La sociologie des émotions autour des travaux d'Arlie Hochschild
Anne Châteauneuf-Malclès
Les sociologues Cécile Thomé, co-traductrice de l'ouvrage Le prix des sentiments. Au cœur du travail émotionnel (La Découverte, 2017), Julien Bernard et Nicolas Amadio, spécialistes en sociologie des émotions, étaient les invités du séminaire Re/Lire les sciences sociales [1] le 6 novembre 2017 à l'ENS de Lyon. La séance de ce séminaire annuel était consacrée à la sociologue américaine Arlie Russell Hochschild, professeur émérite à l'université de Berkeley, et à son travail pionnier dans le champ de la sociologie des émotions. Le prix des sentiments est un ouvrage qui a eu un grand retentissement aux États-Unis à sa sortie en 1983, puis dans de nombreux pays où il a été traduit, il fait aujourd'hui partie des "classiques" des sciences sociales.
Après une rapide présentation de la sociologie des émotions développée par Arlie R. Hochschild dans Le prix des sentiments, nous vous proposons de visionner les interventions des trois sociologues invités au séminaire, qui permettent de mieux comprendre l'auteur, ses concepts, la portée de son analyse sociologique et les enjeux de la traduction du livre en français, et d'avoir connaissance d'autres travaux de recherche et terrains d'étude en sociologie des émotions. Un compte rendu détaillé de l'ouvrage d'Hochschild,rédigé par des élèves de l'ENS de Lyon, est également disponible dans le blog Hypothèses du séminaire.
Un aperçu de la sociologie des émotions d'Arlie Hochschild dans "Le prix des sentiments"
Sociologue de la famille et du travail, Arlie R. Hochschild a forgé le concept de «travail émotionnel» pour décrire comment les individus gèrent leurs émotions, dans vie quotidienne et dans le travail, afin de les mettre en adéquation avec les attentes sociales [2]. Selon elle, les émotions et les sentiments sont gouvernés par des conventions et des règles sociales et sont des «signaux» de notre point de vue sur le monde et ses attentes.
Dans Le prix des sentiments (The Managed Heart. Commercialization of Human Feeling, 1983), Arlie Hochschild commence par analyser le travail émotionnel à l'œuvre dans la sphère privée (emotional work), où les situations, les interactions avec notre entourage et nos rôles sociaux nous poussent à suivre des «règles de sentiments», comme le fait d'être joyeux à une fête ou triste à un enterrement, d'éprouver de l'amour pour ses enfants ou ses parents. Elle interprète cet effort de mise en conformité du sentiment comme un geste d'hommage, une marque de respect envers l'autre, qui prend place dans un système d'échange de dons émotionnels.
Arlie Hochschild se focalise ensuite sur le travail émotionnel qui est au cœur de certains métiers (emotional labor), comme ceux d'hôtesse de l'air ou d'agent de recouvrement auprès desquels elle a enquêté. Dans ces métiers, l'employé.e est au contact d'un public et se doit d'exprimer, de manière sincère, certaines émotions face aux clients, d'en réfréner d'autres, afin de produire un état émotionnel chez le destinataire du service. L'hôtesse de l'air doit être souriante et accueillante et réprimer sa colère, son indifférence ou son inquiétude, afin d'obtenir le bien-être et la reconnaissance des passagers. A l'inverse, l'agent de recouvrement, pour susciter la crainte des débiteurs, doit se montrer méfiant, agressif et autoritaire et refouler tout sentiment d'empathie. Ce travail émotionnel est un véritable «jeu en profondeur» puisqu'il s'agit de modifier l'état émotionnel des employés pour qu'ils ressentent véritablement ces émotions et non qu'ils s'y conforment «en surface», cela grâce à différentes techniques et stratégies.
Mais Arlie Hochschild ne s'en tient pas au niveau microsociologique de la description des émotions individuelles dans les interactions sociales ou dans des situations professionnelles. Elle les analyse à la lumière des structures socioéconomiques pour saisir leur dynamique et ce qu'elles nous révèlent des évolutions du capitalisme. Elle montre comment, dans l'entreprise, le travail émotionnel est standardisé et soumis à un contrôle hiérarchique et comment les émotions deviennent une ressource non seulement pour gagner de d'argent (un salaire), mais aussi pour accroître les profits. L'analyse de la marchandisation et de la standardisation des sentiments lui permet de rendre de compte des transformations en cours dans le monde du travail et de développer une critique du capitalisme à travers les conséquences psycho-sociales du travail émotionnel. Ainsi, dans le transport aérien, les mutations du marché et de l'activité des compagnies aériennes dans les années 1970-80 (allongement des trajets, hausse du nombre de passagers, etc.) ont fortement intensifié le travail et complexifié la gestion des émotions par les hôtesses de l'air, engendrant plus de stress chez ces personnels navigants et un détachement progressif du travail émotionnel. Arlie Hochschild constate qu'un nombre croissant de professions de services requiert du travail émotionnel, des emplois occupés principalement par les classes moyennes affirme-elle en 1983, et qu'on a vus s'étendre depuis parmi les classes populaires avec l'essor des services à la personne et du secteur du care [3].
Arlie Hochschild s'intéresse également aux différences entre femmes et hommes en matière de dispositions affectives et de spécialisation des tâches émotionnelles. Ces différences résultent selon elle d'une socialisation différenciée entre garçons et filles et reflètent la différence de pouvoir entre les sexes. Arlie Hochschild met en évidence le rôle émotionnel imposé aux femmes, dans les sphères privée et professionnelle, du fait de leur position de subordination et des compétences qu'elles ont traditionnellement développées dans ce domaine. Elle souligne aussi ce que coûtent psychologiquement aux femmes la gestion et l'instrumentalisation des émotions, en termes de dévalorisation de soi et d'enfermement dans une identité très genrée. Les femmes, qui ont appris à être des gestionnaires de l'émotion, occupent ainsi la très grande majorité des emplois de care, où elles mettent leurs sentiments et leurs émotions au service des autres et de leur bien-être. Cela leur a offert des opportunités supplémentaires de travail, sans bousculer cependant les hiérarchies professionnelles existantes.
Arlie Hochschild a poursuivi ses recherches en s'intéressant à l'articulation famille-travail, aux rapports sociaux de sexe au sein du couple, ainsi qu'au marché du care et à l'externalisation du travail émotionnel par les familles, par l'achat de services de «nounous» par exemple. Parmi ses nombreux apports figure le concept de «double journée» en sociologie de la famille, désignant les activités domestiques et éducatives dans la famille («second shift») qui viennent s'ajouter à la journée de travail professionnel («first shift») et incombent majoritairement aux femmes [4]. Elle a aussi explicité le travail émotionnel de culpabilisation, qualifié de «troisième journée» («third shift»), que doivent effectuer les femmes actives mères de famille, à qui on demande un investissement croissant dans le travail [5]. On peut également mentionner la notion de «chaînes de soin mondialisées» (global care chains) qu'elle a proposée pour analyser l'internationalisation du marché du care, à travers la délégation des activités de garde d'enfant par les femmes des pays du Nord à des femmes migrantes en provenance du Sud [6].
Cécile Thomé : Le travail pionnier d'Arlie R. Hochschild dans son ouvrage "Le prix des sentiments. Au cœur du travail émotionnel"
Cécile Thomé est agrégée de sciences sociales, ATER à Sciences Po Paris et doctorante en sociologie à l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS/EHESS). Elle prépare une thèse sur sous la direction de Michel Bozon sur les effets de la diffusion de la contraception sur la sexualité hétérosexuelle et les rapports de genre. Elle a traduit en français avec Salomé Fournet-Fayas l'ouvrage d'Arlie Russell Hochschild The Managed Heart. Commercialization of Human Feeling, paru sous le titre Le prix des sentiments. Au cœur du travail émotionnel (La Découverte, collection "Laboratoire des sciences sociales", 2017).
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Introduction de la conférence | 00:00:04 |
Présentation de Cécile Thomé | 00:01:36 |
1. Qui est Arlie R. Hochschild ? | 00:03:54 |
2. Pourquoi traduire The Managed Heart en 2017 ? | 00:19:05 |
3. Le prix des sentiments : de la nature de l'émotion à la critique du capitalisme | 00:23:24 |
Conclusion : la question de l'authenticité | 00:44:03 |
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Plan détaillé de l'intervention :
I. Qui est Arlie R. Hochschild ?
1. Éléments biographiques
2. Production scientifique
3. Postérité scientifique
II. Pourquoi traduire The Managed Heart en 2017 ?
1. Lire Hochschild en français avant Le prix des sentiments
2. Que traduire ?
III. Le prix des sentiments : de la nature de l'émotion à la critique du capitalisme
- Sources et question centrale du livre
- Les usages commerciaux / privés des sentiments
- Penser l'émotion : les sources d'inspiration théoriques d'Horchshild
- Les éléments de base de la théorie d'Hochschild
- La marchandisation des sentiments
Conclusion : La question de l'authenticité
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Julien Bernard : Le travail émotionnel des pompes funèbres
Julien Bernard est Maître de conférences à l'université Paris Nanterre. Il est membre du Laboratoire Sophiapol (Sociologie, philosophie et anthropologie politiques) et du groupe de recherche LASCO (Laboratoire de socio-anthropologie du contemporain). Il effectue des recherches en sociologie et anthropologie des émotions, de la mort et des risques. Il a publié en 2009 Croquemort. Une anthropologie des émotions (éd. Métailié), tiré de sa thèse sur les émotions et les rituels funéraires dans le travail des pompes funèbres, et en 2017 La Concurrence des sentiments. Une sociologie des émotions (éd. Métailié) qui propose une réflexion sur les objets et méthodes de la sociologie des émotions. Il a également dirigé le dossier "Émotion/Émotions" de la revue Terrains/Théories (n°2, 2015).
Intervention de Julien Bernard
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Résumé : L'intervention de Julien Bernard est centrée sur la place de l'émotion dans les rituels funéraires et le travail émotionnel des opérateurs de pompes funèbres, et sur ce qu'ils nous révèlent de notre rapport à la mort aujourd'hui. Le travail émotionnel des pompes funèbres est à la fois cognitif et corporel. Dans la relation avec les endeuillés, l'opérateur doit s'engager émotionnellement, en prenant le risque de la compassion, tout en gardant une maîtrise de ses émotions. Au-delà de l'analyse de la gestion de l'émotion dans cette activité, Julien Bernard s'intéresse aux éléments socio-historiques qui expliquent les reconfigurations émotionnelles du rapport à la mort : les évolutions économiques du secteur, notamment l'ouverture à la concurrence en 1993, le développement de la formation professionnelle des opérateurs, les mutations de la famille, du rapport à la religion, la personnalisation croissante des rituels, etc.
Julien Bernard souligne le rôle que joue l'émotion dans le lien social et la cohésion du groupe. Dans son intervention, il revient sur l'influence qu'ont eu les travaux d'Hochschild, mais aussi Durkheim et Goffman, dans ses recherches. Il précise pour finir certains aspects méthodologiques qu'il a développés dans La Concurrence des sentiments, en particulier les deux grandes approches, complémentaires, des émotions en sciences sociales : par leurs déterminismes sociaux (la fabrique sociale des émotions) et par leur rôle dans la vie sociale (les effets de l'expression des émotions sur les actions sociales et le changement social).
Nicolas Amadio : L'expérience émotionnelle des travailleurs sociaux
Nicolas Amadio est Maître de conférences en sociologie à l'université de Strasbourg, directeur du Centre d'Etudes et de Recherches sur l'Intervention Sociale (CERIS) et membre du laboratoire CNRS Dynamiques européennes de Strasbourg. Outre la sociologie des émotions, ses spécialités de recherche sont le travail social et l'économie sociale et solidaire, la sociologie des conflits, les risques psycho-sociaux et les conflits au travail. Il s'intéresse à la gestion des émotions dans travail au sein des organisations, son terrain d'étude principal étant l'intervention sociale.
Intervention de Nicolas Amadio
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Résumé : L'intervention de Nicolas Amadio est divisée en deux parties. Il aborde dans un premier temps les questions méthodologiques et épistémologiques que soulève la définition sociologique des émotions (03:49 à 17:44), puis se penche sur l'expérience émotionnelle du travail social et son lien avec la diffusion de «l'idéologie managériale» dans ce secteur (17:45 à la fin).
L'émotion est un objet d'étude qui bouscule le champ de l'analyse sociologique. Pour la comprendre, explique Nicolas Amadio, il faut distinguer ce qui est de l'ordre du «phénomène émotionnel» et ce qui est de l'ordre des «éprouvés signifiants», ce qui renvoie à la différence chez A. Hochschild entre les émotions orientées vers les cognitions versus vers l'action. Étudier les émotions pose alors un certain nombre de problèmes méthodologiques et épistémologiques : comment accéder à l'expérience émotionnelle des autres, comment faire la différence entre une routine et «un éprouvé qui vient signifier», comment rendre compte des émotions, que faut-il observer, quel est le statut des données, quel positionnement épistémologique avoir sur les places respectives du social, du biologique, du psychique dans l'analyse, etc. ?
Dans le domaine de l'intervention sociale, N. Amadio a cherché à comprendre ce qui a changé d'un point de vue émotionnel dans le rapport au travail des travailleurs sociaux, et plus précisément des assistantes sociales, pour expliquer leur mal-être au travail. Les explications sont à rechercher du côté des mutations du contexte organisationnel et institutionnel : spécialisation et technicisation croissante, nouvelle forme de management, apparition de nouveaux acteurs dans l'offre de social. Ces changements remettent en cause l'expertise des travailleurs sociaux et donc leur maîtrise de la relation de service. L'expérience émotionnelle qui est au cœur de leur activité professionnelle est alors affectée à plusieurs niveaux : dans la relation d'aide avec l'usager, le travail d'équipe, la temporalité du travail, la transposition écrite pour la hiérarchie. De même, la frontière entre "nous" (les travailleurs sociaux et les usagers) et "eux" (les administratifs), qui structurait fortement l'identité des assistantes sociales, est brouillée par la diffusion de novlangue managériale et de l'idéologie gestionnaire. C'est donc toute la façon de travailler en utilisant leurs émotions et qui permettait de produire le service qui est bouleversée.
Conférence du cycle « (Re)lire les sciences sociales » sur le thème « Autour de la collection Sociorama » - 27 février 2017
Organisateurs : Département de sciences sociales de l'ENS de Lyon et Centre Max Weber (Lyon), en partenariat avec Liens socio et Lectures.
Prise de vue et réalisation : Anne Chateauneuf-Malclès, SES-ENS — © 2017 ENS-Lyon
Pour aller plus loin
Recensions de l'ouvrage d'Arlie Hochschild Le prix des sentiments. Au cœur du travail émotionneL
Denis Colombi, "Le capitalisme par le cœur", Zilsel, n°2, 2017/2.
Catherine Portevin, Le prix des sentiments, Philosophie Magazine, 26/04/2017.
Articles d'Arlie Russell Hochschild en français
"Travail émotionnel, règles de sentiments, structure sociale", Travailler, n°9, 2003/1, p.19-49.
"Le nouvel or du monde" ("Love and Gold"), Nouvelles Questions Féministes, 2004/3, vol.23, p.59-74 (traduction Laurence Bachmann). Suivi de : Laurence Bachmann, Entretien avec Arlie Russell Hochschild, p.75-78.
"Le nouvel or du monde: la mondialisation de l'amour maternel", Sciences Humaines, n°161, 2005/6.
"Marchés, significations et émotions : «Louez une maman» et autres services à la personne", in Isabelle Berrebi-Hoffmann (ed), Politiques de l'intime. Des utopies sociales d'hier aux mondes du travail d'aujourd'hui, La Découverte, 2009, p.203-222. Suivi de : David Alis, "«Travail émotionnel, dissonance émotionnelle et contrefaçon de l'intimité» Vingt-cinq ans après la publication de Managed Heart d'Arlie R. Hochschild", p.223-237.
"Éthique du care et capitalisme émotionnel", in Gilligan Carol, Hochschild Arlie, Tronto Joan, Contre l'indifférence des privilégiés. À quoi sert le care (édité et présenté par P. Paperman et P. Molinier), Payot, 2013.
Autres références utiles
Julien Bernard, La Concurrence des sentiments. Une sociologie des émotions, éd. Métailié, 2017.
Julien Bernard, "Les voies d'approche des émotions. Enjeu de définition et catégorisations", Revue Terrains/Théories n°2, 2015.
Julien Bernard, "Bonne distance et empathie dans le travail émotionnel des pompes funèbres", Journal des anthropologues, n°114-115, 2008.
Nicolas Amadio, Vanessa Bringout, "L'intervention sociale ou l'économie des sentiments. Regards croisés d'un sociologue et d'une ES", Le sociographe, n°36, 2011/3.
Notes
[1] Ce cycle annuel de conférence-débat à l'ENS de Lyon, dont l'objectif est de lire et discuter les travaux les plus récents en sciences sociales, en compagnie de leurs auteurs, de chercheurs et de grands témoins, est organisé environ une fois par mois par le département des sciences sociales de l'ENS de Lyon et le Centre Max Weber, en partenariat avec Liens Socio et Lectures.
[2] Ses recherches sont parties d'une réflexion sur les travaux de C. Wright Mills sur les cols blancs et l'idée qu'ils «vendent» leur personnalité, et sur ceux d'Erving Goffman concernant les règles de l'interaction en face à face et le «déviant émotionnel» selon l'expression d'Arlie Hochschild. Elles ont pris appui sur plusieurs enquêtes de terrain réalisées entre le milieu des années 1970 et le début des années 1980 : une enquête par questionnaire auprès d'étudiants, une vaste enquête ethnographique, par observation et entretiens, dans plusieurs compagnies aériennes (recrutement, formation et travail des hôtesses de l'air et stewards), une mini-enquête auprès d'agents de recouvrement. L'analyse des émotions d'Hochschild s'est nourrie de trois courants théoriques : la perspective organiciste (Darwin), l'interactionnisme (Dewey, Gerth, Mills et Goffman) et la psychanalyse (Freud).
[3] Le care réunit toutes les activités de soin, de soutien et d'attention à l'autre : nourrices et baby-sitters, infirmières et soignants, assistantes sociales, personnels des maisons de retraite, employées de maison, etc.
[4] Arlie R. Hochschild,The Second Shift: Working Families and the Revolution at Home (avec Anne Machung), Penguin Books, 1989.
[5] Arlie R. Hochschild, The Time Bind: When Work Becomes Home and Home Becomes Work, Henry Holt & Company, 1997.
[6] Arlie R. Hochschild, Barbara Ehrenreich (eds), Global Woman: Nannies, Maids, and Sex Workers in the New Economy, Granta Books, 2003.
Anne Châteauneuf-Malclès pour SES-ENS.