sur des études de cas tirées d'une enquête en cours. L'introduction de l'ouvrage est en libre accès sur le site de l'éditeur et sur The Conversation.

« Malgré les multiples coups de canif portés dans les faits au contrat selon lequel la sociologie est une science des collectifs, nombre de sociologues continuent à penser que le social c'est le groupe, l'institution ou le mouvement collectif, et à sélectionner en conséquence leurs objets de recherche. Pourtant, le parcours biographique d'un individu singulier et même atypique, l'acte criminel individuel, la névrose, les émotions ou le rêve ne sont pas en soi des réalités a-sociales, détachables de l'histoire et du réseau de contraintes qu'impose le monde social au sein duquel ils sont produits, perçus, traités. » (L'interprétation sociologique des rêves, p.51)

Bernard Lahire est professeur de sociologie à l'École Normale Supérieure de Lyon, membre senior de l'Institut universitaire de France et directeur adjoint du Centre Max Weber (UMR 5283 CNRS) où il est responsable de l'équipe Dispositions, pouvoirs, cultures, socialisations. Il a publié une vingtaine d'ouvrages, parmi lesquels L'Homme pluriel (Nathan, 1998), Portraits sociologiques (Nathan, 2002), La culture des individus (La Découverte, 2004), Franz Kafka (La Découverte, 2010), Monde pluriel (Seuil, 2012), Dans les plis singuliers du social (La Découverte, 2013), Ceci n'est pas qu'un tableau (La Découverte, 2015), Pour la sociologie (La Découverte, 2016).

L'entretien avec Bernard Lahire

Jusqu'à présent le rêve a été principalement étudié par la psychanalyse, la psychologie ou les neurosciences et très marginalement par les sciences sociales et la sociologie en particulier. Il existe cependant quelques travaux ou réflexions sur le rêve de la part de sociologues, d'anthropologues ou d'historiens. Comment la question du rêve a-t-elle été abordée dans ces précédents travaux ?

B.L. : Les tentatives sont diverses. Mais pour résumer l'histoire des travaux, disons que l'anthropologie et l'histoire surtout, et plus marginalement la sociologie, ont privilégié l'étude des usages sociaux des rêves : comment ils circulent dans telle ou telle société, comment ils sont partagés, interprétés, à qui ils sont confiés, etc. Les chercheurs en sciences sociales ont la plupart du temps laissé tomber la question de la fabrication des rêves, et de leur sens, car le terrain était déjà occupé par la psychologie, et plus particulièrement la psychanalyse. Quand ils s'y sont risqués, ils ont parfois été extrêmement naïfs par rapport à la subtilité du modèle freudien d'interprétation, en négligeant notamment tout le travail de mise en forme onirique qui donne aux rêves leur aspect si singulier.

« [L]e rêve est partagé, commenté, interprété selon les cadres de croyance et les attendus culturels collectifs. Mais ce n'est pas la seule raison qui autorise à le considérer comme un fait social. Ce n'en est pas même la raison première ou principale. Car le rêve est social de part en part, dans ses ressorts et les modalités de sa fabrication comme dans les régularités objectivables de son contenu. » (L'interprétation sociologique des rêves, p.74)

Quelles sont les forces et les limites du modèle freudien d'interprétation du rêve ?

B.L. : Question redoutable ! Il m'a fallu presque 500 pages pour répondre avec nuance à cette question, dans la mesure où mon objectif est de partir du modèle freudien, que je considère comme la dernière grande synthèse scientifique sur la question du rêve, pour l'intégrer dans le champ des sciences sociales en le soumettant à la critique et en lui faisant subir de nombreuses distorsions.

Sa principale force a été de considérer que le rêve avait du sens alors que beaucoup de savants de son temps pensaient qu'on avait affaire à une production aléatoire d'images. Ensuite, il s'efforce d'articuler le passé (inconscient) et le présent (les résidus diurnes) dans son modèle. Enfin, on peut lui savoir gré d'avoir mis en évidence une bonne partie des propriétés du langage onirique (condensation, dramatisation, déplacement, métaphorisation, etc.), même si c'est en s'appuyant sur une hypothèse très problématique, à savoir celle de «détournement de la censure».

Mais on peut reprocher beaucoup de choses à Freud : son sexualisme qui l'amène à négliger les multiples dimensions de la vie humaine, son infantilisme qui lui fait oublier que la socialisation des individus ne s'arrête pas à la petite enfance, ou encore son événementialisme qui le conduit à chercher des événements marquants plutôt qu'à mettre en évidence des dispositions et des schémas d'expériences incorporés. En tant que scientifique, je suis aussi sensible au manque de rigueur dans les interprétations qu'il propose ainsi que dans sa manière de recueillir les récits de rêves et les associations faites autour des rêves, sans prises de notes, avec de nombreux patients vus au cours d'une même journée, etc. J'ai voulu proposer un cadre théorique et méthodologique beaucoup plus structuré et tirant profit des avancées scientifiques des cent dernières années.

Qu'apportent les sciences cognitives et les neurosciences ?

B.L. : De très nombreux et précieux résultats de recherche. Elles confirment notamment des points centraux de la sociologie dispositionnaliste. Par exemple, elles montrent que le cerveau est un détecteur de régularités, ce qui permet aux individus de saisir dans les situations présentes ce que leurs expériences passées, incorporées sous la forme de schèmes ou de dispositions, les prédisposent à voir ou à sentir. Par ailleurs, elles mettent en lumière le caractère fondamentalement analogique de l'esprit humain qui fait que nous sommes en permanence conduits à ramener le présent au passé par un processus continu de rapprochements analogiques plus ou moins conscients. Et puis, les neurosciences ont travaillé sur le sommeil et sur les effets de celui-ci sur la façon dont nous sommes amenés à penser – par images – durant ces moments où nous ne sommes pas éveillés.

Ce premier volume vise à expliciter votre modèle d'interprétation des rêves pour les faire entrer dans l'univers des sciences sociales. Comment proposez-vous de construire le rêve comme objet d'étude sociologique ?

B.L. : Comme le rêveur est endormi, n'a aucun contrôle conscient sur sa pensée, n'a aucune interaction avec autrui et n'est sollicité par personne, on peut se demander comment interviennent les groupes, les institutions, ou les relations sociales. Et pourtant ce qui «travaille» les rêveurs et les rêveuses durant leur sommeil est fondamentalement lié aux problèmes auxquels ils sont confrontés dans la vie éveillée, et qui sont déterminés par leurs expériences sociales passées comme présentes. La sociologie des rêves est une sociologie des soucis ou des préoccupations. Par ailleurs, le rêve reste incompréhensible si on l'isole comme un phénomène psychique totalement singulier, original, mystérieux. Les rêves ne sont qu'une forme d'expression parmi d'autres : la rêverie éveillée, l'écriture pour soi, le délire, le jeu, les interactions verbales informelles ou formelles, la création littéraire ou l'expression artistique, la pensée logique, etc. Impossible de comprendre le rêve si on ne le resitue pas dans un continuum expressif. C'est la communication de soi à soi qui apparaît comme l'une des grandes spécificités du rêve expliquant ses apparentes bizarreries, ses condensations, ses métaphores… Si vous comprenez que le rêve est composé d'images qui ne s'adressent à personne d'autre qu'à soi, et tenez compte du fonctionnement analogique ou associatif de l'esprit humain, vous n'avez plus besoin de l'hypothèse freudienne d'un contournement de la censure pour saisir la nature du langage onirique, et vous pouvez mettre au jour les problèmes qui hantent les rêveurs.

« Du point de vue spécifique que je développe, un rêve ne peut donc être correctement interprété si le récit de rêve n'est pas articulé aux dispositions incorporées du rêveur dont une partie a pu commencer à être formée dès la petite enfance, à l'état de sa problématique existentielle dans la période où il rêve (la nature des problèmes qu'il a à affronter, des préoccupations ou des obsessions auxquelles il a affaire), aux éléments contextuels déclencheurs du rêve dans le passé immédiat (par exemple, la journée précédant le rêve) et au cadre du sommeil dans lequel prennent forme les images animées du rêve. » (L'interprétation sociologique des rêves, p.97)

Pour étudier scientifiquement un objet aussi inhabituel en sociologie, les méthodes sociologiques classiques sont-elles adaptées ou est-il nécessaire de construire une méthodologie propre à celui-ci ? Quels savoirs mobiliser, et surtout, sur quel matériau empirique travailler, comment recueillir des données, compte tenu des difficultés qui se posent ? Il est en effet impossible de faire un entretien avec un sujet qui dort ; on peut observer son activité cérébrale durant le sommeil mais pas ses rêves ; le souvenir du rêve s'estompe rapidement au réveil ; les rêves peuvent être très difficiles à restituer…

B.L. : Toutes les difficultés que vous pointez sont évoquées dans l'ouvrage car il s'agit en effet de travailler sur un objet très éphémère. Cela implique la nécessité d'une notation du rêve dès le réveil, tant que le souvenir du rêve est encore présent. Ensuite, toute la démarche consiste à partir des récits de rêves pour mener des entretiens longs, répétés, permettant à la fois de comprendre quel sens ont les personnes, les objets, les lieux, les situations, etc., mis en scène dans le rêve pour le rêveur ou la rêveuse, et de tirer des fils biographiques pour comprendre dans quelle histoire s'inscrit le sujet rêvant. Cela nécessite de mener des très nombreuses heures d'entretien sur une période de temps plus ou moins longue. Je suis certains rêveurs depuis plus de deux ans maintenant.

En quoi le travail du sociologue sur le rêve, à la fois le travail de terrain (entretiens sociologiques) et celui d'interprétation, se distingue-t-il de celui du psychanalyste ou de l'analyste ?

B.L. : Tout d'abord, les entretiens sociologiques se font en face à face et le sociologue ne reste pas silencieux. Il pose des questions pour amener l'enquêté à expliciter, préciser, raconter, etc. Ensuite, même si les entretiens sociologiques ne sont sans doute pas sans effets thérapeutiques sur les enquêtés, l'objectif n'est pas de guérir, de soigner ou d'aider. Les rêveurs et rêveuses que j'interroge sont des enquêtés et non des patients. De même, les séances sont enregistrées et transcrites afin de pouvoir travailler sur des bases empiriques solides, objectivées, sur lesquelles il est possible de revenir autant de fois qu'il est nécessaire. Enfin, l'interprétation repose sur une méthodologie beaucoup plus rigoureuse et explicite que celle de Freud, et évite de projeter sur les récits de rêves les catégories de l'analyste. C'est un problème que j'ai déjà été amené à soulever dans l'ouvrage que j'ai consacré à Franz Kafka [1]. L'interprétation scientifique d'un texte littéraire comme celle d'un récit de rêve n'a rien de commun avec l'interprétation libre, sauvage, créative de nombre d'herméneutes savants ou amateurs.

Existe-t-il des enquêtes quantitatives mettant en évidence des régularités sociales dans le rêve, des variations dans la fréquence, le contenu des rêves ou le rapport au rêve en fonction des propriétés sociales des individus ? Observe-t-on par exemple un effet du genre ou du milieu social d'appartenance sur le rêve ?

B.L. : Absolument. Ce qui a été le plus étudié, ce sont les différences entre les hommes et les femmes, car elles sont trans-classes et plus simples à mettre en évidence. Par exemple, des chercheurs ont montré que les femmes rêvent plus souvent qu'elles sont dans des espaces domestiques que les hommes (plus fréquemment dans des espaces extérieurs). Elles se voient aussi agressées plus souvent que les hommes. De même, il y a des rêves d'ascension sociale, de peur de perte de statut social, etc. Et tout cela est lié aux trajectoires sociales et aux positions sociales des rêveurs.

Cette approche quantitative du rêve, qui n'est pas celle que vous privilégiez dans l'ouvrage, vous paraît-elle utile ?

B.L. : Les approches quantitatives que j'évoque dans l'ouvrage sont animées par un «bon sens positiviste» un peu naïf. Elles s'en tiennent à une étude du récit manifeste du rêve, sans se demander à quels autres éléments de la vie des rêveurs les images du rêve sont liées. Certains auteurs font l'hypothèse que les personnages les plus récurrents dans les rêves d'un même individu sont les personnes les plus importantes ou significatives de leur vie. Pourtant, on sait par des études de cas que des personnes clefs de la vie n'apparaissent pas sous leur vrai visage dans les rêves, mais sous la forme d'autres personnes ou symbolisées par des animaux ou des objets. Il est donc difficile de s'en tenir à un traitement statistique des récits de rêves.

Nos rêves semblent échapper à toute convention ou contrôle social. Ils se manifestent en dehors du cadre des interactions sociales ordinaires et ne respectent aucune discipline narrative. Nombre de normes et valeurs qui structurent notre vie éveillée peuvent être transgressées ou négligées dans le rêve (le rêveur se voit parfois faire, dire, penser des choses qu'il ne se permettrait jamais à l'état éveillé). Sommes-nous pour autant totalement libres et désocialisés pendant le temps du rêve ?

B.L. : Certains auteurs ont voulu faire du rêve le seul vrai espace de liberté pour la pensée. Mais cette pensée, qui se donne à voir dans les rêves, est structurée par les expériences sociales du rêveur. Impossible de comprendre le rêve si on ne rattache pas les images du rêve aux effets incorporés de la socialisation de l'individu rêvant. Donc pas de rêveur désocialisé ni intégralement «en roue libre» comme disent certains auteurs. En revanche, ce qui caractérise le rêve, ce sont ses conditions sociales de production : ce sont des images qui ne s'adressent à aucun public autre que le rêveur lui-même. Ces images du coup n'ont besoin ni d'être mises en forme ni d'être moralement correctes. Le rêve est le plus intime des journaux intimes, l'expression la plus directe et franche de toutes les formes de franc-parler. C'est l'expression la moins censurée (formellement comme moralement) qui soit.

Comment analysez-vous le lien entre le rêve et l'inconscient ?

B.L. : Pour moi, l'inconscient c'est tout le passé incorporé. Il y a de l'inconscient parce qu'il y a des expériences dont nous ne pouvons pas nous rappeler (nous étions trop «petits») et parce qu'une grande partie de nos expériences sociales éveillées ne sont pas conscientisées (c'est le côté «évident» des situations que nous vivons et «pilote automatique» de nombre de nos comportements). Pour moi, l'inconscient n'est donc pas constitué par les seules expériences refoulées. Mais les éléments de cet inconscient socialement structuré sont déclenchés par des éléments de notre vie présente et se donnent à voir dans nos rêves.

Que peut nous apprendre l'interprétation sociologique des rêves sur la vie en société et le monde social dans lequel nous vivons ? Quelles sont les hypothèses que vous allez tester grâce à votre enquête et le deuxième volume en préparation ?

B.L. : L'objectif n'est pas pour moi de dire à quoi rêvent les Français ou à quoi on rêve dans les différentes classes sociales, générations, etc. Le but de mon travail, au moins dans un premier temps, est de montrer, à l'aide d'études de cas détaillées, la fabrique et la signification des rêves. Mais je montrerai comment le monde social, avec ses hiérarchies, ses logiques de concurrence ou de domination, ses relations de conflit, etc., hante nos nuits.

« Si nos représentations mentales, conscientes ou inconscientes, sont structurées par des rapports de pouvoir, le rêve doit pouvoir témoigner de l'existence de tels rapports. Le monde social, qui est tramé par des rapports de domination et des luttes pour le pouvoir de natures variées, pénètre nécessairement le monde onirique. C'est en tout cas l'hypothèse que je propose de valider en ouvrant ce chantier d'étude. » (L'interprétation sociologique des rêves, p.135)

D'autres sociologues ont tenté avant vous d'analyser sociologiquement des pratiques ou des expériences psychiques ou psychophysiologiques individuelles, en montrant la manière dont le social intervenait dans les plis les plus intimes de l'individu. On pense notamment à l'étude du suicide par Emile Durkheim puis par Maurice Halbwachs, ou aux travaux de la sociologue américaine Arlie Hochschild sur les émotions. Cette extension du domaine de la sociologie à des sujets habituellement traités par la psychologie ou la psychanalyse participe-t-elle à une transformation de la sociologie et à un brouillage des frontières disciplinaires ?

B.L. : Étudier le rêve force la sociologie à entrer dans le plus intime du fonctionnement psychique humain. Les sciences sociales restent encore trop souvent attachées à un modèle d'acteur conscient et rationnel. Le rêve nous oblige à voir les associations qui grouillent en permanence en nous, même à l'état éveillé, sans que nous en soyons conscients. Il est impossible selon moi de faire de la sociologie sans prendre en compte cet inconscient socialement structuré que nous avons façonné tout au long de notre histoire. Je crois donc que la sociologie sort transformée de cette prise en compte du rêve. C'est ce que j'appelle souvent «la voie Halbwachs de la sociologie». En même temps, depuis le début de son existence, une partie de la sociologie se pose la question du rapport entre le social et le psychique, le collectif et l'individuel, la sociologie et la psychologie. Ce sont les durkheimiens (Mauss, Halbwachs et bien d'autres) qui vont parler de «sociopsychologie», de «sociologie psychologique» ou de «psychologie collective» [2]. Halbwachs tout particulièrement, que j'ai beaucoup mobilisé dans L'Homme pluriel [3], a toujours maintenu un dialogue avec la psychologie de son temps et cherché à montrer à quel point le social, sous une forme très complexe et subtile, était en chacun d'entre nous. Je n'ai pas été surpris dans mes recherches de découvrir que c'était chez lui qu'on trouvait les réflexions sociologiques les plus intéressantes (même si tâtonnantes et contradictoires) sur le rêve. C'est dans cette voie qu'il faut poursuivre aujourd'hui au lieu de s'en tenir à des modèles d'acteurs abstraits et désocialisés.

Bernard Lahire, L'interprétation sociologique des rêves, La Découverte, collection "Laboratoire des sciences sociales", janvier 2018 (490 pages).

Entretien réalisé par Anne Châteauneuf-Malclès pour SES-ENS.

Notes

[1] B. Lahire, Franz Kafka. Éléments pour une théorie de la création littéraire, La Découverte, coll. "Laboratoire des sciences sociales", Paris, 2010.

[2] Pour plus de précisions, voir : B. Lahire, "Sociologie, psychologie et sociologie psychologique", Hermès, La Revue, n°41, 2005/1 (p.151-157).

[3] B. Lahire, L'Homme pluriel. Les ressorts de l'action, Nathan, Essais & Recherches, Paris, 1998.