B) Les moyens de favoriser l'accumulation de capital humain dès la petite enfance
Publié le 23/04/2009
Deux modalités sont retenues par les pays de l'OCDE pour proposer des services d'aide et d'accueil à la petite enfance. La première suppose un accès universel qui induit que tous les parents peuvent bénéficier d'un accueil de leur enfant dès lors qu'ils le souhaitent. La seconde est caractérisée par le fait que les financements publics ciblent spécifiquement certains groupes d'enfants, les aides étant alors moins fortes pour la majorité des familles.
1) Des services universels ou des services ciblés sur les enfants ayant des besoins spéciaux. Le cas des 3-6 ans.
Tous les pays ne manifestent en effet pas le même enthousiasme pour un accès universel aux structures d'accueil dans la mesure où cette posture pose un problème d'équité en exigeant de l'ensemble des contribuables (famille modestes) de financer des programmes pour des enfants de classes moyennes et supérieures qui auraient les moyens de payer pour ces services.
L'approche ciblée fait également l'objet de critiques puisqu'elle présente le risque de limiter la mixité sociale des centres d'accueil et d'exclure une partie des enfants issus de familles modestes mais dont les revenus sont légèrement supérieurs aux seuils d'éligibilité pour ces aides, de l'accès à un accueil qui leur serait pourtant grandement profitable.
A l'exception des Pays-Bas et de l'Irlande, les pays européens ont cependant largement accepté le concept d'accès universel pour les enfants de 3 à 6 ans et la plupart fournissent à tous les enfants au moins deux ans de prestations gratuites financées sur fonds publics avant qu'ils n'entrent à l'école primaire. Cette tendance à favoriser les prestations universelles a en effet été encouragée par les objectifs pour 2010 fixés par l'Union Européenne à sa réunion de Barcelone en 2002.
Les pays de l'UE sont en effet invités à fournir des places subventionnées à temps plein à un tiers des enfants de 0 à 3 ans et à plus de 90% des 3-6 ans. A ce jour, seuls la Belgique (la Flandre), le Danemark, la France, la Norvège et la Suède ont atteint ces objectifs. Dans les pays non européens, la situation est encore plus contrastée comme l'atteste le tableau 2.
Tableau 2 : Principales formes de structures d'EAJE dans les pays de l'OCDE.
L'approche ciblée fait également l'objet de critiques puisqu'elle présente le risque de limiter la mixité sociale des centres d'accueil et d'exclure une partie des enfants issus de familles modestes mais dont les revenus sont légèrement supérieurs aux seuils d'éligibilité pour ces aides, de l'accès à un accueil qui leur serait pourtant grandement profitable.
A l'exception des Pays-Bas et de l'Irlande, les pays européens ont cependant largement accepté le concept d'accès universel pour les enfants de 3 à 6 ans et la plupart fournissent à tous les enfants au moins deux ans de prestations gratuites financées sur fonds publics avant qu'ils n'entrent à l'école primaire. Cette tendance à favoriser les prestations universelles a en effet été encouragée par les objectifs pour 2010 fixés par l'Union Européenne à sa réunion de Barcelone en 2002.
Les pays de l'UE sont en effet invités à fournir des places subventionnées à temps plein à un tiers des enfants de 0 à 3 ans et à plus de 90% des 3-6 ans. A ce jour, seuls la Belgique (la Flandre), le Danemark, la France, la Norvège et la Suède ont atteint ces objectifs. Dans les pays non européens, la situation est encore plus contrastée comme l'atteste le tableau 2.
Tableau 2 : Principales formes de structures d'EAJE dans les pays de l'OCDE.
Enfance. Grands défis II. OCDE. 2006.p.85-86.
Si une amélioration est visible en termes de taux d'accès aux services d'accueil dans la plupart des pays européens, les données statistiques peuvent cacher des faiblesses des différents systèmes. Ainsi, certains travaux de recherche, notamment ceux de Leseman [18], montrent que les enfants n'ayant pas accès aux services d'accueil sont ceux qui présentent des besoins d'éducation particuliers et supplémentaires, c'est-à-dire ceux qui souffrent de handicaps, viennent de milieux socialement défavorisés ou de minorités ethniques.
En outre la qualité et la durée des services fournis n'apparaissent pas dans les données statistiques, par exemple, le rapport de l'OCDE sur la petite enfance [19] souligne que le taux de d'accueil élevé du Royaume-Uni dissimule un droit d'accueil limité à deux heures et demi par jour sur environ neuf mois par an, tandis que la Suède, offre à la demande des parents, la possibilité d'une couverture à temps plein, onze mois par an. L'âge auquel les jeunes enfants ont accès aux services d'accueil peut aussi varier de manière importante d'un pays à l'autre (tableau 3). Enfin, la fourniture de services d'accueil en dehors de l'école lorsque les parents travaillent est certainement un domaine où les différences sont les plus importantes entre pays.
Tableau 3 : Droits aux prestations de l'EAJE dans les pays de l'OCDE.
Si une amélioration est visible en termes de taux d'accès aux services d'accueil dans la plupart des pays européens, les données statistiques peuvent cacher des faiblesses des différents systèmes. Ainsi, certains travaux de recherche, notamment ceux de Leseman [18], montrent que les enfants n'ayant pas accès aux services d'accueil sont ceux qui présentent des besoins d'éducation particuliers et supplémentaires, c'est-à-dire ceux qui souffrent de handicaps, viennent de milieux socialement défavorisés ou de minorités ethniques.
En outre la qualité et la durée des services fournis n'apparaissent pas dans les données statistiques, par exemple, le rapport de l'OCDE sur la petite enfance [19] souligne que le taux de d'accueil élevé du Royaume-Uni dissimule un droit d'accueil limité à deux heures et demi par jour sur environ neuf mois par an, tandis que la Suède, offre à la demande des parents, la possibilité d'une couverture à temps plein, onze mois par an. L'âge auquel les jeunes enfants ont accès aux services d'accueil peut aussi varier de manière importante d'un pays à l'autre (tableau 3). Enfin, la fourniture de services d'accueil en dehors de l'école lorsque les parents travaillent est certainement un domaine où les différences sont les plus importantes entre pays.
Tableau 3 : Droits aux prestations de l'EAJE dans les pays de l'OCDE.
Enfance. Grands défis II. OCDE. 2006. p.89-90.
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L'ACCUMULATION DU CAPITAL HUMAIN PAR DES POLITIQUES A DESTINATION DE LA PETITE ENFANCE.
A) Les principaux objectifs de l'investissement dans l'aide et l'éducation à la petite enfance :
1) Favoriser l'accumulation du capital humain.
2) Aider les femmes à mieux concilier travail et vie de famille.
3) Lutter contre la pauvreté infantile et intégrer les familles immigrées par leurs enfants.
B) Les moyens de favoriser l'accumulation de capital humain dès la petite enfance.
1) Des services universels ou des services ciblés sur les enfants ayant des besoins spéciaux. Le cas des 3-6 ans (vous êtes ici).
2) Les politiques publiques en faveur de la conciliation travail / vie familiale : les politiques à destination de la petite enfance.
3) La coordination des services de la petite enfance avec le système éducatif.
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Notes :
[18] Leseman, P. (2002), « Early Childhood Education and Care for Children from Low-income or Minority Backgrounds », OCDE, Paris.
[18] Leseman, P. (2002), « Early Childhood Education and Care for Children from Low-income or Minority Backgrounds », OCDE, Paris.
[19] Le capital humain. Comment le savoir détermine notre vie. Les essentiels de l'OCDE. OCDE. 2007.