Introduction de la table ronde par Pierre-Alain Muet
Introduction, par Pierre-Alain Muet
Tout d'abord bienvenue pour cette table ronde, et notamment bienvenue à nos collègues, professeurs de sciences économiques et sociales.
On n'avait pas beaucoup l'habitude d'avoir des réunions de l'Association française de sciences économiques portant sur l'enseignement de sciences économiques et sociales, je crois que c'est peut-être même une première.
Je voudrais excuser Michel Spinnewyn, le président de l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales, qui vous le savez en raison d'un deuil familial n'a pas pu être présent parmi nous aujourd'hui. Je voudrais remercier Sylvain David qui a accepté de le remplacer au pied levé dans cette table ronde.
Et vous dire que l'Association française de sciences économiques, vous le savez, est attachée à la place de l'enseignement des sciences économiques et sociales dans l'enseignement des lycées. Beaucoup de nos membres ont signé votre pétition, la pétition qui circulait à la fin de l'année dernière. Et lors d'un comité directeur que nous avons tenu au mois de février, nous avons adopté une déclaration brève qui indiquait que à l'occasion de l'examen par le parlement de la loi d'orientation pour l'avenir de l'école, l'Association française de sciences économiques soulignait que les sciences économiques et sociales font partie de la culture commune et que nous étions attachés à ce qu'elles conservent leur place importante dans l'enseignement des lycées, à la fois comme voie d'orientation mais aussi comme option ouverte à tous les élèves. Alors depuis les choses ont évolué et vous allez nous en parler.
Mais nous avions également décidé de tenir une table ronde parce que c'est l'occasion d'avoir un échange sur l'enseignement des sciences économiques et sociales et d'avoir un échange direct entre nous, alors qu'il y a beaucoup de sous-entendus, de non-dits, donc autant aborder les sujets comme nous allons le faire maintenant.
Je dirais simplement pour mes collègues de l'Association française de sciences économiques, les autres connaissent bien l'enseignement de sciences économiques et sociales, je rappelle que c'est un enseignement qui a été introduit dans les lycées il y a maintenant un certain temps, depuis 1966. Qu'elles ont connu beaucoup de succès auprès des élèves puisque la filière représente, je crois, 30 % de l'effectif total des lycées d'enseignement général, et que en classe de seconde c'est peut être la moitié des élèves, peut être un peu plus, qui suivent l'option de sciences économiques et sociales. C'est vrai que c'est la seule discipline qui ne fasse pas partie d'un enseignement de tronc commun en classe de seconde et qui n'est pas enseignée dans les autres filières. Et l'un des objectifs initiaux je crois qui était d'intégrer pleinement la dimension économique et sociale dans la culture de tous les lycées n'est donc pas encore atteint. Je rappelle ces quelques chiffres, que j'ai empruntés à un rapport de Jean-Louis Gaffard qui date de 2001, dans les classes préparatoires économiques et commerciales, la filière représente 40 % des élèves, que 30 % des élèves qui sont reçus dans les trois premières grandes écoles commerciales, HEC, ESSEC, SUP de CO Paris, sont issus de la filière, et qu'elle représente entre 60 et 70 % des étudiants de premier cycle en sciences économiques et gestion. C'est donc important que nous ayons un échange comme celui que nous tenons aujourd'hui. Enfin dernier point, le taux d'accès des bacheliers de la filière en deuxième cycle universitaire, je crois, est exactement le même que les deux autres filières, plus traditionnelles, lettres et sciences. Donc il faut rappeler tout cela pour ceux qui comme moi n'ont pas connu cette filière parce que nous avons fait des études au lycée bien avant qu'elle n'existe. Je citais le rapport de Jean Luc Gaffard, ce rapport soulignait que les sciences économiques et sociales, je cite, doivent être la matière de référence d'une filière à part entière de l'enseignement général, ce qui implique de les rendre obligatoires en classe de seconde - on n'en est pas encore là - et qu'elles doivent être aussi une composante de la formation dans les deux autres filières, c'est à dire dans la filière à dominante scientifique ou littéraire. Et puis dans ce même rapport, je le cite beaucoup, il plaidait pour institutionnaliser des échanges plus étroits et plus fréquents entre les universitaires et entre les enseignants des lycées; d'une certaine façon c'est ce que nous initions aujourd'hui.
Donc je vous propose que l'on commence par un exposé de dix minutes de chacun des orateurs. On va commencer par Sylvain David qui va nous parler de l'état du mouvement, puisque l'origine de cette réunion c'est le mouvement qu'ont crée certaines dispositions de la loi d'orientation. Il y a d'ailleurs des dispositions en question qui ont déjà disparu de cette même loi. Ensuite, je demanderai à Jean-Luc Gaffard, qui est professeur d'université à Nice Sophia-Antipolis, mais qui a beaucoup travaillé sur ces questions là, d'intervenir. Puis Pascal Combemale qui a en quelque sorte ici la double casquette, puisqu'il est membre de notre comité directeur et qu'il est également professeur en classe préparatoire au lycée Henri IV. Et Antoine D'Autume va clore ce premier tour. Après on aura l'occasion de discuter, je donne donc la parole à Sylvain David.