Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Navigation
Vous êtes ici : Accueil / Articles / B) Les avantages économiques de l'accroissement du niveau d'éducation.

B) Les avantages économiques de l'accroissement du niveau d'éducation.

Publié le 27/04/2009
L'OCDE calcule un indicateur des taux de rendements privés et publics pour 19 pays membres de l'OCDE. Cet indicateur analyse le taux de rendement de l'éducation sous deux angles : le taux de rendement privé, calculé sur la seule base des coûts et bénéfices des individus, et le taux de rendement public, calculé sur la base du gain en recettes fiscales et en cotisations sociales ainsi que du coût du financement de l'éducation à charge des pouvoirs publics.

4) l'investissement dans l'éducation accroit les taux de rendement public et privé de l'éducation.

Le taux de rendement privé de l'éducation.

La relation entre le niveau de formation et les revenus du travail peut aussi être évaluée dans le cadre d'une analyse de l'investissement consenti par un individu qui supporte les frais de la poursuite de ses études (les coûts directs, tels que ses frais de scolarité, et les coûts indirects, par exemple son manque à gagner pendant ses études). Pour évaluer l'efficacité de son investissement, on peut en estimer le taux économique de rendement (voir partie 1 du dossier sur la présentation des analyses de Gary Becker), c'est-à-dire déterminer dans quelle mesure les coûts liés à l'amélioration de son niveau de formation donnent lieu à une augmentation de ses revenus du travail.
Le taux considéré ici est le taux de rendement interne, le taux d'intérêt sur lequel peut tabler un individu qui investit du temps et de l'argent pour élever son niveau de formation. Ce taux correspond au point d'équivalence entre le coût de l'investissement et l'avantage financier qu'il procure. Ce taux s'assimile au taux appliqué à un placement du même montant au moment de la décision d'investir (calculé sur la base des taux des obligations d'État à long terme). Le risque que représente l'investissement en éducation doit être compensé par un rendement plus élevé pour les individus qui investissent dans l'éducation que pour ceux qui investissent sur le marché financier. Ainsi l'OCDE estime que les taux de rendement de l'investissement privé devraient dépasser le seuil des 5% pour motiver l'investissement dans l'élévation du niveau de formation.

Les taux de rendement privé générés par l'obtention d'un diplôme de fin d'études secondaires ou tertiaires sont élevés dans la plupart des pays (mais pas dans tous), ce qui montre qu'investir dans le capital humain est un bon moyen d'accroitre ses ressources. (voir tableau sur le lien suivant).

L'investissement dans l'acquisition de capital humain n'est pourtant pas sans risque, nous l'avons vu, et ceux qui entreprennent des études ne les terminent pas nécessairement tous. Les taux de rendement sont faibles, voire négatifs pour les individus qui abandonnent leurs études. Les individus envisageant de réaliser un tel investissement exigeront donc probablement une prime de risque qui prenne en compte ces incertitudes. C'est sur cette dimension là que les pouvoirs publics peuvent agir.
 

Taux de rendement public de l'investissement dans l'éducation.

Le taux de rendement interne public est un indicateur qui permet d'évaluer l'impact sur les finances publiques de la décision des individus d'investir dans l'élévation de leur niveau de formation ainsi que l'effet des différentes politiques sur ces investissements. Il faut tenir compte du rendement public de l'éducation pour justifier l'application, par les pouvoirs publics, de mesures destinées à améliorer le taux de rendement privé de l'éducation.

« Les coûts de l'éducation à la charge du secteur public comprennent les dépenses publiques directes au titre des établissements d'enseignement (les coûts directs de la rémunération des enseignants, de la construction de bâtiments scolaires, de l'achat de manuels, etc.), les transferts aux entités privées (les subventions et autres allocations versées aux ménages et à d'autres entités privées, par exemple pour financer l'offre de formation sur le lieu de travail) et les pertes fiscales dues au manque à gagner des étudiants. Le secteur public tire profit de l'investissement dans l'éducation, car les salaires plus élevés des individus augmentent ses recettes fiscales au travers de l'impôt sur le revenu et des cotisations sociales. » OCDE. Regards sur l'éducation. OCDE. 2008. p.205.

L'élévation du niveau de formation des individus se traduit donc par une augmentation des rentrées fiscales. Ceci est d'autant plus vérifié dans les pays dont le système éducatif est largement public et qui appliquent une forte progressivité de l'impôt sur le revenu. Les diplômés du supérieur contribuent plus au système fiscal en contrepartie du faible coût individuel de leurs études. A l'inverse, lorsque la poursuite d'étude présente un coût individuel élevé, le système fiscal applique généralement un taux d'imposition moindre aux tranches de revenus supérieures.

L'élévation du niveau de formation n'a pas seulement une répercussion sur les recettes fiscales, elle influence aussi d'autres dimensions. Ainsi les individus plus instruits ont par exemple tendance à être en meilleure santé, ce qui réduit les coûts des soins de santé à charge des pouvoirs publics. Ils consomment aussi davantage de biens et services, ce qui stimule par ailleurs la croissance. Mais ces effets indirects sur les finances publiques restent difficiles à évaluer.

On observe qu'en moyenne, dans les pays de l'OCDE, l'obtention d'un diplôme de formation initiale génère chez les hommes un rendement proche de 6.5 %. Le graphique 6 résume le rendement de l'obtention d'un diplôme de l'enseignement supérieur (tertiaire) chez les hommes et chez les femmes. Il en ressort que dans l'hypothèse d'un investissement consenti durant la formation initiale, l'obtention d'un diplôme de fin d'études supérieures entraine un rendement généralement plus élevé que celle d'un diplôme de fin d'études secondaires à l'exception de certains pays tels que le Danemark.

Graphique 6. Taux de rendement interne public lié à l'élévation du niveau de formation individuel (2004)


Regards sur l'éducation. OCDE, 2008.p.204


Comme le diplôme de fin d'études secondaires est devenu la norme dans de nombreux pays de l'OCDE, son rendement est inférieur à celui d'un diplôme du supérieur. Le rendement privé et public de l'obtention d'un diplôme de l'enseignement supérieur devrait diminuer dans de nombreux pays lors de l'équilibrage de l'offre et la demande de travailleurs qualifiés. Le niveau élevé des taux de rendement reflète en effet une pénurie de travailleurs plus diplômés poussant à la hausse les rémunérations de cette catégorie de personnel. Le rééquilibrage pourrait également être accéléré par une meilleure information des étudiants sur les rendements des différentes filières, ce qui les aiderait à faire leurs choix en meilleure connaissance de cause.


Naviguer dans le dossier :


L'INVESTISSEMENT DANS LE CAPITAL HUMAIN A TRAVERS LE SYSTEME EDUCATIF
A) Une amélioration générale du niveau d'éducation de la population dans les pays de l'OCDE.

Une amélioration générale du niveau d'éducation de la population dans les pays de l'OCDE.

B) Les avantages économiques de l'accroissement du niveau d'éducation .
1) Le taux d'emploi augmente avec le niveau d'étude.
2) Le taux de chômage baisse avec l'élévation du niveau de formation.
3) Les revenus du travail augmentent avec l'élévation du niveau de formation.
4) L'investissement dans l'éducation accroit les taux de rendement public et privé de l'éducation.
5) Elévation du niveau de formation et recherche universitaire.


C) L'efficacité des investissements dans le système éducatif en question.
1) Dépenses d'éducation et efficacité des systèmes éducatifs.
2) L'aide financière à la poursuite d'étude et sa pertinence.
3) Performance des élèves et dépenses unitaires.



Retour au dossier "capital humain" (Partie 2)