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Les grands thèmes (suite)

Publié le 17/09/2008
Le capital, catégorie économique fondamentale du capitalisme a, selon Marx, la propriété de se valoriser en s'appropriant la plus-value qui se génère dans le processus de production capitaliste. Grâce au capital-argent, les capitalistes achètent sur le marché à leur valeur, les matières premières, les machines, mais aussi la « force de travail » des ouvriers. La valeur de la force de travail se ramène à la quantité de travail socialement nécessaire pour produire les biens de subsistance nécessaires à sa reconstitution, un minimum socialement nécessaire. À la différence de toutes les autres marchandises, elle contient « un élément historique et moral ». Les travailleurs, dépossédés de tout moyen de production, sont « libres » de vendre sur le marché leur force de travail pour un temps déterminé. Mais la valeur d'usage de cette force, qui en a motivé l'achat par le capitaliste, est très spécifique : la capacité à créer davantage de valeur qu'elle n'en coûte pour se reconstituer, c'est-à-dire à produire de la plus-value. L'exploitation ne constitue pas un vol, puisque les capitalistes achètent en principe la force de travail à sa valeur.

À la différence des classiques qui distinguent le capital fixe et le capital circulant, Marx oppose le capital constant et le capital variable. Le capital constant est constitué par les machines, les matières premières et l'énergie, tandis que le capital variable sert à payer la force de travail. Dans le processus de production, seule une partie du capital constant est consommée. En effet, chez Marx, la valeur d'une marchandise (en heures de travail) se décompose de la manière suivante :

Capital constant consommé + Capital variable + Plus-value
(matières premières,
énergie, usure des machines)
(-------- travail indirect-------) (--------- travail direct ----------------)

Le travail indirect (ou « mort ») est conservé dans la production (sa valeur est transférée au produit). Le travail direct (ou « vivant ») apporte une valeur nouvelle aux moyens de production et se décompose en deux parties : durant la première partie (travail nécessaire), le travailleur reproduit l'équivalent de la valeur de sa force de travail et durant la deuxième (surtravail), il produit la plus-value pour le capitaliste.

Le rapport surtravail/travail nécessaire ou le taux de plus-value (plus-value/capital variable) mesure le degré d'exploitation des travailleurs.
Le rapport entre le capital constant et le capital variable est la composition organique du capital.
Le taux de profit s'exprime par le rapport Plus-value/cap. constant + cap. variable, ou le rapport
Taux de plus-value/Composition organique du capital +1.

On peut distinguer deux phénomènes dans le processus historique de la production de la plus-value. Durant la première moitié du XIXe siècle, on constate le phénomène de la production de la plus-value « absolue » : la plus-value augmente grâce à l'allongement de la durée et de l'intensité du travail, à temps de travail nécessaire constant. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, la durée du travail se stabilise et on constate le phénomène de la production de la plus-value « relative » : la plus-value augmente grâce au progrès technique et à la hausse de la productivité du travail, qui permettent de raccourcir le temps de travail nécessaire.

Marx remarque aussi :
« Mais si par ailleurs on réfléchit que, jusqu'ici, l'économie politique a tâtonné autour de la distinction entre capital constant et capital variable, sans jamais arriver à la formuler avec précision ; qu'elle n'a jamais présenté la plus-value séparée du profit et que le profit lui-même elle ne l'a pas exposé dans sa pureté, en le distinguant de ses composants promus respectivement à l'autonomie : profit industriel, profit commercial, intérêts, rente foncière ; qu'elle n'a jamais analysé à fond les différences dans la composition organique du capital, pas plus par conséquent que la formation du taux de profit général - alors il n'y a plus de mystère à ce que la solution de cette énigme lui ait toujours échappé » (Le Capital - Livre III, Paris : Ed. Sociales, 1976, p. 211).

Marx rejette la « loi des débouchés » et ne peut admettre la thèse de Say selon laquelle les surproductions partielles s'expliquent par des sous-productions partielles. Pour lui, « L'offre de toutes les marchandises peut être à un moment donné plus grande que la demande de toutes les marchandises, du fait que la demande de marchandise générale, d'argent, de valeur d'échange, est plus grande que la demande de toutes les marchandises particulières, ou du fait que le moment qui consiste à représenter la marchandise en argent, à réaliser sa valeur d'échange l'emporte sur le moment consistant à retransformer la marchandise en valeur d'usage » (Théories sur la plus-value, tome 2, Paris : Ed. Sociales, 1975, p. 602).

Marx n'accepte pas la théorie des crises de Malthus en termes de sous-consommation par excès d'épargne, car elle conduit à promouvoir la consommation improductive des classes aisées de la société. Par contre, il rend un vibrant hommage à la contribution de Sismondi. Il dit que « les crises ne sont pas chez lui fortuites, comme chez Ricardo, mais sont, à grande échelle et à des périodes déterminées, des explosions essentielles des contradictions immanentes » (Théories sur la plus-value, tome 3, Ed. Sociales, 1976, pp. 58-59).

Dans Capitalisme, socialisme et démocratie, Joseph Schumpeter affirme que Marx est le premier auteur à dépasser la conception des crises comme produit d'erreurs ou d'excès de crédit et à développer l'analyse du cycle. Il ajoute : « Marx, à mon sentiment, a été le premier économiste, qui, ayant dépassé cette conception traditionnelle, ait anticipé - abstraction faite des compléments statistiques - sur l'œuvre de Clément Juglar ». Il conclut en disant qu'il faut assigner à Marx « un rang élevé parmi les fondateurs de l'analyse moderne des cycles » (Payot, 1969, p. 68).

Selon Marx (et Engels), la question des crises générales de surproduction et du « cycle périodique moderne » apparaît véritablement avec la crise de 1825, observable en particulier aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. La crise de 1847 étant suivie immédiatement de la Révolution de 1848 sur le continent européen, Marx va établir une relation entre les crises économiques et la révolution politique, qu'il maintiendra jusque vers 1860 : la crise comme principal levier de la révolution. Et dans le Manifeste du Parti communiste, on trouve la thèse selon laquelle chaque crise est pire que la précédente, car elle est plus « universelle » et concerne l'ensemble du marché mondial. L'« épidémie de la surproduction » ramène la société à un « état de barbarie momentanée ».
La bourgeoisie surmonte ces crises : 1) en détruisant massivement des forces productives ; 2) en exploitant plus à fond des anciens marchés, donc disent Marx et Engels : « En préparant des crises plus générales et plus puissantes et en réduisant les moyens de les prévenir » (Manifeste du Parti communiste, Ed. Sociales, 1972, p. 49).

Pour comprendre la théorie marxienne, il est nécessaire de distinguer entre les possibilités d'apparition des crises et les causes effectives des crises.

Marx traite tout d'abord de ce qu'il appelle les « possibilités générales », abstraites, ou des conditions permissives de la crise économique. Deux aspects sont à retenir dans ce cadre: les possibilités liées aux caractéristiques de l'économie marchande capitaliste et celles liées à la rotation du capital fixe.
Deux formes doivent ici être envisagées : la « métamorphose de la marchandise » et la « métamorphose du capital ».
1- La « métamorphose de la marchandise » renvoie à la séparation dans le temps et dans l'espace de l'acte d'achat et de l'acte de vente. Il s'agit de la forme la plus abstraite, c'est-à-dire de la forme générale de l'économie marchande, correspondant à la formule M - A - M'. L'échangiste vend pour acheter. La monnaie intervient ici exclusivement comme moyen de circulation, intermédiaire des échanges. Il existe ici une possibilité de crise avec le passage par la forme argent, car l'achat et la vente sont généralement séparés dans l'espace et dans le temps.
2- La « métamorphose du capital » renvoie à la fonction de la monnaie comme moyen de paiement. La formule générale du capital est A - M - A', avec un procès cyclique du capital de type :

A - M T - P - M' - A' avec M' = M + M et A' = A + A
Mp

Le capitaliste achète pour vendre. Dans la « métamorphose du capital », la « réalisation » de la marchandise doit se faire avec profit et dans un temps limité. La monnaie ne fonctionne pas seulement comme moyen de circulation, mais aussi comme moyen de paiement. Marx évoque le paiement renvoyé à terme avec les traites, l'escompte dans le grand commerce. Les capitalistes peuvent ne plus faire face à leurs obligations réciproques, solder toutes les séries de transactions. Certains capitalistes retirent leur capital-argent du circuit où il était avancé pour le transférer dans une autre branche ou le conserver sous la forme argent en attendant des jours meilleurs.
Mais ces deux aspects ne donnent que les possibilités les plus générales des crises.

Selon Marx, si dans les branches, les périodes d'investissement du capital sont très variables, la rotation du capital fixe, le décalage entre les amortissements et le remplacement de l'ordre d'une dizaine d'année représente la « base matérielle des crises périodiques ». Sur la durée des cycles, au livre 1 du Capital, dans la traduction française de 1872-75 (mise au point par Joseph Roy), Marx rajoute un passage à ce propos, au chapitre XXIII (« La loi générale de l'accumulation capitaliste ») : « Jusqu'ici la durée périodique de ces cycles est de dix ou onze ans, mais il n'y a aucune raison pour considérer ce chiffre comme constant. Au contraire, on doit inférer des lois de la production capitaliste [...] qu'il est variable et que la période des cycles se raccourcira graduellement » (Capital, livre I, Ed. Sociales, 1983, p. 710, note 79). Marx a ici en vue le phénomène de l'obsolescence croissante (l'« usure morale ») des équipements et il ne se place pas dans une perspective d'aggravation des crises économiques.

Marx s'intéresse aussi au découpage en différentes phases du cycle économique, caractérisé davantage par une simple récurrence que par une périodicité stricte. Il découpe généralement le cycle industriel décennal en cinq « périodes »: moyenne activité, prospérité, crise, dépression et stagnation (Capital, livre I, chap. XIII, Ed. Sociales, 1983, p. 509).

Cette question a soulevé d'interminables controverses, en raison du caractère très inachevé et très dispersé des écrits de Marx à partir de 1857. Cependant à travers l'étude de ses textes, trois types de causes effectives sur les crises peuvent être envisagés : l'« anarchie de la production » ou la « disproportionnalité », la « sous-consommation » et la « suraccumulation du capital ».

Selon Marx, la production capitaliste n'est pas coordonnée ex ante pour tenir compte des besoins réels du marché en matière de biens de consommation ou d'investissement, la régulation se faisant ex post par le marché. Marx souligne le manque de proportionnalité entre les différentes branches de la production. Quand Marx parle d' « anarchie de la production » dans le mode de production capitaliste, il ne veut pas dire chaos, mais absence de régulation consciente de la production. La conception marxienne de la disproportionnalité entre les branches de production ne correspond pas à celles de J.- B. Say ou de Ricardo. Chez Marx, une surproduction partielle a des effets sur les autres branches en raison des interdépendances. Par exemple, Marx évoque dans les Théories sur la plus-value, les relations entre une branche qui connaît la surproduction et les branches correspondant aux « stades préalables » qui produisent le capital constant dans ses différentes phases. Pour Marx, la surproduction partielle conduit à la surproduction générale, c'est-à-dire touchant la plupart des branches de l'économie. Au livre 2 du Capital, dans son étude de la reproduction élargie du capital social, Marx montre qu'une certaine proportionnalité doit exister entre les deux sections productives, afin que la croissance du produit global s'effectue sans heurts.

En fait, Marx distingue en particulier la sous-consommation au sens large et la sous-consommation au sens strict (ouvrière).

Dans un passage rédigé seulement en 1878, au livre 2 du Capital, Marx déclare : « C'est pure tautologie que de dire : les crises proviennent de ce que la consommation solvable ou les consommateurs capables de payer font défaut. Le système capitaliste ne connaît d'autres modes de consommation que payants, à l'exception de ceux de l'indigent ou du "filou" » (Ed. Sociales, 1976, p. 360). La notion de surproduction est ambiguë ; elle porte sur les marchandises et non sur les produits, car à vrai dire, il existe une sous-production de produits, compte tenu des besoins non satisfaits dans la société. Marx précise qu'il s'agit d'un manque de consommation solvable en général, qui ne concerne pas seulement la consommation finale des ouvriers (biens salariaux) et des capitalistes (biens de luxe, par exemple), mais aussi de la « consommation productive » (investissement).

Dans les Théories sur la plus-value et dans les livres 2 et 3 du Capital, on trouve plusieurs passages qui vont dans le sens d'une analyse des crises en termes de sous-consommation ouvrière. On peut en mentionner au moins trois. Dans les Théories sur la plus-value, l'auteur remarque à propos de la surproduction de capital que « la plus grande partie de la population, la population ouvrière, ne peut élargir sa consommation que dans des limites très étroites » (Ed. Sociales, 1975, tome 2, p. 587). Au livre 2 du Capital, on trouve une note selon laquelle la vente des marchandises est limitée non pas « par les besoins de consommation de la société en général », mais par les besoins de consommation de la grande majorité qui est « toujours pauvre et condamnée à toujours le rester » (Ed. Sociales, 1976, p. 491, note). Enfin, il existe un célèbre passage du chapitre XXX du livre 3 du Capital qui va dans le sens de la sous-consommation ouvrière : « la raison - ou le fondement ultime [der letzte Grund] » de toute crise est toujours la « pauvreté et la limitation de la consommation des masses » en face du développement des forces productives (Ed. Sociales, 1976, p. 446). Une interprétation hâtive de Marx conduit beaucoup de lecteurs à identifier « fondement ultime » et « cause », et sur cette question il existe un débat ancien.
Mais par ailleurs, Marx affirme à la suite du passage cité plus haut, rédigé en 1878, au livre 2 du Capital : « [...] On dit que la classe ouvrière reçoit une trop faible part de son propre produit et que cet inconvénient serait pallié dès qu'elle en recevrait une plus grande part, dès que s'accroîtrait en conséquence son salaire, il suffit de remarquer que les crises sont chaque fois préparées justement par une période de hausse générale des salaires, où la classe ouvrière obtient effectivement une plus grande part de la fraction du produit annuel destinée à la consommation ». À cette occasion, Marx rappelle que les travailleurs peuvent avoir accès à quelques biens de luxe.
La place de l'aspect sous-consommation ouvrière au sein des causes effectives des crises a été longtemps exagérée, aussi bien chez les disciples que chez les critiques de Marx. Joseph Schumpeter indique avec raison que la sous-consommation ouvrière ne joue pas un rôle déterminant dans l'analyse marxienne des crises ; cet aspect serait « éliminé » par l'auteur du Capital, car il caractériserait surtout les théories de Sismondi et de Rodbertus (Histoire de l'analyse économique, trad. fr., Paris : Gallimard, 1983, tome 2, p. 494 ; voir aussi Capitalisme, socialisme et démocratie, Paris : Payot, 1969, pp. 65-69). Si la sous-consommation ouvrière ne joue pas un rôle majeur dans le déclenchement des crises de surproduction, elle agit néanmoins comme facteur cumulatif de dépression, car avec la hausse du chômage (au sein de l'armée industrielle de réserve), la consommation ouvrière tend à décliner.

Ce troisième aspect, déjà sous-jacent dans les Grundrisse, apparaît clairement dans les Théories sur la plus-value et surtout dans le livre 3 du Capital. À l'issue des phases ascendantes du cycle, il existe périodiquement une situation de « pléthore », de surproduction de capital, ou de « suraccumulation du capital ». Marx distingue deux cas à ce propos, la suraccumulation absolue et la suraccumulation relative.
La « suraccumulation absolue du capital » n'est qu'un cas limite. Cela signifie que tout capital additionnel dans l'économie n'arrive pas à se valoriser : C + C ne permet pas d'obtenir en t 1 plus de profit que C en t 0. Il peut même rapporter moins de profit.
La « suraccumulation relative du capital » est le cas plus habituel. Périodiquement, le taux général de profit diminue. Pour Marx, la « dévalorisation » (« entwertung », traduit aussi par « dépréciation ») du capital existant est un « moyen immanent » du mode de production capitaliste pour contrer cette baisse du taux de profit, et en même temps pour former des capitaux neufs. Il est donc nécessaire qu'une partie du capital existant dans l'économie se mettre en valeur à un taux réduit, ou bien soit « mis en jachère » ou « mis en sommeil », c'est-à-dire ne soit pas valorisé de tout. Dans ce dernier cas, il se produit une destruction de capital, temporaire ou définitive : fermeture d'entreprise, machines inutilisées, pourrissement des marchandises dans les entrepôts, etc. Cette opération permet de relever le taux moyen de profit et d'engager à nouveau la reprise de l'accumulation du capital sur des bases nouvelles. Cependant, la situation de surabondance de capitaux ne peut être que transitoire. Dans les Théories sur la plus-value, faisant allusion à Adam Smith qui mettait en rapport la surabondance du capital avec la baisse du taux de profit, Marx affirme : « Des crises permanentes, ça n'existe pas » (Ed. Sociales, 1975, tome 2, p. 592, note).

Parmi les causes effectives, faut-il placer aussi la « loi de baisse tendancielle du taux moyen de profit » ? En fait, cette loi concerne la longue période et non les phénomènes de conjoncture. Pour Marx, la loi semble constituer un facteur d'aggravation des dépressions. Il déclare que la baisse tendancielle du taux moyen de profit « favorise la surproduction, la spéculation, les crises, la constitution de capital excédentaire à côté d'une population en excédent » (Capital, livre III, Ed. Sociales, 1976, p. 236). Il semble donc qu'il ne faille pas confondre la loi de baisse tendancielle du taux moyen de profit, qui s'accompagne d'une hausse de la masse de profit (« loi à double face ») et la baisse du taux de profit et de la masse de profit liée à la suraccumulation périodique, cyclique du capital. Toutefois, Marx n'explicite jamais les liens possibles entre cette loi et les crises économiques.

Une dernière question mérite d'être abordée, celle de l'« effondrement » éventuel du capitalisme. On affirme souvent que Marx aurait défendu toute sa vie la thèse selon laquelle le capitalisme subirait des crises périodiques de plus en plus violentes, aboutissant à une « crise finale », un « effondrement » du mode de production capitaliste. Il est vrai que cette perspective apparaît dans les écrits de jeunesse de Marx et d'Engels. On peut remarquer qu'il n'était pas a priori absurde de penser que la série des crises de 1825, 1836, 1847, 1857, de plus en plus graves, aboutirait à une catastrophe. De plus, Clément Juglar faisait observer que plus un pays est développé et riche, plus les crises économiques y sont violentes. Toutefois, au delà des Grundrisse, dans l'œuvre de Marx à partir des années 1860 (à la différence de l'œuvre d'Engels), il est difficile de trouver des propos allant dans le sens d'un pronostic d'effondrement du mode de production capitaliste, suite à des crises économiques de plus en plus graves. Marx reste attaché à l'idée que les crises constituent un moyen de surmonter temporairement et brutalement certaines des contradictions générées par la dynamique du mode de production capitaliste. Au livre 3 du Capital, il fait observer : « Les crises ne sont jamais que des solutions violentes et momentanées des contradictions existantes, de violentes éruptions qui rétablissent pour un instant l'équilibre rompu » (Ed. Sociales, 1976, p. 243).



Blanc (Louis) : Organisation du travail (1839), 4e édition, Paris : Cauville frères, 1845.

Fourier (Charles) : Le nouveau monde industriel et sociétaire (1829), Paris : Flammarion, 1973.

List (Friedrich) : Système national d'économie politique, Paris : Gallimard, coll. « Tel », 1998.

Marx (Karl) : Le Capital - Livre I, traduction de la 4e édition allemande (1890) par un collectif sous la responsabilité de J. P. Lefèvre, Paris : Ed. Sociales, 1983, rééd. P. U. F., coll "Quadrige", 1993.

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Proudhon (Pierre-Joseph) : Système des contradictions économiques, ou Philosophie de la misère, Paris : Marcel Rivière, 1923 (deux tomes).

Saint-Simon (Claude-Henri de Rouvroy, comte de) : uvres de Saint-Simon, Paris : Anthropos, 1966, 6 volumes.

Sismondi : Nouveaux principes d'économie politique, Paris : Calmann-Lévy, 1971.

Sismondi : Nouveaux principes d'économie politique. Les trois livres du Second Tome. Du Numéraire, de l'Impôt, de la Population, Economies et Sociétés. Cahiers de l'ISMEA, tome X, n° 1, janvier 1976, hors série n° 20.

Doctrine de Saint-Simon. Exposition. Première année, 1829, publiée avec introduction et notes par Célestin Bouglé et Elie Halévy, Paris : Marcel Rivière, 1924.

Bravo (Gian-Mario) : Les socialistes avant Marx, Paris : Maspero, 1970 (3 tomes).

Chavance (Bernard) : Marx et le capitalisme, Nathan, coll. de poche « Circa », 1996

Ege (Ragip) : « L'économie politique et les systèmes sociaux pendant la première moitié du XIXe siècle », chapitre XVI, in : Béraud (Alain) et Faccarello (Gilbert), sous la direction de: Nouvelle histoire de la pensée économique, Paris : La Découverte, tome 2, Des premiers mouvements socialistes aux néoclassiques, 2000.



Jean-Pierre POTIER, Professeur de Sciences économiques à l'université Lumière-Lyon2 et chercheur au laboratoire Triangle - pôle Histoire de la Pensée (Centre Walras) pour SES-ENS.