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Pour une étude de la situation économique et sociale de la France aujourd'hui

Publié le 07/03/2008
Auteur(s) - Autrice(s) : Pascal Le Merrer
Ce dossier recense diverses études générales sur la situation économique et sociale de la France, des ouvrages sur la jeunesse, sur les enjeux de la croissance, et sur la démographie de la France. L'objectif est de proposer un renouvellement des perspectives pour analyser la situation économique et sociale de la France et, peut-être, d'offrir des éléments de réponse à la question : sommes-nous paresseux ?...

L'idée de ce dossier est venue d'un constat : plusieurs publications récentes offrent un renouvellement des perspectives pour analyser la situation économique et sociale de la France.

Le premier livre qui a retenu notre attention est celui de Guillaume Duval : Sommes-nous des paresseux ? ...et 30 autres questions sur la France et les Français paru au Seuil en janvier 2008. L'objectif est en 31 chapitres et un épilogue d'examiner la pertinence de formules que nous entendons répétées à longueur de journées en confrontant ces affirmations aux données disponibles. Guillaume Duval présente son point de vue sur le « malaise hexagonal » qui s'enracinerait dans l'écart que l'on peut observer entre un idéal de justice et une réalité marquée par les inégalités et l'élitisme. La société française se rêverait « scandinave » alors qu'elle serait de plus en plus « anglo-saxonne ».

Couverture de "Sommes-nous des paresseux" de G. DuvalLe livre est rythmé par des chapitres courts (5 à 6 pages) qui ont pour titre des questions comme : « Les diplômes ont-ils perdus de la valeur ? » ; « Y a-t-il trop d'immigrés en France ? » ; « Le travail des Français coûte-t-il trop cher ? » ; « Les Français paient-ils trop d'impôts ? » ; « La France est-elle menacée de faillite ? ». Si on prend l'exemple du premier chapitre : « Les Français sont-ils paresseux ? », Guillaume Duval montre que la réponse est tout à fait différente selon que l'on regarde le temps de travail légal hebdomadaire ou que l'on prend la productivité par travailleur ou le temps de travail tout au long de la vie active.

Concernant l'évolution des inégalités, il argumente face aux statistiques officielles qui montrent qu'il n'y a pas d'aggravation des inégalités de revenu en France sur les 25 dernières années, d'abord en rappelant que les revenus des plus pauvres (les SDF) et une partie des revenus des plus riches (le prélèvement libératoire à la source fait qu'une fraction des revenus du capital n a pas à être déclaré par celui qui bénéficie de ces revenus) ne sont pas pris en compte dans les données de référence. Ensuite, il précise : « si, comme on le fait désormais dans les comptes des entreprises, on considérait chaque année la hausse de la valeur des patrimoines des ménages comme un revenu, on transformerait assez radicalement la paysage des inégalités » (p 21).

L'intérêt de cet exercice est de montrer de manière très pédagogique sur de multiples sujets qu'il faut une grande prudence pour interpréter les données statistiques. Par exemple les données sur le pouvoir d'achat des français qui sont aujourd'hui au cœur de nombreuses réflexions ne sont pas lues de la même manière si on raisonne sur l'ensemble de la population ou en tenant compte de l'accroissement du nombre de ménages (familles monoparentales). De même si on retranche du revenu des ménages l'ensemble des dépenses dites « contraintes » (logement, transport, assurance, abonnement électricité...) on arrive à un indice de pouvoir d'achat qui a baissé pour certaines catégories de population.

Ce travail d'interprétation des données réalisé par Guillaume Duval est d'autant plus important qu'il concerne des sujets sur lesquels la plupart des Français on un avis. : qui n'a pas été tenté dans une conversation d'expliquer pourquoi l'école aujourd'hui fonctionnerait moins bien qu'hier ? Pourquoi il y aurait un problème de chômage en France ? Pourquoi les jeunes auraient plus de problèmes d'ascension sociale que leurs aînés ? Pourquoi l'Etat n'arriverait pas à réduire sa dette ? Il faut d'ailleurs signaler que dans ce parcours qui oblige à reconsidérer des jugements peu ou pas argumentés, Guillaume Duval ne se limite pas aux questions strictement économiques, il aborde des thèmes comme la famille, l'insécurité, l'environnement, les conflits sociaux, l'identité nationale. Évidemment une telle profusion de sujets conduit à des synthèses qui ne laissent pas de place à la confrontation entre les différentes analyses pour chaque sujet, aussi il nous a semblé utile de proposer dans ce dossier un ensemble de lectures complémentaires qui devraient permettre à chacun d'approfondir les sujets qui retiennent son intérêt.

Pour avoir une illustration des raisonnements de l'auteur, voici le chapitre « Pourquoi y-a-t-il tant de smicards en France ? » de Sommes-nous des paresseux ?. Les sources utilisées dans ce livre sont présentées à la fin de l'ouvrage, ce qui permet au lecteur d'approfondir la réflexion sur chaque thème.

Les études générales sur la situation économique et sociale de la France

L'ouvrage de Yann Algan et Pierre Cahuc, La société de la défiance

Y. Algan, P. Cahuc, La société de défiance - Comment le modèle social français s'autodétruit, Cepremap, 2007.

Livre téléchargeable avec le lien suivant.

Élu par Lire meilleur essai 2007.

Prix du livre d'économie 2008.

Présentation de l'éditeur :

« La France est engagée dans un cercle vicieux dont les coûts économiques et sociaux sont considérables. Depuis plus de vingt ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés révèlent qu'ici plus qu'ailleurs, on se méfie de ses concitoyens, des pouvoirs publics et du marché. Cette défiance allant de pair avec un incivisme plus fréquent...

Or la défiance et l'incivisme, loin d'être des traits culturels immuables, sont alimentés par le corporatisme et l'étatisme du modèle social français. En retour, le manque de confiance des Français entrave leurs capacités de coopération, ce qui conduit l'état à tout réglementer et à vider de son contenu le dialogue social.

En comparant les relations entre les performances économiques et les attitudes sociales dans une trentaine de pays du début des années 1950 à nos jours, Yann Algan et Pierre Cahuc montrent comment ce déficit de confiance réduit significativement l'emploi, la croissance et, surtout, l'aptitude des Français au bonheur. »

Travaux du Centre d'Analyse Stratégique

Le portrait social des Français dans l'Europe. Octobre 2007.

« Le dossier contient un ensemble de 100 tableaux sur la situation de la France au regard des nouvelles réalités sociales européennes fin 2007. Il s'agit d'un panorama permettant de positionner la France au sein de l'Union. »

Les thèmes abordés dans le dossier :

  • Démographie
  • Bien-être, bonheur et santé
  • Inégalités, pauvretés
  • Education, formation
  • Emploi, chômage, conditions de travail
  • Immigration, intégration
  • Famille
  • Délinquance, insécurité
  • Protection sociale, modèle social
  • Capital social, défiance
  • Face à l'avenir

Voir aussi les actes du colloque concernant cette Journée d'étude sur "Les nouvelles réalités sociales de l'Europe".

L'e-book de l'OFCE

Jean-Paul Fitoussi et Eloi Laurent (dir.), France 2012.

Extrait de l'introduction :

« Si la France désormais européenne compte maîtriser son avenir, si elle veut restaurer sa puissance – c'est-à-dire sa capacité à assumer les préférences collectives de ses citoyens dans un monde qui tend à les altérer – elle doit commencer par revenir à la laïcité économique. Or, le débat public nous apparaît aujourd'hui stérilisé, pris entre l'intégrisme de l'économie religieuse et la crise d'urticaire anti-libérale qu'il provoque. L'ambition de cet ouvrage est d'abord d'échapper à cette alternative en trompe l'oeil, qui se tient si bien et ne mène nulle part. »

Travaux du CES

Un rapport avec les statistiques essentielles : Repères statistiques sur les dimensions économique, sociale et environnementale de la société française.

Travaux de l'INSEE

Référence sur l'économie et la société française (dont l'annuaire statistique de la France paru en Mai 2008).

Le rapport du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale :

La France en transition 1993 - 2005. Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale. 2006.

Présentation : Ce rapport de 242 pages publié en 2006 présente une analyse de la situation générale (démographie, croissance, finance publique, transformations de l'Etat-social) pour ensuite développer les évolutions concernant l'emploi, le chômage, les revenus, la dégradation de la cohésion sociale.

Sur la jeunesse

L'ouvrage collectif sous la direction de Daniel Cohen

Daniel Cohen (dir.), Une Jeunesse Difficile. Portrait économique et social de la jeunesse française. Presses de L'ENS, 2007.

Présentation par l'éditeur :

A quelques mois d'intervalle, deux visages de la jeunesse française ont fait irruption dans le débat politique : la jeunesse des banlieues à l'automne 2005, puis la jeunesse étudiante, au printemps 2006. Ils ont rappelé à l'opinion publique ce que sociologues et économistes soulignaient depuis longtemps : la jeunesse est en première ligne des ruptures qui ont accompagné les mutations de la société.

Cet ouvrage vise à approfondir le diagnostic. Deux thèmes principaux sont analysés : la précarité de l'emploi pour les jeunes, l'allongement de la durée des études. Contrairement à une idée qui tend à prévaloir, l'allongement des études a été une bonne chose, en moyenne, tant du point de vue des salaires que de celui des emplois. Mais son effet principal pour les jeunes est de retarder l'âge où l'on dispose d'un emploi stable : l'insertion hier réservée aux 20-25 ans s'est désormais décalée dans le temps, parfois jusqu'à l'âge de 32 ans. Et cet effet se conjugue avec la précarité de l'emploi.

Comment être jeune si longtemps ? Grâce aux solidarités familiales, mais à condition d'en bénéficier. Dès lors que s'allonge la durée d'accès à un emploi stable, la dépendance à l'égard de la famille se trouve renforcée. Aider les jeunes, aujourd'hui plus encore qu'hier, c'est leur donner les moyens d'échapper aux inégalités familiales.

L'étude de la fondation pour l'innovation

Raphaël Wintrebert et Anna Stellinger (préface de François de Singly), Les Jeunesses face à leur avenir : une enquête, Fondation pour l'innovation, Janvier 2008.

La présentation de l'étude :

Quelles sont aujourd'hui les aspirations de la jeunesse ? Quel regard porte-t-elle sur la famille, l'emploi, la société dans son ensemble ? Dans l'étude Les Jeunesses face à leur avenir : une enquête internationale - A. Stellinger (dir.), avec la collaboration de R. Wintrebert - la Fondation pour l'innovation politique poursuit sa réflexion sur les jeunes. Elle s'appuie sur une enquête réalisée auprès de 20 000 personnes dans 17 pays en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Loin d'être désengagés, les jeunes adressent au contraire des messages forts au politique ; autonomie, participation, équilibre, projet commun, tels sont les impératifs qui devraient, à l'avenir, guider toute action politique dirigée vers la jeunesse. ».

La vidéo de présentation : visionner

Le dossier de l'Express

« Comment les jeunes voient leur avenir ? »

Sur les enjeux de la croissance

Un rapport de l'OCDE

Le pari de la croissance - contribution du secrétaire général de l'OCDE aux travaux de la commission Attali.

L'exposé de M. Angel Gurria, Secrétaire général de l'OCDE devant la Commission Attali pour la Libération de la Croissance Française le 22 novembre 2007.

Le cahiers de En Temps Réel

Philippe Aghion et Anne-Laure Piganeau, «Programmes électoraux : une grille de lecture économique », Cahiers N°28, En Temps Réel.Mars 2008.

Présentation du dossier :

« Il part de prémisses simples. Contrairement à ce qui se dit trop souvent, les enjeux essentiels sont connus, et les paramètres clefs de ces enjeux aussi. La science économique est désormais capable de les identifier et de les hiérarchiser. Elle sait que l'enjeu de tous les enjeux est le gain de croissance économique. Elle sait aussi que, aux niveaux de productivité élevés qui sont déjà ceux de la France, seul un petit nombre de leviers peut avoir un impact significatif pour accélérer la croissance. Ils concernent l'éducation, la mobilité du travail, la concurrence sur les marchés des produits, l'accès au crédit et au financement, la dette publique.

Rapport du CAE

Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen et Jean Pisani-Ferry, Les leviers de la croissance française, rapport N° 72 du CAE.

Extrait de la présentation : « L'économie française peut-elle faire durablement mieux que 2 % de croissance ?

C'est la question à laquelle s'attachent à répondre Philippe Aghion, Gilbert Cette, élie Cohen et Jean Pisani-Ferry dans ce rapport du CAE. Pour cela, ils analysent dans un premier temps les perspectives de la croissance potentielle en France et les leçons des expériences étrangères, avant de s'interroger sur les sources d'une possible accélération. Ils examinent dans cet esprit ce que pourraient apporter une mobilisation des ressources en main d'œuvre, une rénovation de l'enseignement supérieur et des réformes des marchés des produits, du travail et des capitaux et recensent les mesures prioritaires correspondantes. Ils discutent enfin quel est l'ordre souhaitable des réformes.

Les auteurs examinent un programme de réformes destiné à augmenter la croissance potentielle de 0,5 à 1 point par an, pour un coût net pour les finances publiques initialement limité (0,3 point de PIB au départ) et qui s'annulerait ensuite pour se transformer en un gain net qui faciliterait le désendettement nécessaire des administrations publiques. ».

Le rapport de la Commission pour la libération de la croissance française

Sous la présidence de Jacques Attali, Le rapport de la Commission pour la libération de la croissance française.

Extrait de la présentation : « Au total, 316 décisions, qui constituent autant de réformes majeures, devront être mises en oeuvre. Toutes sont critiques pour le succès de l'ensemble. Elles constituent un plan global, non politique, qui devra être mis en oeuvre avec constance au cours des prochaines législatures, dans un environnement de dépenses publiques stabilisées. Elles devront être accompagnées de décisions sur la répartition des fruits de la croissance, qu'il appartiendra à chaque majorité politique de définir selon ses choix.

Certaines de ces réformes prendront des années à livrer leur plein effet sur la croissance, comme l'amélioration de la formation des éducatrices de crèche et des assistantes maternelles, le développement de la formation par alternance, la réforme des universités et leur rapprochement avec les grandes écoles, le développement de la recherche en biotechnologie, en nanotechnologie et en neurosciences, le développement du tutorat dans les quartiers, la promotion des énergies renouvelables, la création de fonds de retraite, la réforme des ports, la réduction des dépenses publiques, la réforme de la fonction publique et de l'état, la simplification de la réglementation, la création d'une Autorité de la concurrence.

Ces réformes se comptent par dizaines.

D'autres auront un impact très rapide, comme certaines réformes fiscales, l'évaluation de tous les services publics, la réduction du coût du travail, le soutien du petit commerce, la concurrence dans la distribution, le libre choix de l'âge de la retraite, l'aide à l'emploi des jeunes, l'ouverture des commerces le dimanche, l'ouverture des professions réglementées, la réduction des délais de paiement et de remboursement de la TVA. Elles se comptent par centaines. »

Voir aussi la liste des rapports identifiés sur le site liberationdelacroissance.fr

Sur la démographie de la France

Le cahiers de En Temps Réel

« Contre le conservatisme démographique français : Quatre essais sur la population actuelle de la France », Le cahiers N°32, En Temps Réel, février 2008.

Extrait de la présentation : « Le rapport de la Commission pour la libération de la croissance française est une contribution précieuse au débat public. Mais ce n'est pas pur hasard : parmi les membres de l'équipe réunie par Jacques Attali figure Hervé Le Bras, dont toute la réflexion pousse à remettre en cause la sagesse conventionnelle de l'idéologie démographique française. C'est ce conservatisme démographique que font voler en éclats les quatre essais d'Hervé Le Bras sur la population actuelle de la France que publie En temps réel. »

 

Pascal Le Merrer pour SES-ENS